Arnaque Tinder: Elise a perdu 100.000 euros

issoudu49
2021-04-03 15:44:30

Elise, cadre d’une grande entreprise, est tombée amoureuse d’un homme basé dans les Emirats et dont elle ne connaissait que la voix. Avant de perdre plus de 100 000 euros, piégée par un stratagème très sophistiqué.

Par Ronan Folgoas Le 3 avril 2021 à 15h22

Sous le masque de l'amant attachant se cachait un escroc diabolique. Elise (NDLR : le prénom a été modifié), 54 ans, cadre dans la direction marketing d'une grande entreprise française, est tombée dans ses griffes au printemps 2018. En l'espace de quelques mois, elle dit avoir englouti 109 878 euros, aveuglée par le désir de refaire sa vie et de venir en aide à un homme soi-disant au fond du gouffre. Avec l'appui de son avocat, Me Alexandre Lazarègue, Elise a déposé plainte en janvier pour abus de faiblesse et escroquerie devant le tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Tout commence sur Tinder, le site de rencontres. En ce début d'année 2018, Elise se remet d'une période noire de sa vie. Très investie dans son travail et harcelée moralement par sa supérieure, elle a tenté de mettre fin à ses jours l'été précédent en avalant un cocktail d'alcool et de médicaments. Quelques semaines plus tard, son mari lui a annoncé son intention de la quitter alors qu'elle était encore alitée à l'hôpital. Un naufrage.

Seule, sous antidépresseurs et en arrêt de travail, Elise cherche l'âme sœur dans les méandres de l'amour sur Internet. Hasard des algorithmes, elle « matche » avec un certain Roderick Mullen. L'homme se présente comme un Américain, entrepreneur en travaux publics basé à Dubaï (Emirats Arabes Unis). « Sur sa photo de profil, il apparaissait avec un casque de chantier, retrace sa victime. Je le trouvais mignon mais pas séducteur. Cela me convenait bien ».

Jamais de contact jamais en «visio»

Anglophone, Elise converse avec Roderick d'abord par écrit puis au téléphone, chaque jour ou presque. Mais jamais en « visio », sous prétexte que cette fonctionnalité ne serait pas disponible à Dubaï. Un premier mensonge. Peu importe, les photos envoyées par le chef d'entreprise californien suffisent au nouveau bonheur d'Elise. « Nos échanges étaient doux et sans connotation sexuelle, poursuit-elle. Il se disait veuf et père d'une petite fille de 8 ans, chrétien pratiquant, désireux de se rapprocher de sa mère qui était française, malade et vivant à Paris. » Au bout de quelques semaines, les deux amoureux commencent déjà à échafauder un projet de vie commune dans la capitale.

En toute confiance, Elise lui raconte aussi l'épisode de sa tentative de suicide dans un mail daté du 31 mai 2018. L'escroc a décelé la faille. Il passe à l'attaque dès le lendemain et amorce un scénario complètement fictif. Roderick prétend que l'un de ses ouvriers a trouvé la mort sur un chantier et qu'une machine, à l'origine de l'accident, est désormais hors d'usage. Il doit en racheter une mais ne peut utiliser son compte bancaire américain, sous prétexte de risques de piratage s'il se connecte depuis Dubaï.

LIRE AUSSI > « Salu bel homme, sa va ? » : sur Twitter, le fléau des arnaques sentimentales

Manipulateur de haut vol, l'aigrefin confie à Elise ce qu'il présente comme ses codes bancaires et lui demande de réaliser elle-même la transaction. L'illusion d'une banque en ligne est parfaite. « Son compte affiche alors un solde de 4 millions de dollars, se souvient-elle. Cela met tout de suite en confiance. J'effectue le premier virement demandé pour un montant de 31 000 euros. Cela fonctionne normalement, comme s'il s'agissait d'une véritable banque… Mais le second virement reste bloqué à cause, selon Roderick, d'un soupçon de connexion frauduleuse depuis la France ».

A partir de cet instant, l'Américain se déclare privé de tout moyen de paiement et demande à Elise de mettre la main à la poche pour le sortir de ce mauvais pas. Il souhaite se faire prêter 7800 euros.

«J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par payer»

Une somme, précise-t-il, qui doit être versée sur le compte de son chauffeur, un Indien domicilié aux Emirats, puisque lui ne dispose pas de compte là-bas. La Française se méfie et refuse de s'exécuter. Alors, Roderick se fâche et remet en doute la sincérité des sentiments de son interlocutrice. « J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par accepter de payer, analyse Elise avec le recul. Je savais que c'était risqué mais il était devenu le centre de ma vie, mon étincelle… »

Coup de théâtre le 28 juillet 2018. Roderick écrit à sa « bien-aimée » pour l'informer que la police émiratie est venue l'arrêter. Cette fois, il dit être visé par une plainte pour meurtre déposée par la famille de l'ouvrier mort sur son chantier. Pendant une semaine, l'Américain ne donne plus de nouvelles. Puis renoue le contact en expliquant qu'il est sorti de prison et doit désormais verser 29 000 euros aux proches du défunt. D'ailleurs, son affaire est déjà sur la place publique ! Roderick transmet à Elise une vidéo présentée comme l'extrait d'un journal télévisé de la chaîne Dubaï Television. Son nom et son visage apparaissent à l'écran, une pseudo-présentatrice locale donnant au simulacre un aspect parfaitement crédible.

