ÉPISODE 1
mi no-life, mi loseuse (complexée par un léger surpoids), ma scolarité se solde par un échec.
Un peu mutique en classe de 3ème, très mal dans ma peau, mes parents et les profs en conviennent : je serai juste bonne pour un CAP Sanitaire et social.
Pourtant, au fond de moi...je sens que je suis pas si conne...
mais voilà je suis une grosse paresseuse.
Bref, 2 ans de CAP. L'enfer avec des gertrudes teubées toute la journée... le mépris des profs. Les stages ignobles. Je peux vous dire que je sais ce que ça fait d'être pris pour une merde.
Comme j'avais redoublé le CM2 et la 6ème (oui c'est possible), j'ai 18 ans quand je sors du CAP ...
Pas envie de bosser...
Je finis par avoir un mec ... Appelons le Jérôme.
On est en juin 2016.
Jérôme fait une formation multimédia et il traîne sur le forum ... et il est fan du bitcoin.
Sur mon livret A j'ai 30000 euros obtenus 4 ans plus tôt à la mort de mes grands parents.
EPISODE 2
(erreur dans l'épisode 1 : nous sommes en juin 2017).
Bref, je décide d'investir dans les cryptos.
Jérôme me fait un compte kraken. Et après diverses opérations je me retrouve avec 300 ethereums et 11 bitcoins
Mais au mois d'août Jérôme rencontre une autre fille... et le premier mec de ma vie devient le premier ex de ma vie...
Je rentre en dépression, je mate des séries toute la journée sous la couette et je bouffe beaucoup de chocolats.
Je prends 15 kg.
Janvier 2017.
Coup de téléphone de Jérôme qui m'annonce que je suis riche.
Ah oui en effet j'ai pour 447 000 euros de cryptos sur KRAKEN.
J'en parle à mon père. Il m'engueule et il en parle à kelkunkisiconné...
EPISODE 3
Ah oui en effet j'ai pour 447 000 euros de cryptos sur KRAKEN.
J'en parle à mon père. Il m'engueule et il en parle à kelkunkisiconné...
Je suis même accusée d'avoir claquer les tunes des grands parents dans une arnaque... "t'es vraiment trop conne bla bla".
Sauf que mon père finitqua par comprendre que j'ai vraiment gagné cet argent.
Rendez-vous est pris au Crédit Mutuel pour expliquer la situation. La conseillère nous a direct envoyé chez le directeur d'agence.
On a dû remplir quelques papiers.
ça a été assez long. Il a fallu aussi envoyer pas mal de justificatifs à Kraken. Et au final, on a tout récupéré via je crois 3 virements.
En totalité j'ai récupéré quasi 407 000 euros (les cours avaient un peu baissé).
Ça me parle pas des masses... je m'en fous, c'est Jérôme que je voudrais... et je continue à manger du chocolat, fumer de la weed et mater des séries. L'été passe. J'apprends que Jérôme est toujours avec sa nouvelle meuf et ça fait mal. J'ai encore pris du poids. Je me dis que ça peut plus durer et je décide de me bouger le cul.
Quitte à avoir de l'argent, autant en profiter.
J'ai pas du tout l'habitude des voyages mais j'aimerais apprendre l'anglais alors j'achète un billet pour Londres.
La suite très vite dès que j'ai le temps d'écrire.heu
EPISODE 4
J'arrive à Londres.. et commençant à prendre conscience de ma richesse, je descends dans un hôtel de luxe, le radisson may fair pour ceux qui connaissent.
Pour moi qui n'avait connu que le camping avec mes parents, j'hallucine totalement... et je me régale des petits dej à tomber par terre et des pâtisseries de ouf ...
Lors d'un goûter, je fais la connaissance de Lina, une jeune fille quatari. Elle est à Londres pour un an avec son père. Elle est un peu comme moi mal dans sa peau et on s'entend très vite assez bien. Avec elle, je découvre la grande vie et j'y prends goût. On fait du shoping, je m'achète des sacs de marque (dont un à près de 11 000 euros...) des bijoux en or etc. Fin octobre, je réalise qu'entre les folies avec Lina, les restos, l'hôtel, j'ai déjà dépensé près 55 000 euros.. en 2 mois...oui c'est possible et même facile...
Je décide de me calmer un peu et de voir Lina un peu moins.
