Kikougamerlolxd
2021-05-10 21:30:26
Le 10 mai 2021 à 21:13:55 :
En sahhttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/23/7/1591520170-ronaldinlutin.png
Sombre illettré impénitent, apprends à écrire ! Pourquoi une telle inappétence linguistique ? Pourquoi ne fournis-tu pas le moindre effort pour surmonter tes exorbitantes, malséantes et incommodantes lacunes orthographiques, et du même coup obvier aux ténèbres idiolectales en lesquelles tu te meus ? Est-ce lié à une déficience d'instruction ? À une nature indiciblement cossarde ? Tu m'atterres suprêmement. As-tu conscience de porter la déliquescence à son paroxysme ? Tu avilis la société. Tous ceux qui, à l'instar de ta fangeuse personne, sont inaptes à la graphie congruente à leur moyen d'expression participent de l'alarmant, patent, endémique et incoercible nivellement. Honnêtement, ton orthographe défaillante ne te lèse-t-elle pas dans la vie quotidienne ? ne s'en gausse-t-on jamais ? C'est un indubitable handicap, dont tu t'enorgueillis ; cela me révulse. Tu te vautres dans un ostensible illettrisme. Voilà qui est affligeant.
Peut-être eût-il été envisageable d'engager un dialogue construit et pondéré, mais avec un niveau aussi bas, tu dois compter parmi ces béotiens qui deviennent furibonds dès que l'on a l'outrecuidance de remettre en cause leur « personnalité orthographique », leur droit inaliénable à ne pas savoir conjuguer, leur sacro-sainte liberté de malmener la langue française, et c'est désolant. Un peu de calme, de recul et d'échange posé et consciencieux sans immédiatement percevoir comme pédantes et amphigouriques objurgations ce qui n'est qu'humbles recommandations relèvent sans doute de l'utopie. Aujourd'hui, le progrès est vu comme dégénérescence, la liberté comme ostracisme.
On peut, sans aboutir à une hâblerie, faire état d'analphabétisme. Tu pourras objecter que tu te fais approximativement entendre – quoique tes propos puissent paraître nébuleux en raison des multiples impropriétés qui parsèment tes phrases –, mais je n'ai cure de la clairvoyance : je fais ici allusion au respect des règles basales et irréfragables de la langue française, qui est le fondement de la déférence vis-à-vis de ses interlocuteurs. Être mauvais en orthographe n'est pas une tare définitive et incorrigible, mais excusable, c'est un état foncièrement funeste qui dénote une certaine confusion interne de l'esprit. Quand on est incapable d'écrire convenablement et de bâtir des phrases correctes, c'est qu'on ignore le fonctionnement global des mots qu'on emploie, et dans une moindre mesure cela engendre des entraves au cheminement de la réflexion et à la formulation des idées qui en découlent, formant ainsi des angles morts dans la pensée. Souviens-toi que l'on pense à travers les mots, et que l'égalitarisme cosmopolite qui escamote de plus en plus la place de l'orthographe pour ne pas mortifier nos pauvres écoliers incapables de manier leur propre langue ne suffit pas à oblitérer ou à atténuer la portée des faits. La novlangue symbolise l'aboutissement la désintégration de la langue. Le principe est limpide : plus on restreint le nombre de mots d'une langue, plus on limite le nombre de concepts avec lesquels les gens peuvent méditer, plus les finesses du langage s'amenuisent, moins la population se montre prompte à la concaténation, plus elle raisonne à l'affect. La maîtrise défaillante de la langue rend les individus nigauds, obtus, dépendants, apathiques, acrimonieux, les conduit à l'ilotisme, les réduit à la déréliction, les condamne à la turpitude.
En conséquence, je t'engage à travailler ardemment ton français et à inviter toutes tes connaissances affichant les mêmes faiblesses désarçonnâtes que les tiennes à en faire de même : la nécessité d'exhorter à ce type d'initiative philologique m'apparaît comme essentielle à une époque télématique où la concision de certaines contributions n'a d'égale que la fantaisie de leur expression. Je serais chagriné que tu perçusses mon anathème comme une estocade caustique procédant de la circonspection à laquelle je m'astreins invariablement, laquelle me confère la faculté d'accéder à une harmonie idéale avec mon inconscient et ipso facto, à ne pas perpétuer de révoltantes inexactitudes linguistiques telles que les tiennes, mais sans qu'il s'agisse nécessairement de s'imposer la méticulosité qui doit être la nôtre lorsqu'il est question de calligraphier sur un palimpseste, permets-moi toutefois d'épancher les affres qui sont les miennes à mesure que, profitant de l'ubiquité permise dans la sphère virtuelle, je constate l'hécatombe que font subir une pléthore de faquins iconoclastes à notre mirifique idiome. Et pour n'en citer que quelques aspects, je t'invite à remarquer l'absence des signes diacritiques. Pis encore lorsque, involontairement ou consciemment, certains vont jusqu'à verser dans la polysyndète ou bien encore l'anacoluthe, phénomène qui t'inclut certainement et qui, partant, motive amplement le parachèvement de ma philippique.
Et c'est en toute conscience que je déclare avec conviction que les circonstances qui nous échoient obligent à la prise en compte encore plus effective d'une valorisation sans concession de notre moyen d'expression principal : les mots ! Et j'ose espérer que ce n'est pas toi, mon cher compatriote, qui rompras en visière si j'affirme solennellement que l'aspiration plus que légitime de tout un chacun au progrès expressif entraîne un apostolat somme toute des plus exaltants pour moi : l'élaboration d'un projet porteur de véritables promesses linguistiques, notamment pour les plus démunis. Dès lors, sache que je guerroierai pour faire admettre que la conjoncture actuelle doit tenir compte des préoccupations de tous ceux qui vilipendent le SMS sans pour autant prêter considération aux bonimenteurs qui font dans le superfétatoire à l'occasion de propagandes parfaitement inopérantes. L'essor des clavardages atteste de leur stérilité. Avec plus d'attention, plus de rigueur, nous pourrons atteindre l'apex de la clarté, de sorte in fine que les incompréhensions s'étioleront pour que plus rien ne vienne entacher notre insatiabilité communicative. L'impéritie n'est pas une fatalité ! Et considère qu'il s'agit là de prolégomènes à une action déterminée.