« A partir de là, il me rentre dans la tête que je suis la seule personne à pouvoir le sortir de Dubaï, rembobine la Française. Il faut juste que je lui prête de l'argent pour indemniser les familles des ouvriers tué et blessés dans l'accident. En contrepartie, j'ai la perspective de pouvoir enfin le voir, de le serrer dans mes bras, de commencer une vie à deux… et de récupérer mon argent. Je me dis que ça vaut le coup d'essayer… »

Probablement pas la seule victime

Encore faut-il disposer des liquidités nécessaires. Justement, Elise et son ex-mari viennent de vendre leur ancien appartement francilien. L'amoureuse transie ne perd pas une journée. Dès que les fonds sont à disposition, elle les transfère sur le compte du chauffeur de Roderick. Au total, Elise verse 88 600 euros entre le 17 et le 24 septembre 2018.

Son ex-mari s'en rend compte quelques semaines plus tard et tire la sonnette d'alarme. L'escroc se sent sous la menace mais tente une dernière fois de soutirer 2500 euros. D'abord dans le déni, Elise finit par ouvrir les yeux et coupe les ponts, définitivement. « J'ai accepté l'idée que tout était faux dans cette histoire, même les photos de lui et sa fille, probablement usurpées auprès d'une personne qui n'a rien à voir avec tout ça… », susurre Elise.

LIRE AUSSI > L’incroyable cyberescroquerie au porno d’un Français de 21 ans

Trois ans plus tard, elle vit seule dans le Val-de-Marne et a recommencé à fréquenter les sites de rencontre mais « dès qu'une personne, connue ou inconnue, demande de l'argent, je stoppe tout… », précise-t-elle.

Sur le plan judiciaire, un réquisitoire introductif du chef d'escroquerie a été rédigé le 23 mars par le parquet de Bobigny, étape préalable à la désignation d'un juge d'instruction. « Les services d'enquête spécialisés doivent être mobilisés sur cette affaire, insiste Me Alexandre Lazarègue, l'avocat d'Elise. Compte tenu du niveau d'élaboration de l'escroquerie, ma cliente n'est sûrement pas la seule victime de cette organisation… Il y en a probablement plein d'autres ».

ahahhahaha
2021-04-03 15:46:24

selection naturelle

issoudu49
2021-04-03 15:47:01

Ayaa le batard

PetroRectale
2021-04-03 15:52:12

le montage video de la fake news bordel :rire:

biggymac
2021-04-03 15:59:56

Le 03 avril 2021 à 15:44:30 issoudu49 a écrit :
Elise, cadre d’une grande entreprise, est tombée amoureuse d’un homme basé dans les Emirats et dont elle ne connaissait que la voix. Avant de perdre plus de 100 000 euros, piégée par un stratagème très sophistiqué.

Par Ronan Folgoas Le 3 avril 2021 à 15h22

Sous le masque de l'amant attachant se cachait un escroc diabolique. Elise (NDLR : le prénom a été modifié), 54 ans, cadre dans la direction marketing d'une grande entreprise française, est tombée dans ses griffes au printemps 2018. En l'espace de quelques mois, elle dit avoir englouti 109 878 euros, aveuglée par le désir de refaire sa vie et de venir en aide à un homme soi-disant au fond du gouffre. Avec l'appui de son avocat, Me Alexandre Lazarègue, Elise a déposé plainte en janvier pour abus de faiblesse et escroquerie devant le tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Tout commence sur Tinder, le site de rencontres. En ce début d'année 2018, Elise se remet d'une période noire de sa vie. Très investie dans son travail et harcelée moralement par sa supérieure, elle a tenté de mettre fin à ses jours l'été précédent en avalant un cocktail d'alcool et de médicaments. Quelques semaines plus tard, son mari lui a annoncé son intention de la quitter alors qu'elle était encore alitée à l'hôpital. Un naufrage.

Seule, sous antidépresseurs et en arrêt de travail, Elise cherche l'âme sœur dans les méandres de l'amour sur Internet. Hasard des algorithmes, elle « matche » avec un certain Roderick Mullen. L'homme se présente comme un Américain, entrepreneur en travaux publics basé à Dubaï (Emirats Arabes Unis). « Sur sa photo de profil, il apparaissait avec un casque de chantier, retrace sa victime. Je le trouvais mignon mais pas séducteur. Cela me convenait bien ».

Jamais de contact jamais en «visio»

Anglophone, Elise converse avec Roderick d'abord par écrit puis au téléphone, chaque jour ou presque. Mais jamais en « visio », sous prétexte que cette fonctionnalité ne serait pas disponible à Dubaï. Un premier mensonge. Peu importe, les photos envoyées par le chef d'entreprise californien suffisent au nouveau bonheur d'Elise. « Nos échanges étaient doux et sans connotation sexuelle, poursuit-elle. Il se disait veuf et père d'une petite fille de 8 ans, chrétien pratiquant, désireux de se rapprocher de sa mère qui était française, malade et vivant à Paris. » Au bout de quelques semaines, les deux amoureux commencent déjà à échafauder un projet de vie commune dans la capitale.