Un soir, je rentre en taxi à l'hôtel et avant de regagner ma chambre, je fume une dernière cigarette devant l'entrée. Je marche un peu en fumant, je contourne l'hôtel et je passe devant l'entrée de service. Là, y'a deux types qui fument. Ils sont beaux.
J'écris la suite dans la foulée...
EPISODE 5
Donc y'a 2 types qui sont en train de fumer. A leur approche, ma cigarette étant presque terminée, j'en sors une autre du paquet et je la porte à ma bouche. Et je prétexte de ne pas avoir de feu pour en demander aux deux garçons.
Un des deux sort son briquet et fait une blague à la con (il souffle en même temps qu'il allume) ... bref, tout le monde rigole, on se présente et j'apprends qu'ils sont roumains, qu'ils travaillent dans l'hôtel comme serveurs et qu'ils s'appellent Stefan et Teodor.
Stefan me plaît bien et ça tombe bien, il m'invite à aller boire un verre après son service, soit après minuit.
On se retrouve dans un pub, on discute, on rigole bien, le courant passe vraiment. Si bien qu'il m'invite à une fête le samedi suivant. Un truc de fou qu'il promet. Rendez-vous est donné à minuit à Leicester Square...
EPISODE 6
Je passe mon samedi après-midi chez une esthéticienne, je m'achète une super belle robe. Le samedi soir, je suis prête. J'arrive à Leicester Square, y'a un burger king, j'attends devant... pas mal de jeunes avec un drôle de look sont là.
Puis voilà Stefan qui arrive. Il est vraiment trop beau. Il me dit qu'il faut attendre, qu'on ne sait pas encore où sera la fête.
On rentre dans le burger king qui est bondé, on commande des burgers et on va les manger posés un peu plus loin. Stefan sortent deux pintes de Guiness de son sac. On discute, et c'est là que je lui parle du bitcoin et de l'argent que ça m'avait rapporté.
Il me raconte que lui il est ici pour faire de l'argent ... que c'est dur, son père est malade etc.
Puis, enfin il reçoit un message .. il doit être 1h30 du matin.
ça s'agite autour de nous, tous les jeunes un peu bizarres se mettent en mouvement. Ils vont eux aussi à la fête qui se trouve dans le Nord est de la ville.
Les gens veulent prendre un bus. On est nombreux. Beaucoup d'excités.
Le bus finit par arrivé... il doit être 2h du matin. Mais on est loin de tous pouvoir rentrés.
Je propose à Stefan de pas se prendre la tête et de prendre un taxi.
La suite le plus vite possible !
Tu sait c'est quoi un risitas l'ahuris ?
EPISODE 7
On trouve un taxi et 20 minutes plus tard on arrive dans un lieu de dingue.
Musique techno qui raisonne... entrepôts à briques rouges énormes et désafectés
et des tas de gens partout.
J'avais jamais vu un endroit comme ça de toute ma vie.
Des gens hélaient pour vendre toute sorte de drogue.
La musique était obsédante et forte
Le lieu très sombre ... et stroboscopique là où des gens dansaient...
Y'a des joints et des pipes qui circulent... très vite je me retrouve dans un état fou.
à un moment je vais vomir... mais après ça va beaucoup mieux, je me sens tellement heureuse, tellement lucide et tellement amoureuse de Stef alors que c'est la deuxième fois que je le vois.
Mais tout est une évidence, entre nous c'est l'osmose et ma vie avec lui va être géniale.
Vers 6h30 du matin, alors que le jour se lève sur un décor post apocalyptique, il s'allonge sur moi , m'embrasse une première fois, sort une sorte de mini carton violet, le pose sur sa langue, rigole, et m'embrasse à nouveau.
Les heures qui suivent sont dingues et indescriptibles mais vont surtout sceller une relation fusionnelle et de confiance avec Stefan.
Je rentre à l'hôtel le lundi vers 4h du mat dans un état de ouf. Je propose à Stefan d'arrêter de bosser comme un con. Soit, il démissionne.. S'ensuit quelques semaines où il vit avec moi dans l'hôtel où il était auparavant larbin, il me parle de la Roumanie, me fait rêver, on projette de s'acheter une petite maison là bas ... et d'y avoir la vie douce....
On doit être en janvier 2018. ça va vous paraître dingue mais tout est ultra naturel. J'achète donc deux aller simple londres-sibiu. ..
