Caca-_AKB48
2021-04-08 23:34:35
L'impression de caresser l'inaccessible. Et tout s'effondre. Tout s'arrache. Le gouffre s'élargit à nouveau, sous mes pieds, un monde d'obscurité et en face j'entends les rires qui s'éloignent. J'entends les rires qui ne m'étaient pas adressés m'affaissant dans ma déréliction. La plaie qui se réouvre. La plaie qui se creuse. Dans mes rêves, je tends une main qu'on retient, et je me réveille en sueur et sans rien. Des années à subir les affres du désert. Des années à survivre, à tenter de tout saisir avec mes bras infirmes, même le sable glisse de mes doigts rouillés. Quand je le mouille amèrement. Que toute la solidité du monde m'écrase, que toute la poésie des autres m'échappe, j'ai l'impression de courir à travers ma ruine, de me débattre nu sans rien à offrir d'autre que ma triste existence.
Des vagues de regrets m'affalent et je m'éparpille comme autant d'embruns informes et insensibles sur la croute sur laquelle je dépéris.
Le soleil m'accable et illumine mes écarts physiques. Mes tares mentales. Je dessèche alors et m'en vais me cacher pour mourir dans un coin. J'aurais tellement voulu que la lumière terrasse. Que la vérité inonde. J'aurais souffert, mais j'aurais souffert pour quelque chose. On m'aurait puni et je serais mort.
Mais la rien. Aucun regard, aucune remontrance. Et dans l'indifférence je me désagrège impuissant. La nature ne daigne même pas achever ses insignifiants bâtards. Et les râles que je confesse devant vous ne sont que les dernières exhalaisons terrifiantes qui me sépare du néant. Ma vie résumée en une respiration pénible.
Sifflante comme un serpent en fin de vie. J'ai raté mon train. Je l'entends siffler au loin lui aussi, clair, majestueux et ce bruit me hante. Je me revois encore et encore courant derrière lui, emportant mes rêves avec lui. Je me revois courir même quand tout était fini. Je me revois souffrir, et me faire souffrir à en perdre haleine, refusant le désespoir avec lequel il me clouait.
A présent je suis tranquille. Les sueurs froides sont passées. L'abattement a couché la terreur et l'épouvante. Je regarde toujours tout ce bonheur dissipé de ma vie tel un mauvais brouillard. Il semble ne pas exister, et pourtant, mes plaies se creusent encore. Et je continue de pleurer, car tout continue de s'effondrer.