En toute confiance, Elise lui raconte aussi l'épisode de sa tentative de suicide dans un mail daté du 31 mai 2018. L'escroc a décelé la faille. Il passe à l'attaque dès le lendemain et amorce un scénario complètement fictif. Roderick prétend que l'un de ses ouvriers a trouvé la mort sur un chantier et qu'une machine, à l'origine de l'accident, est désormais hors d'usage. Il doit en racheter une mais ne peut utiliser son compte bancaire américain, sous prétexte de risques de piratage s'il se connecte depuis Dubaï.

LIRE AUSSI > « Salu bel homme, sa va ? » : sur Twitter, le fléau des arnaques sentimentales

Manipulateur de haut vol, l'aigrefin confie à Elise ce qu'il présente comme ses codes bancaires et lui demande de réaliser elle-même la transaction. L'illusion d'une banque en ligne est parfaite. « Son compte affiche alors un solde de 4 millions de dollars, se souvient-elle. Cela met tout de suite en confiance. J'effectue le premier virement demandé pour un montant de 31 000 euros. Cela fonctionne normalement, comme s'il s'agissait d'une véritable banque… Mais le second virement reste bloqué à cause, selon Roderick, d'un soupçon de connexion frauduleuse depuis la France ».

A partir de cet instant, l'Américain se déclare privé de tout moyen de paiement et demande à Elise de mettre la main à la poche pour le sortir de ce mauvais pas. Il souhaite se faire prêter 7800 euros.

«J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par payer»

Une somme, précise-t-il, qui doit être versée sur le compte de son chauffeur, un Indien domicilié aux Emirats, puisque lui ne dispose pas de compte là-bas. La Française se méfie et refuse de s'exécuter. Alors, Roderick se fâche et remet en doute la sincérité des sentiments de son interlocutrice. « J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par accepter de payer, analyse Elise avec le recul. Je savais que c'était risqué mais il était devenu le centre de ma vie, mon étincelle… »

Coup de théâtre le 28 juillet 2018. Roderick écrit à sa « bien-aimée » pour l'informer que la police émiratie est venue l'arrêter. Cette fois, il dit être visé par une plainte pour meurtre déposée par la famille de l'ouvrier mort sur son chantier. Pendant une semaine, l'Américain ne donne plus de nouvelles. Puis renoue le contact en expliquant qu'il est sorti de prison et doit désormais verser 29 000 euros aux proches du défunt. D'ailleurs, son affaire est déjà sur la place publique ! Roderick transmet à Elise une vidéo présentée comme l'extrait d'un journal télévisé de la chaîne Dubaï Television. Son nom et son visage apparaissent à l'écran, une pseudo-présentatrice locale donnant au simulacre un aspect parfaitement crédible.

« A partir de là, il me rentre dans la tête que je suis la seule personne à pouvoir le sortir de Dubaï, rembobine la Française. Il faut juste que je lui prête de l'argent pour indemniser les familles des ouvriers tué et blessés dans l'accident. En contrepartie, j'ai la perspective de pouvoir enfin le voir, de le serrer dans mes bras, de commencer une vie à deux… et de récupérer mon argent. Je me dis que ça vaut le coup d'essayer… »

Probablement pas la seule victime

Encore faut-il disposer des liquidités nécessaires. Justement, Elise et son ex-mari viennent de vendre leur ancien appartement francilien. L'amoureuse transie ne perd pas une journée. Dès que les fonds sont à disposition, elle les transfère sur le compte du chauffeur de Roderick. Au total, Elise verse 88 600 euros entre le 17 et le 24 septembre 2018.

Son ex-mari s'en rend compte quelques semaines plus tard et tire la sonnette d'alarme. L'escroc se sent sous la menace mais tente une dernière fois de soutirer 2500 euros. D'abord dans le déni, Elise finit par ouvrir les yeux et coupe les ponts, définitivement. « J'ai accepté l'idée que tout était faux dans cette histoire, même les photos de lui et sa fille, probablement usurpées auprès d'une personne qui n'a rien à voir avec tout ça… », susurre Elise.

LIRE AUSSI > L’incroyable cyberescroquerie au porno d’un Français de 21 ans

Trois ans plus tard, elle vit seule dans le Val-de-Marne et a recommencé à fréquenter les sites de rencontre mais « dès qu'une personne, connue ou inconnue, demande de l'argent, je stoppe tout… », précise-t-elle.

Sur le plan judiciaire, un réquisitoire introductif du chef d'escroquerie a été rédigé le 23 mars par le parquet de Bobigny, étape préalable à la désignation d'un juge d'instruction. « Les services d'enquête spécialisés doivent être mobilisés sur cette affaire, insiste Me Alexandre Lazarègue, l'avocat d'Elise. Compte tenu du niveau d'élaboration de l'escroquerie, ma cliente n'est sûrement pas la seule victime de cette organisation… Il y en a probablement plein d'autres ».