La suite très vite
EPISODE 8
Sibiu, oui où il y a un aéroport avec des vols en provenance de Londres. Enfin il y avait car actuellement, avec le COVID, ça doit être calme dans ce petit aéroport.
Stéfan était prétendument de Brezoi, un coin super sympa, en tout cas en photos… car je n’y ai jamais mis les pieds… et je vais vous expliquer pour quelle raison.
L’avion se pose. On attend nos bagages. Ils arrivent vite. On sort de l’aéroport. Un pote de Stefan nous attend. On charge les valises. On roule...je pense 10 minutes. A la sortie de la ville, un parc industriel et une voiture banalisée avec un gyrophare nous fait signe de la suivre. J’ai un mauvais pressentiment. On se gare sur un parking, c’était un dimanche, tout était fermé, tout était désert.
4 hommes sont dans la voiture banalisée et ils sortent des cartes de POLICE. Ils parlent en roumain et je comprends rien. Stefan me traduit, il me dit qu’on doit se mettre contre un mur et qu’ils vont contrôler la voiture.
Les valises sont sorties du coffre puis ouvertes. Celle de Stefan est découpée par l’un des policiers avec un gros cutter. Et là, le mec appelle ses collègues et il sort plusieurs paquets transparents qui contiennent des sortes de pilules.
Sweet ou vous préférez pas savoir ?
ÉPISODE 9
Là, tout devient flou, je passe en mode sidération. Stéfan est menotté. On veut aussi me passer les menottes mais Stéfan crie sur les gendarmes … il leur dit, je crois, que je suis innocente, que je n’ai rien à voir. Le pote est visiblement aussi directement mis hors de cause… Il s’appelle Vlad.
Stéfan est mis à l’arrière de la voiture, au milieu des deux hommes. Puis, la voiture part en trombe toutes sirènes hurlantes.
Je suis en pleurs.
Je ne sais plus où je suis et qui je suis.
J’aime tellement Stéfan.
Je pleure tout mon corps.
Vlad est trop sympa, il me prend dans ses bras, me réconforte.
Il est gêné, il voudrait bien m’héberger mais il ne peut pas, il vit chez ses parents à Sibiu.
Je suis incapable de penser. Il prend l’initiative de me déposer dans un hôtel à Sibiu.
La chambre est super glauque. Je passe la nuit sans fermer l'œil. Je me sens trahie. J’en veux à Stéfan d’avoir trafiqué de la drogue mais d’un autre côté je l’aime à la folie.
Vers 12h, je reçois un coup de fil de la réception, Vlad m’attend dans le hall.
Vlad a des nouvelles de Stéfan. L’affaire n’est pas encore montée jusqu’au juge et il y aurait peut-être moyen de s’arranger. Mais les policiers pour étouffer l’affaire réclament 150 000 euros. Il ne voit pas comment on pourrait trouver une somme pareille. Là, je réfléchis même pas deux secondes. J’ai l’argent moi je lui dis, c’est pas un problème.
Sweet ou Stop ?
EPISODE 10
Je pense que vous n’imaginez pas dans quel état de choc on se trouve quand on vit ça à 18 ans et qu’on est un peu paumé… Vous lisez mon histoire tranquillement installés dans vos vies quotidiennes… mais c’est tout autre chose que de la vivre en vrai, de se retrouver comme dans un film.
A ce moment-là, je n’ai qu’une obsession. Réunir l’argent. Et faut savoir aussi que les nombres ça ne me parle pas. 400 000, 150 000… à l’époque on m’aurait dit 15 000 j’aurais pas forcément vu la différence. Je conscientise à aucun moment à quel point 150 000 c’est une grosse somme.
Au contraire, le directeur de mon agence Crédit Mutuel en a beaucoup plus conscience. Vlad m’a conseillé de parler d’un projet d’investissement en Pologne. Pas de problème pour faire le virement (en plusieurs fois, j’ai jamais compris pourquoi) mais il faut que je passe en personne à l’agence… J’en parle à Vlad qui en parle aux policiers corrompus.
Ils sont d’accord pour patienter 1 semaine. Si au bout d’une semaine, l’argent n’est pas versée en liquide, procureur et juge seront saisis…
Je paie ma note à l’hôtel Mercure et je prends le premier vol pour Bucarest. Retour en France à Tours. Voyage épuisant. Retour le lendemain matin. Je me pointe à l’agence, je signe les papiers et 150 000 euros s’en vont sur le compte de Vlad …
Le virement va prendre environ 3 jours pour arriver. Vlad m’appelait tous les jours stressé que l’argent ne soit pas là.
