Au5
2021-04-07 20:10:38
Des policiers en veille se sont inquiétés de son visionnage assidu d’images et de vidéos à caractère pédopornographique. Après signalement au parquet et enquête sur l’ampleur du délit, Yohan Moussouath, aujourd’hui âgé de 29 ans, a été arrêté en mai 2020 chez sa compagne à Bruges (Gironde). Il vient d’être jugé par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour détention d’images pédopornographiques et corruptions de mineures.
« C’est vrai que je suis allé sur le darknet », admet le prévenu, bras croisés et cheveux gominés dans le box. « Je ne sais pas pourquoi. C’est plus fort que moi. Pendant le confinement, je ne faisais rien de la journée, alors le soir, à force de m’ennuyer je suis allé voir ». Les images et vidéos téléchargées sont sans équivoque et mettent en scène des enfants de 5 à 10 ans. La présidente, Marie-Élisabeth Boulnois, lui fait remarquer que « sur les films, ce sont de vraies personnes ».
Il ne l’aurait réalisé que récemment. « J’ai tellement l’habitude de regarder des vidéos bizarres », croit-il se défendre. Il conteste tout problème d’ordre sexuel. « J’ai une déviance mais pas sexuelle. Sur Internet, je regarde tout ce qui n’est pas banal, ce qui choque ». Comme les vidéos d’Al Qaïda de camps d’entraînement afghans ou de décapitations dont il se nourrissait autant que de shit avant sa première comparution devant un tribunal.
Surveillé de près
C’était en 2014. Soupçonné d’être à la tête d’un trio prêt à passer à l’acte, Yohan Moussouath, « dans un délire djihadiste », dixit le juge Marc Trévidic, avait été jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour « fabrication et détention d’explosifs et d’armes en relation avec une entreprise individuelle de terrorisme », et condamné à 6 ans de prison.
Surveillé de près par les services de renseignement depuis sa libération, il avait déjà attiré l’attention en 2018 sur ses propos douteux et consultations de plus de 600 images et 150 vidéos perverses. Il avait écopé de 20 mois ferme. Sorti de prison en janvier 2020, il avait de nouveau assouvi son besoin d’images choc et était en outre entré en contact avec des adolescentes. « À la base, je voulais juste discuter », assure le prévenu qui demandait à recevoir leur photo, les appelait « mi amore » ou « ma princesse » en sachant pertinemment leur âge qu’elles ne cachaient pas.
https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/bordeaux-cinq-ans-de-prison-pour-le-pervers-deja-condamne-pour-terrorisme-et-fiche-s-1991989.php