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TintinTitan
2021-04-03 16:01:02

"Stratagème très sophistiqué"
Non, c'est juste la victime qui était très conne.

Kalikula654
2021-04-03 16:01:17

Cadre

Abus de fragilité

What

crabedesvases
2021-04-03 16:03:24

Alors que les kheys font juste des raclette ou levrette avec leurs Fake BG, le mec il extorque des milliers d'euroshttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/26/1467335935-jesus1.png

JohnPodesta
2021-04-03 16:08:27

Le pire c'est qu'elle a utilisé l'argent de son ex mari cette connassehttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/51/4/1608225266-ahifondunet.png

momarion5
2021-04-03 16:09:33

Naturellehttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/31/2/1595958721-legitimus-cigarettent.png

Lameromodo65
2021-04-03 16:10:58

Salut Elise j'ai vraiment hate qu'on se voit en réelle , au fait t'aurai pas 100 000 a dépanner?https://image.noelshack.com/fichiers/2017/19/1494619651-larryhome-2.png

issoudu49
2021-04-03 16:11:08

Le 03 avril 2021 à 15:59:56 Biggymac a écrit :

Le 03 avril 2021 à 15:44:30 issoudu49 a écrit :
Elise, cadre d’une grande entreprise, est tombée amoureuse d’un homme basé dans les Emirats et dont elle ne connaissait que la voix. Avant de perdre plus de 100 000 euros, piégée par un stratagème très sophistiqué.

Par Ronan Folgoas Le 3 avril 2021 à 15h22

Sous le masque de l'amant attachant se cachait un escroc diabolique. Elise (NDLR : le prénom a été modifié), 54 ans, cadre dans la direction marketing d'une grande entreprise française, est tombée dans ses griffes au printemps 2018. En l'espace de quelques mois, elle dit avoir englouti 109 878 euros, aveuglée par le désir de refaire sa vie et de venir en aide à un homme soi-disant au fond du gouffre. Avec l'appui de son avocat, Me Alexandre Lazarègue, Elise a déposé plainte en janvier pour abus de faiblesse et escroquerie devant le tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Tout commence sur Tinder, le site de rencontres. En ce début d'année 2018, Elise se remet d'une période noire de sa vie. Très investie dans son travail et harcelée moralement par sa supérieure, elle a tenté de mettre fin à ses jours l'été précédent en avalant un cocktail d'alcool et de médicaments. Quelques semaines plus tard, son mari lui a annoncé son intention de la quitter alors qu'elle était encore alitée à l'hôpital. Un naufrage.

Seule, sous antidépresseurs et en arrêt de travail, Elise cherche l'âme sœur dans les méandres de l'amour sur Internet. Hasard des algorithmes, elle « matche » avec un certain Roderick Mullen. L'homme se présente comme un Américain, entrepreneur en travaux publics basé à Dubaï (Emirats Arabes Unis). « Sur sa photo de profil, il apparaissait avec un casque de chantier, retrace sa victime. Je le trouvais mignon mais pas séducteur. Cela me convenait bien ».

Jamais de contact jamais en «visio»

Anglophone, Elise converse avec Roderick d'abord par écrit puis au téléphone, chaque jour ou presque. Mais jamais en « visio », sous prétexte que cette fonctionnalité ne serait pas disponible à Dubaï. Un premier mensonge. Peu importe, les photos envoyées par le chef d'entreprise californien suffisent au nouveau bonheur d'Elise. « Nos échanges étaient doux et sans connotation sexuelle, poursuit-elle. Il se disait veuf et père d'une petite fille de 8 ans, chrétien pratiquant, désireux de se rapprocher de sa mère qui était française, malade et vivant à Paris. » Au bout de quelques semaines, les deux amoureux commencent déjà à échafauder un projet de vie commune dans la capitale.

En toute confiance, Elise lui raconte aussi l'épisode de sa tentative de suicide dans un mail daté du 31 mai 2018. L'escroc a décelé la faille. Il passe à l'attaque dès le lendemain et amorce un scénario complètement fictif. Roderick prétend que l'un de ses ouvriers a trouvé la mort sur un chantier et qu'une machine, à l'origine de l'accident, est désormais hors d'usage. Il doit en racheter une mais ne peut utiliser son compte bancaire américain, sous prétexte de risques de piratage s'il se connecte depuis Dubaï.

LIRE AUSSI > « Salu bel homme, sa va ? » : sur Twitter, le fléau des arnaques sentimentales

Manipulateur de haut vol, l'aigrefin confie à Elise ce qu'il présente comme ses codes bancaires et lui demande de réaliser elle-même la transaction. L'illusion d'une banque en ligne est parfaite. « Son compte affiche alors un solde de 4 millions de dollars, se souvient-elle. Cela met tout de suite en confiance. J'effectue le premier virement demandé pour un montant de 31 000 euros. Cela fonctionne normalement, comme s'il s'agissait d'une véritable banque… Mais le second virement reste bloqué à cause, selon Roderick, d'un soupçon de connexion frauduleuse depuis la France ».

