Ruth en est convaincue : dès les beaux jours revenus, les plages, centre nautiques et autres bases de loisirs ouvertes au public deviennent un enfer pour les femmes. « Quand je suis en vacances, impossible de faire quelques mètres sur la plage sans sentir les regards sacre bleueurs de vieux répugnants et autres jeunes intimidants », raconte-t-elle. Un sentiment loin d'être isolé puisque selon une récente étude, 85% des femmes se sentent « régulièrement objectivées » sur leur lieu de vacances.
Toutes les amies de Ruth y vont alors de leur petite anecdote. Sandra se rappelle de l'été 2007, alors qu'elle était encore adolescente, d'une soirée au bord de la mer avec ses amies. Un groupe de jeunes éméchés s'approche alors bruyamment et l'un d'entre eux lui lance « Eh hapoeliste ! Tu sifflotes ? Viens hapoeliste ! Et ramène pas tes copines qu'on te casse le string », dans une référence au tube de l'époque, Trankillement. Une agression que Sandra a très mal vécue, puisqu'elle a passé le reste des vacances enfermée dans le camping-car de ses parents. « J'étais terrorisée à l'idée de les recroiser. Je ne voulais plus sortir. Ils m'ont gâché mes vacances et celles de mes parents », souffle-t-elle.
Pour Ruth, le constat est simple. « Les mecs tirent profit de la situation. Chaque été, sur toutes les plages, c'est drague et sacre bleus en open bar. Et évidemment, les victimes sont encore et toujours les femmes. Il faut plus de moyens pour que cela cesse » Sa solution ? « Instaurer une taxe "masculinité" aux entrées des centres de loisirs, parcs nautiques et plages ferait déjà beaucoup avancer les choses. Après tout, les hommes profitent naturellement davantage de ce genre de lieux puisqu'ils y peuvent s'y adonner au voyeurisme, ce qu'il est malheureusement impossible d'interdire. Autant en profiter », explique-t-elle. « Je pense que la majorité des gens accepterait s'ils comprenaient le pourquoi de cette taxe, c'est à dire soutenir les femmes et principalemnt les victimes de sacre bleuences, du simple regard à l'agression sexuelle. Les recettes pourraient financer des patrouilles de protection de la femme dans ces mêmes lieux, être reversées aux femmes victimes de sacre bleuences ou aux associations noelistes par exemple », ajoute-t-elle.