Si je mourais demain, je vivrais comme hier.

Sans savoir quoi faire de ma vie.
Elle me pèse comme un trésor trop précieux à porter. Chaque jour, je me lève, et je la regarde, posée sur un coin du lit. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire ?
Puis je m'oublie sans vivre, et au coucher, je la croise à nouveau avant de fermer les yeux ; rien ne s'est produit.
Encore une fois, je ne t'ai pas prise avec moi.
Parce que rien mérite de la rencontrer. J'ai enfermé ma vie, trop précieuse pour respirer l'odeur de la vacuité que je traine au dehors.
Je me déchausse, et je regarde encore l'éclat de ses yeux d'or pâlir. Sans mot dire, elle me salue, car elle sait que je meurs avec elle. Et me laisse partir, agonir dans le vaste monde sans but sans destin.
C'est un jour dont je ne vois pas la fin. Ma vie est tout ce que je chéris, et tout ce qui me retient. Sans elle... sans elle, j'irai courir vers ma mort. J'irai trouver mon destin. Mais il a fallu qu'elle repose entre mes mains, comme un odieux trésor. Que mon cœur, honnisse à tout jamais ce Dieu qui m'a imposé sa paix pour encombrer mon âme de jours que je ne pourrai jamais dépenser.
Je vadrouille dans le désert comme un malheureux, j'ai tant de quoi payer, mais pas une seule goutte d'eau pour venir l'hydrater. Alors les jours s'écoulent sous un soleil de plomb, dans la faim, la soif et le désespoir. J'ai le sablier, mais j'ai oublié ce que j'attendais. J'ai oublié les traces du monde imparfait en imaginant que ma vie, mon trésor méritait le trône.
Depuis, le château de sable s'est effondré, et le jeune prince désormais, se meurt.

G lu

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si je mourrais hier je vivrais comme demain