A partir de cet instant, l'Américain se déclare privé de tout moyen de paiement et demande à Elise de mettre la main à la poche pour le sortir de ce mauvais pas. Il souhaite se faire prêter 7800 euros.

«J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par payer»

Une somme, précise-t-il, qui doit être versée sur le compte de son chauffeur, un Indien domicilié aux Emirats, puisque lui ne dispose pas de compte là-bas. La Française se méfie et refuse de s'exécuter. Alors, Roderick se fâche et remet en doute la sincérité des sentiments de son interlocutrice. « J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par accepter de payer, analyse Elise avec le recul. Je savais que c'était risqué mais il était devenu le centre de ma vie, mon étincelle… »

Coup de théâtre le 28 juillet 2018. Roderick écrit à sa « bien-aimée » pour l'informer que la police émiratie est venue l'arrêter. Cette fois, il dit être visé par une plainte pour meurtre déposée par la famille de l'ouvrier mort sur son chantier. Pendant une semaine, l'Américain ne donne plus de nouvelles. Puis renoue le contact en expliquant qu'il est sorti de prison et doit désormais verser 29 000 euros aux proches du défunt. D'ailleurs, son affaire est déjà sur la place publique ! Roderick transmet à Elise une vidéo présentée comme l'extrait d'un journal télévisé de la chaîne Dubaï Television. Son nom et son visage apparaissent à l'écran, une pseudo-présentatrice locale donnant au simulacre un aspect parfaitement crédible.

« A partir de là, il me rentre dans la tête que je suis la seule personne à pouvoir le sortir de Dubaï, rembobine la Française. Il faut juste que je lui prête de l'argent pour indemniser les familles des ouvriers tué et blessés dans l'accident. En contrepartie, j'ai la perspective de pouvoir enfin le voir, de le serrer dans mes bras, de commencer une vie à deux… et de récupérer mon argent. Je me dis que ça vaut le coup d'essayer… »

Probablement pas la seule victime

Encore faut-il disposer des liquidités nécessaires. Justement, Elise et son ex-mari viennent de vendre leur ancien appartement francilien. L'amoureuse transie ne perd pas une journée. Dès que les fonds sont à disposition, elle les transfère sur le compte du chauffeur de Roderick. Au total, Elise verse 88 600 euros entre le 17 et le 24 septembre 2018.

Son ex-mari s'en rend compte quelques semaines plus tard et tire la sonnette d'alarme. L'escroc se sent sous la menace mais tente une dernière fois de soutirer 2500 euros. D'abord dans le déni, Elise finit par ouvrir les yeux et coupe les ponts, définitivement. « J'ai accepté l'idée que tout était faux dans cette histoire, même les photos de lui et sa fille, probablement usurpées auprès d'une personne qui n'a rien à voir avec tout ça… », susurre Elise.

LIRE AUSSI > L’incroyable cyberescroquerie au porno d’un Français de 21 ans

Trois ans plus tard, elle vit seule dans le Val-de-Marne et a recommencé à fréquenter les sites de rencontre mais « dès qu'une personne, connue ou inconnue, demande de l'argent, je stoppe tout… », précise-t-elle.

Sur le plan judiciaire, un réquisitoire introductif du chef d'escroquerie a été rédigé le 23 mars par le parquet de Bobigny, étape préalable à la désignation d'un juge d'instruction. « Les services d'enquête spécialisés doivent être mobilisés sur cette affaire, insiste Me Alexandre Lazarègue, l'avocat d'Elise. Compte tenu du niveau d'élaboration de l'escroquerie, ma cliente n'est sûrement pas la seule victime de cette organisation… Il y en a probablement plein d'autres ».

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L’incroyable cyberescroquerie au porno d’un Français de 21 ans

Policiers et magistrats étaient aux trousses d’un pirate informatique soupçonné d’avoir fait chanter ou tenté de faire chanter des millions de Français en les menaçant de divulguer des vidéos compromettantes. Révélations.

Par Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê Le 14 décembre 2019 à 15h42, modifié le 15 décembre 2019 à 13h00
« Vous ne me connaissez pas et vous vous demandez pourquoi vous recevez ce mail, non ? Je suis un hackeur qui a piraté vos appareils… » A quelques variantes près, les messages du maître chanteur 2.0 commençaient toujours par une formule anxiogène. Objectif : convaincre son interlocuteur qu'il a été filmé à son insu en plein acte sexuel solitaire afin qu'il paye une rançon.

Après un an d'enquête, policiers et magistrats spécialisés pensent avoir identifié l'homme à l'origine de cette incroyable cyberescroquerie à la vidéo intime, inédite par son ampleur et son degré de technicité. A 21 ans à peine, Antoine I. (NDLR : le prénom a été modifié) est soupçonné d'avoir extorqué ou tenté d'extorquer de l'argent à des millions de Français à travers ses mails odieux. Ce petit génie de l'informatique, qui a quitté l'école très tôt, est décrit comme mégalomane, obsédé par l'idée de laisser son empreinte dans l'histoire du piratage.