Un jour, pas de nouvelles, je l’appelle. Il me dit que c’est bon, qu’il va verser l’argent aux policiers. Je suis folle de joie. Vlad est bizarre, comme froid, comme distant …
EPISODE 11
Il me semble que l’argent était arrivé un jeudi. J’avais eu Vlad dans l’après-midi au téléphone. Il était étrange. Pas de nouvelles le vendredi matin. J’essaie d’appeler, pas de réponse. J'appelle le téléphone de Stéfan. Rien. Evidemment, vous qui me lisez, vous savez déjà depuis un petit moment que je me suis faite entuber mais moi je me doute rien.
Et quand je finis par avoir Stéfan au téléphone le dimanche qui me dit que la police a étouffé l’affaire mais lui interdit de quitter le territoire roumain, je le crois comme une grosse conne. Il m’apprend aussi que les policiers lui ont précisé que je n’avais pas intérêt à remettre les pieds sur le territoire roumain sinon ils pourraient bien m’arrêter pour complicité. Quand il m’annonce tout ça, il a des tremolos dans la voix et je le crois comme une grosse conne. On se promet qu’on va s’appeler plusieurs fois par jour en attendant que l’affaire se tasse et que Stéfan puisse quitter la Roumanie. Il me dit que c’est l’affaire de quelques mois.
Bien sûr, il a à coeur de me rembourser et ça devrait pas tarder d’ailleurs, une histoire floue avec son oncle qui va vendre une entreprise et qui devrait lui donner un petit pécule pour se lancer dans la vie mais qu’il utiliserait bien sûr pour me rendez-vous. Moi, la reine des Connes je lui dis “non mon chéri, c’est pas la peine, mon argent, c’est ton argent blabla”.
Me revoilà en France donc, je me prends la tête avec mes parents pour différentes raisons et je me retrouve à Paris dans un hôtel à mater des séries toute la journée et à commander à manger. Nouvelle prise de poids, nouvelle dépression… d’autant plus que les contacts avec Stéfan ont tendance à s’estomper dans le temps. Je lui confie mon inquiétude vis à vis aux distances qu’il prend : “t’inquiète, je bosse dur en ce moment sur un projet d’ouverture de restaurant bla bla”.
EPISODE 12
Printemps 2018. Les mois passent. Les contacts s’estompent jusqu’au jour où Stéfan m’annonce qu’il doit se marier avec une cousine.
C’est le choc.
Je suis en colère et là je commence à lui demander de me rembourser mon argent.
“Là c’est dur en ce moment, mais promis, mon oncle, bla bla”.
C’est la grosse grosse dépression mais instinct de survie, j’ai le réflexe d’appeler Lina et de lui dire que je vais trop mal. Elle a l’air trop contente de d’avoir de mes nouvelles. Elle me dit qu’elle est à Dubaï en ce moment, que je devrais la rejoindre, que ça me ferait du bien de changer d’air.
De prime abord, je refuse mais elle sait se montrer convaincante et de toute façon je n’ai pas le choix elle m’a déjà pris un billet d’avion. Pas besoin de visa, je peux embarquer le lendemain.
C’est comme ça que je me retrouve sur un vol EMIRATES, en première classe, à boire du champagne… en direction de Dubaï, une ville dont j’ignore presque tout… et j’en ai tellement rien à foutre, je ne fais que penser à Stéfan que j’aime plus que TOUT.
EPISODE 13
J’arrive à l’aéroport et je suis un peu fascinée par cette ambiance moyenne-orientale. Je passe la douane. Et un chauffeur m’attend. Il fait super chaud. On roule 30 à 40 minutes, j’aperçois les tours du centre ville puis on arrive dans le quartier de la Marina. Je me souviens plus du nom de l’hôtel mais c’est ultra-luxueux. En plus, Lina partage une suite avec une de ses copines quatarie qui s’appelle Khouloud, je veux pas m’imposer et je me prends une chambre. 225 euros la nuit quand même… bon avec un super petit déjeuner.
