Lezozodufofo889
2021-04-09 02:48:32
Vous n'avez pas cette impression ?
J'ai souvenir que plus jeune, j'étais dans une ascèse involontaire, je ne choisissais pas mes loisirs
Je vivais au rythme de l'école, de mes frères, et du foyer
Journée à l'école, je rentre et regarde mon frère jouer à resident evil 4, petit episode des simpsons et plat de pates, un peu de lecture puis au lit, journée terminée
J'atteignais le summum du plaisir les mercredi midis, en rentrant de l'école et en découvrant qu'il y avait la série "Malcolm" sur w9 et ce jusqu'à 15h.
Je me nourrissais de ce que ma mère cuisinait, que j'aimais ou non importait peu
Alors qu'aujourd'hui si le plat est trop fade j'y ajouterais du sel ou autre, avant ça ne me venait pas à l'esprit.
Pas de séries, de jeux vidéos, ou de fast food à outrance
On ne m'achetais pas de bonbons, j'aimais les petits biscuits de temps en temps
Mes premières érections n'étaient jamais assouvies et je n'y voyais pas de problème
Cette tolérance au plaisir très basse, me plongeait dans un état de bonheur diffus et constant, étant de nature sensible la moindre petite chose pouvait attirer mon attention, et possiblement me rendre heureux.
Il m'arrivait de m'ennuyer, souvent même, mais l'imagination permet de se distraire avec n'importe quoi, voire avec rien du tout, et le simple fait de poser mon corps d'enfant sur un lit, me mettait dans un état de paresse très agréable.
Et en grandissant j'ai découvert l'autonomie, comment assouvir mes envies de plaisir jusque la insoupçonnées.
La première étape fut celle des jeux vidéos, passé les 10 ans j'ai commencé à y jouer beaucoup, les univers virtuels me stimulaient énormément, mais cet état de bonheur diffus constant, était tout de même toujours la, même si je me sevrais un peu du plaisir intense des jeux vidéos.
La seconde étape fut les vidéos internet, du contenu assez rapide qui ne demandait pas de grands efforts, je découvrais le plaisir passif, celui qui ne demande pas d'efforts ou du moins d'être concentré un minimum.
La troisième étape fut la masturbation, une fois la puberté bien entamée, se masturber est un reflexe qui vient rapidement si on s'y essaye plus de quelques fois. Une fois passé la quinzaine de masturbations rapprochées, on ne retrouve plus jamais la sensation de la première.
La quatrième étape, selon moi la plus fatale, fut celle de la consommation
Ayant épargné quelques rares dons d'argent venant de divers anniversaires et autres fêtes, j'avais amassé une somme avoisinant vers les 300 euros, il était pour moi bête d'y toucher et l'épargne me semblait jusque mes 14ans être la plus sage des manières d'utiliser mon argent
Seulement 14 ans était aussi l'âge des premières sorties entre amis, qui eux étaient déjà habitués à consommer plus ou moins, lorsqu'ils m'amenèrent à mcdonalds, ils ouvrirent la boite de Pandore.
Mcdonalds ce restaurant aux prix relativement bas et aux burgers étonnamment goutus, je n'avais du y aller que 5-6 fois dans ma vie, a de rares occasions telles que de longs voyages en voiture. Le goût de ces burgers avait pour moi quelque chose de mystique, l'acidité du cornichon, la sauce, le pain au léger gout de brioche, les exhausteurs de goût, mon palais n'y était pas habitué, je ne connaissais que les plats peu salés de ma mère, les rares fois ou j'ai pu y gouter, je me souviens avoir senti tous ces goûts exploser sur mon palais.
Voila que les sorties se répètent, ces burgers et leurs goûts perdent de leur mystères, et l'effet sur mon palais ne sera plus jamais le même qu'auparavant.
Les adolescents aimant trainer dans les rues, je découvrais aussi le supermarché, ou l'on pouvait acheter des aliments plus nomades. Je pris l'habitude de m'acheter quelques provisions pour chez moi à chaque sorties du mercredi après midi.
Ainsi j'appris à consommer, à user de mon épargne, et plus je mangeais de friandises et de burgers, plus mon palais devenait exigeant, plus tard il en alla de même pour les autres types de biens qui s'achètent, (matériel de sport, gadgets, jeux vidéos) avoir un nouvel objet personnel n'avait plus rien d'incroyable.
L'étape de la drogue est sûrement la plus parlante, on prend l'habitude de sortir manger des burgers, et là, un jour, un de vos amis s'intéresse au cannabis, rassuré par quelques recherches internet vous confirmant que c'est une drogue apparemment sans grands dangers, vous testez.
Les premières fois sont incroyables, la musique parait vous toucher, enfin elle paraît plutôt flotter autour de vous, c'est incroyable.
D'ailleurs moi qui suis sensible, je sens les émotions des autres beaucoup plus fortement, s'en est même vertigineux, cela attise tellement ma curiosité que j'aimerais réitérer l'expérience le plus souvent possible !
C'est la que peu à peu je fume de plus en plus, et passé les vingt doses, ce n'est plus jamais comme la première fois, même en arrêtant des années, rien ne sera jamais plus comme la première fois.
Vous avez compris comment ça marche, il en fut de même pour la musique, d'abord il s'agissait d'un plaisir occasionnel, puis ce plaisir est devenu quotidien, grâce aux écouteurs branchés en permanence sur mes oreilles d'adolescent.
Vous pensez qu'une longue période s'ascèse puisse me ramener à cet état d'enfance ?
J'ai peur d'avoir perdu à tout jamais cette sensation d'émerveillement, c'est un peu exagéré car il y a toujours de quoi s'émerveiller; mais ce bonheur diffus de l'enfant imaginatif me paraît bien plus agréable que ces pics de jouissance qui rythment la vie de la plupart des gens.
Je pense me sevrer du plaisir durant un moment plus ou moins long, comme pour relancer la machine, je ne suis pas malheureux, mais j'aimerais retrouver cette sensibilité au plaisir et au bonheur, cette indifférence face à l'ennui.
Est-ce que le plaisir non limité m'a perverti ?