Près de 2000 victimes françaises ont déposé plainte

Selon des sources proches de l'enquête, Antoine I. s'est rendu aux autorités françaises au début du mois, après avoir été traqué dans toute l'Europe. Le jeune Français, qui vivotait entre l'Ukraine, la Pologne et les pays baltes, a été mis en examen le 6 décembre pour « extorsion en bande organisée, accès frauduleux dans un système de traitement de données et blanchiment ». Il a été placé en détention provisoire.

Les premiers chiffres de la cyberescroquerie donnent le vertige. Au moins 1900 victimes françaises ont déposé plainte, dont des centaines après avoir payé le pirate, et 28 000 se sont signalées sur la boîte mail gouvernementale mailto:cyber-chantage@interieur.gouv.fr. Mais il ne s'agirait que de la partie émergée de l'iceberg au regard du volume astronomique de mails qu'Antoine I. est soupçonné d'avoir envoyé avec l'aide d'un complice du même âge : au moins 20 millions ! « Il y a un chiffre noir des victimes, glissent plusieurs proches de l'enquête. Il est certain que des victimes ayant payé la rançon ne se sont pas manifestées. » Le préjudice financier serait a minima d'un million d'euros…

« Vous avez des goûts très particuliers »

Selon les premiers éléments de l'enquête, la campagne massive d'envoi de mails a débuté au mois de janvier. Les destinataires sont domiciliés sur l'ensemble de la France, sans distinction sociale. Il peut s'agir d'adresses mails personnelles, type Orange, ou d'adresses d'entreprises privées − comme celle de la rédaction du Parisien. Sont visés aussi des fonctionnaires de ministères… y compris à l'Intérieur et à la Justice. Autant de bases de données compilées à l'aide de sources ouvertes ou monnayées sur le Darknet.

A chaque fois, le pirate explique avoir profité d'une faille de navigateur ou de l'installation d'un virus pour prendre le contrôle de la caméra et de l'ordinateur de son interlocuteur. Dès lors, il prétend avoir filmé la victime alors qu'elle consultait des sites pour adultes et se masturbait devant son écran. « J'ai remarqué que vous aviez des goûts très particuliers » ou « Vous avez de bons goûts ahaha », se moque le corbeau, accusant parfois son interlocuteur d'avoir visionné des contenus pédopornographiques.

Et de menacer de diffuser les vidéos de la victime en fâcheuse posture à l'ensemble de son carnet d'adresses, avec en sus les vidéos consultées. Sauf si l'intéressé vire une somme — entre 500 et 750 euros — en Bitcoins, une monnaie cryptée, sur un portefeuille dédié. « C'est un juste prix pour notre petit secret. Vous n'êtes pas ma seule victime, je vous promets que je ne vous dérangerai plus après. C'est le code d'honneur des hackeurs », jure l'auteur du mail dans un Français impeccable, se voulant rassurant et convaincant à la fois.

Pour crédibiliser le piratage, l'escroc a l'imagination fertile. Il emploie une adresse mail identique à celle de la victime, ou en rapport avec sa profession. Plus intimidant encore, dans certains mails, il dévoile des mots de passe réellement utilisés par sa cible ou employés auparavant. Ces données confidentielles auraient été récoltées lors de piratages antérieurs de bases de données de sites sur lesquels la victime était inscrite.

Convaincues par l'argumentaire du pirate, des victimes, et même des internautes aguerris aux arnaques du web, ont sorti le portefeuille. « Elles avaient une vraie crainte que le pirate dispose d'images scabreuses, confie un proche des investigations. Les internautes sont aujourd'hui sensibilisés aux escroqueries type faux mails de suivi de colis ou de banque. Ce qui est novateur ici, c'est que le hackeur n'essaye pas de faire croire qu'il est un service légitime. Il se présente en tant que hackeur et dit détenir des informations relatives à l'intimité de la victime. »

Des activités gérées depuis l'étranger

Une information judiciaire est ouverte le 28 juin par la section cybercriminalité du parquet de Paris, conduite par le juge du pôle financier Pascal Gastineau. En remontant minutieusement jusqu'à l'ordinateur source d'envoi des mails, basé à l'étranger, les policiers de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) parviennent à identifier deux Français de 21 ans : Antoine I. et un complice présumé. Ami du pirate, ce dernier n'aurait eu qu'un rôle d'exécutant et de rédacteur des mails de chantage. Visé par un mandat d'arrêt, le jeune étudiant est interpellé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, à son retour d'Ukraine, puis mis en examen le 12 septembre et placé sous contrôle judiciaire. En garde à vue, il assure que certains des faits qui leur sont imputés à lui et son camarade sont l'œuvre d'autres hackeurs.

Deux mois plus tard, Antoine I., aux abois et se sachant recherché, quitte l'Europe de l'Est, d'où il gère ses activités criminelles, et se constitue prisonnier au commissariat du XVe arrondissement de Paris. Expliquant faire acte de repentance, le jeune pirate dit vouloir collaborer avec les autorités françaises et ne pas vouloir vivre comme un fugitif. Il admet être l'inventeur de l'escroquerie. Son avocat, Me Pierre Jude, n'a pas souhaité s'exprimer, de même que le conseil du second mis en examen, Me Raphaëlle Rischmann.