Alors, Dubaï c’est formidable. Mais les occasions de dépenser sont nombreuses surtout quand on va pas très bien et qu’on traîne avec des filles comme Khouloud et Lina ! Le deuxième jour, on fume dans la suite, on est toutes les trois sur le lit et je leur raconte l’histoire avec Stéfan. Elles me regardent avec des yeux gros comme des orbites. Pour elle, c’est l’évidence, c’est un coup monté. Je ne veux pas y croire, je balaie cette hypothèse d’un revers de la main… mais en réalité elles sont parvenues ce jour-là à instiller un doute dans ma tête. Et ce doute comme une graine va grandir et me faire accéder prochainement à l’évidente vérité que je ne voulais pas voir.
On enchaîne les sorties, les restos, les délires, les nuits d’ivresse dans les boites de nuit, les après-midi à la plage, je me sens revivre et je bouge tellement que je perds même pas mal de poids au point de redevenir désirable.
ÉPISODE 14
Arrive l’été, la chaleur est insupportable à Dubaï, Lina repart au Quatar dans sa famille et je me décide à rentrer en France. Dans le vol retour, je repense à Stéfan, aux soupçons de Lina… et soudain, c’est une évidence. On m’a roulée dans la farine … Je me rends dans une gendarmerie et je raconte toute mon histoire. C’est compliqué de porter plainte contre un ressortissant roumain depuis la France. On m’aiguille vers l’ambassade de la Roumanie à Paris.
Je prends le RER, et je débarque dans le centre de Paris. Là je rencontre un officier de police roumain qui prend ma situation au sérieux ainsi que ma plainte.
Environ un mois passe sans la moindre nouvelle. Un mardi matin, mon téléphone sonne, c’est l’ambassade de Roumanie. Mon coeur accélère et j’écoute bouché bée les informations que mon interlocuteur veut me communiquer.
Bien sûr, Vlad et Stéfan étaient probablement de faux prénoms. Peu importe. La seule porte dont les autorités disposent c’est le IBAN vers lequel j’ai viré les 150 000 euros. Ce compte n’existe plus. Et surprise, son titulaire n’était pas Roumain mais Moldave et il s’est tué en moto il y a 2 mois. Mon virement avait bien été retiré en liquide dans les 48 heures.
Plainte est déposée contre X dans l’espoir de retrouver Stéfan mais jusqu’à maintenant il n’y a malheureusement eu aucune suite.
C’est la fin de l’été 2018, il me reste 128000 euros et je ne sais trop quoi faire de ma vie. Mes parents me parlent de travail. Alors, je me lance dans une formation de pizzaiola. J’ai toujours adoré les pizzas et j’ai un petit pécule pour en ouvrir une !
EPISODE 15
Je dépense 13 000 euros pour suivre une formation accélérée à Naples. Il n’y a que des étrangers dans le groupe : moi qui suis française, 2 américains, 1 allemande, un chinois et 2 japonais ! L’ambiance est un peu spéciale mais les formateurs sont supers sympas. Et la pizza, c’est clairement mon truc. Mes productions sont rapidement succulentes, en tout cas bien meilleures que la plupart des pizzas que j’ai mangées en France.
Le dernier jour, on fait une fête, je bois un peu trop et je finis dans la chambre d’un des deux Américains mais ça c’est encore une autre histoire !
Retour en France et épluchage de petites annonces jusqu’à ce que je tombe sur une offre de reprise de camion de pizzas à Apt dans le Vaucluse. 40 000 euros.
Je vais rencontrer l’ancien patron, le mec me met plein d’étoiles dans les yeux, je vérifie rien, et encore une fois comme une conne je signe rubis sur l’ongle !
SWEET OU STOP
EPISODE 16
La première déception, c’est la qualité du four. Pas top. Un four à gaz dans un fourgon ça ne vaut pas les fours à bois sur lesquels je me suis exercée en Italie. De plus, le four du fourgon présente, à cause de son usure, quelques problèmes de déperdition de chaleur.
Bon, j’arrive quand même à faire des pizzas potables et ça marche pas trop mal. Je lance même une spécialité au nutella et à la crème de sésame qui CARTONNE.
Sauf que certains matins le camion ne démarre pas. Diagnostic chez le garagiste : moteur rincé en fin de vie.
Puis aussi, la vie de pizzaiola en camion… ça me saoule. C’est amusant le premier mois mais après on rentre dans une routine et on se fait chier.
Les papiers, la compta, c’est super chiant. D’ailleurs, je zappe un peu, je note rien, je claque le liquide que j’ai dans les poches… et au bout de quelques temps je zappe même les déclas urssaf.
