« Je n’ignore pas qu’il y a toute une élite de Marseillais charmants et raisonnables…
Mais il y a tout le reste qui se voit davantage : cette populace bâtarde, cette vulgarité huileuse, olivâtre, qui est le fruit dont on ne sait quels baroques et impurs croisements, cette mixture de bicots, d’Arméniens, de Maltais, de Smyrniotes, l’unique coin de la France où la décadence de la race par le métissage soit vraiment un fait. Il y a ce prolétariat de nègres tristes, en vieux canotiers et salopettes bleues, ce mélange de crasse et de vanité, ces foules de rôdeurs pouilleux côtoyant les lascars au cheveu bleu trop bien verni, en chemisette aubergine ou mandarine. A Marseille, la verve, la belle volupté méridionale sont encanaillées. Juifs tchèques ou polonais, de l’espèce décrassée, confortablement bourgeois dans leur complet gris, mais à la gueule sinistre de hiboux déplumés, la cinquantaine largement sonnée, jargonnant dans leur ignoble yiddish, semblable à de l’allemand écorché par un sidi …
Regardons les choses d’un peu plus haut. Marseille devait bien compter 5 000 Juifs en
septembre 1939. Elle en avait cent mille et peut-être davantage au terme de la grande fuite de juin 1940. Elle en garde depuis une cinquantaine de mille. Dix fois plus de Juifs qu’avant : voilà par ici un des résultats les plus certains de la Révolution Nationale … Marseille réunissait toutes les conditions pour devenir une citadelle du gaullisme : l’affluence de Juifs, le grouillement d’une pègre prête aux plus basses besognes, les relations naturelles avec le Proche-Orient, l’Afrique du Nord, c’est-à-dire les régions où les intrigues anglaises sont les plus serrées. »