Au moins 2000 ordinateurs infectés

Selon les investigations techniques, les deux pirates auraient infecté au moins 2000 ordinateurs, dont certains de particuliers en France, afin d'obtenir la puissance industrielle nécessaire à l'envoi de millions de mails. Ces machines sont ainsi devenues des « bots » : elles relayaient les mails de chantage à l'insu de leurs propriétaires. Plus inquiétant, les policiers découvrent que le duo ne se serait pas livré qu'à d'hameçonnage. Des victimes auraient bien été piratées et filmées par leur propre ordinateur, sans le savoir, après avoir ouvert des pièces jointes infectées. Sans que ne soit connue, à ce jour, de diffusion de films compromettants auprès de leur entourage.

L'enquête se poursuit afin d'identifier où se trouvent les Bitcoins − dont le circuit est difficilement traçable − braqués par les deux pirates présumés et à quelles fins ils ont été utilisés. Les policiers et magistrats spécialisés, qui ont baptisé ce phénomène nouveau « d'escroquerie au cryptoporno » ou « d'escroquerie au comportement auto-érotique », ont depuis remarqué que de nouveaux hackeurs avaient copié les méthodes des suspects…

AVerdierMolinie
2021-04-04 13:59:08

Le 03 avril 2021 à 15:46:24 ahahhahaha a écrit :
selection naturelle

Pussodemrd
2021-04-04 14:02:11

sélection naturellehttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/48/3/1574859659-ronaldo-celestin.jpg

Ginger_Spice
2021-04-04 14:03:52

Le 03 avril 2021 à 15:46:24 ahahhahaha a écrit :
selection naturelle

Ceci.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/23/1496932079-zemz1m.png

CeBonVieuxLarry
2021-04-04 14:06:03

Triste mais bon
La crédulité n'est pas rembourser par les assurances ou la sécu :hap:

GabrielleCluzel
2021-04-04 14:06:34

Le 03 avril 2021 à 15:46:24 ahahhahaha a écrit :
selection naturelle

Ted-bund1
2021-04-04 14:10:19

Le 03 avril 2021 à 15:44:30 issoudu49 a écrit :
Elise, cadre d’une grande entreprise, est tombée amoureuse d’un homme basé dans les Emirats et dont elle ne connaissait que la voix. Avant de perdre plus de 100 000 euros, piégée par un stratagème très sophistiqué.

Par Ronan Folgoas Le 3 avril 2021 à 15h22

Sous le masque de l'amant attachant se cachait un escroc diabolique. Elise (NDLR : le prénom a été modifié), 54 ans, cadre dans la direction marketing d'une grande entreprise française, est tombée dans ses griffes au printemps 2018. En l'espace de quelques mois, elle dit avoir englouti 109 878 euros, aveuglée par le désir de refaire sa vie et de venir en aide à un homme soi-disant au fond du gouffre. Avec l'appui de son avocat, Me Alexandre Lazarègue, Elise a déposé plainte en janvier pour abus de faiblesse et escroquerie devant le tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Tout commence sur Tinder, le site de rencontres. En ce début d'année 2018, Elise se remet d'une période noire de sa vie. Très investie dans son travail et harcelée moralement par sa supérieure, elle a tenté de mettre fin à ses jours l'été précédent en avalant un cocktail d'alcool et de médicaments. Quelques semaines plus tard, son mari lui a annoncé son intention de la quitter alors qu'elle était encore alitée à l'hôpital. Un naufrage.

Seule, sous antidépresseurs et en arrêt de travail, Elise cherche l'âme sœur dans les méandres de l'amour sur Internet. Hasard des algorithmes, elle « matche » avec un certain Roderick Mullen. L'homme se présente comme un Américain, entrepreneur en travaux publics basé à Dubaï (Emirats Arabes Unis). « Sur sa photo de profil, il apparaissait avec un casque de chantier, retrace sa victime. Je le trouvais mignon mais pas séducteur. Cela me convenait bien ».

Jamais de contact jamais en «visio»

Anglophone, Elise converse avec Roderick d'abord par écrit puis au téléphone, chaque jour ou presque. Mais jamais en « visio », sous prétexte que cette fonctionnalité ne serait pas disponible à Dubaï. Un premier mensonge. Peu importe, les photos envoyées par le chef d'entreprise californien suffisent au nouveau bonheur d'Elise. « Nos échanges étaient doux et sans connotation sexuelle, poursuit-elle. Il se disait veuf et père d'une petite fille de 8 ans, chrétien pratiquant, désireux de se rapprocher de sa mère qui était française, malade et vivant à Paris. » Au bout de quelques semaines, les deux amoureux commencent déjà à échafauder un projet de vie commune dans la capitale.