Il y a aussi plusieurs matinées où je me réveille pas.
mais bon gré mal gré l’affaire tourne jusqu’à l’été 2019 avec une pause en mai car Lina est venue me voir en France et on a pas arrêté de faire la fête.
Juillet 2019 : contrôle technique du rafiot. Refusé. Le mec est sans appel “vous êtes en danger de mort dans ce camion qui a probablement été accidenté”.
Ras le bol… je réussis à en tirer 3000 euros et je jette l’éponge.
SWEET OU STOP ???
ÉPISODE 17
SEPTEMBRE 2019 : Retour à la case départ, mes parents ne me supportent plus, heureusement Lina est sur Paris où elle a loué un Airbnb. Je squatte chez elle, je prends conscience que j’ai de moins en moins d’argent et je cherche un travail.
Un soir, alors qu’on est dans un bar à Montmartre un peu crapuleux (l’hôtel de Clarmont rue Véron pour ceux qui connaissent !), je suis ivre et on sympathise avec deux mecs qui nous draguent clairement.
On s’échange des banalités et quand je dis que je suis pizzaïola, l’un des garçons me dit qu’il est justement en train d'ouvrir une pizzeria avec un four à bois et qu’il cherche un chef pour faire une pizza napolitaine mais un peu revisitée / conceptuelle.
On se revoit deux mois plus tard, pendant quelques jours je fais des tests et affaire conclu … je vais commencer le 1er décembre 2019, le jour de l’ouverture et le salaire proposé est cool : 3700 net !
Je passe mes dernières semaines de vacances avec Lina à fumer, se balader dans Paris, coucher avec des mecs..
ÉPISODE 18
C’est super dur de bosser mais le créateur du resto, appelons le Patrick, est trop sympa, on s’entend bien, on est sur la même longueur d’onde niveau création culinaire.
A la carte 7 pizzas exquises et en dessert pour ceux pas encore las de la pizza, ma spécialité à tomber par terre à la tahine et au nutella !!!
Et comme je passe ma vie à bosser, je dépense beaucoup moins et je mets même un peu d’argent de côté.
Même mes parents sont contents et on recommence à avoir des échanges téléphoniques.
Je passe même Noël 2019 avec eux.
Les choses se corsent en janvier 2021 puisque je suis victime d’un contrôle fiscal.
SWEET OU STOP ?
EPISODE 19
Février 2021, je suis convoqué au Trésor Public de la ville de mes parents.
Je dois m’expliquer sur le non versement des cotisations sociales lorsque je travaillais à mon compte dans le Lubéron.
Mes comptes bancaires ont été épluchés et je dois aussi expliquer la provenance de 400 000 euros quelques années plus tôt … ainsi que la non déclaration de cette somme…
L’affaire est très sérieuse, le mot “prison” est lancé quand je suis dans le bureau au Trésor Public.
Ensuite, je ne connais pas tous les détails car c’est mon père qui va gérer ce dossier… et qu’il va refuser de m’en parler.
L’affaire est d’autant plus complexe que j’étais sur la déclaration de mes parents à l’époque où j’ai vendu les bitcoins.
Il a toutefois été possible de requalifier cet état de fait et de partir sur une déclaration indépendante.
Mon jeune âge, une copie de la plainte déposée contre Stéfan ont permis également que soit exclu “la mauvaise foi”.
Au bout de quelques mois, le Trésor Public m’a proposé un échéancier avec près de 280 000 euros à verser.
Mon père a fait un recours et après négociation cette somme a été réduite. C’est environ 140 000 euros que je vais devoir payer (ainsi que presque 30 000 euros à l’URSSAF).
Depuis, avec le COVID, l’affaire traîne.
Je vois pas comment payer cette somme ?
Il me reste un peu plus de 40 000 euros.
Que feriez-vous à ma place ?
Bonne fiquent
Le 02 avril 2021 à 23:51:57 Underlay a écrit :
Mais stop mec personne va lire
je suis une vraie fille, et tout est vrai 100% certifié no fake.
Le 03 avril 2021 à 00:00:05 Eyushinoblague a écrit :
sans offense t'est un peu conne ??
j'étais jeune et paumée oui
maintenant ça va mieux mais voilà j'ai une dette...
j'ai lu "four à gaz" bordel