En toute confiance, Elise lui raconte aussi l'épisode de sa tentative de suicide dans un mail daté du 31 mai 2018. L'escroc a décelé la faille. Il passe à l'attaque dès le lendemain et amorce un scénario complètement fictif. Roderick prétend que l'un de ses ouvriers a trouvé la mort sur un chantier et qu'une machine, à l'origine de l'accident, est désormais hors d'usage. Il doit en racheter une mais ne peut utiliser son compte bancaire américain, sous prétexte de risques de piratage s'il se connecte depuis Dubaï.

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Manipulateur de haut vol, l'aigrefin confie à Elise ce qu'il présente comme ses codes bancaires et lui demande de réaliser elle-même la transaction. L'illusion d'une banque en ligne est parfaite. « Son compte affiche alors un solde de 4 millions de dollars, se souvient-elle. Cela met tout de suite en confiance. J'effectue le premier virement demandé pour un montant de 31 000 euros. Cela fonctionne normalement, comme s'il s'agissait d'une véritable banque… Mais le second virement reste bloqué à cause, selon Roderick, d'un soupçon de connexion frauduleuse depuis la France ».

A partir de cet instant, l'Américain se déclare privé de tout moyen de paiement et demande à Elise de mettre la main à la poche pour le sortir de ce mauvais pas. Il souhaite se faire prêter 7800 euros.

«J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par payer»

Une somme, précise-t-il, qui doit être versée sur le compte de son chauffeur, un Indien domicilié aux Emirats, puisque lui ne dispose pas de compte là-bas. La Française se méfie et refuse de s'exécuter. Alors, Roderick se fâche et remet en doute la sincérité des sentiments de son interlocutrice. « J'avais tellement peur de le perdre que j'ai fini par accepter de payer, analyse Elise avec le recul. Je savais que c'était risqué mais il était devenu le centre de ma vie, mon étincelle… »

Coup de théâtre le 28 juillet 2018. Roderick écrit à sa « bien-aimée » pour l'informer que la police émiratie est venue l'arrêter. Cette fois, il dit être visé par une plainte pour meurtre déposée par la famille de l'ouvrier mort sur son chantier. Pendant une semaine, l'Américain ne donne plus de nouvelles. Puis renoue le contact en expliquant qu'il est sorti de prison et doit désormais verser 29 000 euros aux proches du défunt. D'ailleurs, son affaire est déjà sur la place publique ! Roderick transmet à Elise une vidéo présentée comme l'extrait d'un journal télévisé de la chaîne Dubaï Television. Son nom et son visage apparaissent à l'écran, une pseudo-présentatrice locale donnant au simulacre un aspect parfaitement crédible.

« A partir de là, il me rentre dans la tête que je suis la seule personne à pouvoir le sortir de Dubaï, rembobine la Française. Il faut juste que je lui prête de l'argent pour indemniser les familles des ouvriers tué et blessés dans l'accident. En contrepartie, j'ai la perspective de pouvoir enfin le voir, de le serrer dans mes bras, de commencer une vie à deux… et de récupérer mon argent. Je me dis que ça vaut le coup d'essayer… »

Probablement pas la seule victime

Encore faut-il disposer des liquidités nécessaires. Justement, Elise et son ex-mari viennent de vendre leur ancien appartement francilien. L'amoureuse transie ne perd pas une journée. Dès que les fonds sont à disposition, elle les transfère sur le compte du chauffeur de Roderick. Au total, Elise verse 88 600 euros entre le 17 et le 24 septembre 2018.

Son ex-mari s'en rend compte quelques semaines plus tard et tire la sonnette d'alarme. L'escroc se sent sous la menace mais tente une dernière fois de soutirer 2500 euros. D'abord dans le déni, Elise finit par ouvrir les yeux et coupe les ponts, définitivement. « J'ai accepté l'idée que tout était faux dans cette histoire, même les photos de lui et sa fille, probablement usurpées auprès d'une personne qui n'a rien à voir avec tout ça… », susurre Elise.

LIRE AUSSI > L’incroyable cyberescroquerie au porno d’un Français de 21 ans

Trois ans plus tard, elle vit seule dans le Val-de-Marne et a recommencé à fréquenter les sites de rencontre mais « dès qu'une personne, connue ou inconnue, demande de l'argent, je stoppe tout… », précise-t-elle.

Sur le plan judiciaire, un réquisitoire introductif du chef d'escroquerie a été rédigé le 23 mars par le parquet de Bobigny, étape préalable à la désignation d'un juge d'instruction. « Les services d'enquête spécialisés doivent être mobilisés sur cette affaire, insiste Me Alexandre Lazarègue, l'avocat d'Elise. Compte tenu du niveau d'élaboration de l'escroquerie, ma cliente n'est sûrement pas la seule victime de cette organisation… Il y en a probablement plein d'autres ».

G pa lu

JeanCadre
2021-04-04 14:11:15

" L'homme se présente comme un Américain, entrepreneur en travaux publics basé à Dubaï "

Encore une qui voulait matcher un Chad :) bien fait :)

Seojin
2021-04-04 14:13:34

La pauvre femme, non seulement elle connaît une déception amoureuse mais en plus elle se fait escroquer :-(

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