Caca-_AKB48
2021-04-02 22:25:47
J'ai déguisé mes douleurs aux bises désintéressées qui gèlent les cœurs et empourprent nos lèvres glacées.
Et pourtant... je suis encore pris dans ce tourbillon de bonheur insensé, qui déchire autant qu'il épouse ma stupeur désincarnée.
Timidement, je me suis piqué des roses qui ne m'étaient promises. Et je me le suis de suite reproché.
Seulement... la tentation était bien trop forte, et j'ai admiré sans jamais pouvoir toucher. Ma peau s'écorche à l'amour comme si ses bras n'étaient faits que pour me repousser.
Alors je dégringole sans gravité dans un monde abandonné de ses lois pour soutenir ma foi.
Ainsi, j'ai laissé le temps couler sur mes rides et mes regrets naissant. Ces méchants enfants qui me rongent pour survivre.
Je ne sais plus ou aller.
A présent.
Je ne sais plus ou vivre.
Je suis vieille et fatiguée. Le regard immobile d'avoir trop voulu me perdre en lui. Tout est sec et rabougri. Mon cœur embaumé aussi, et plus que quelques gouttes de sang.
Avant que les dernières notes échaudées de moi se figent étroitement dans le silence.
J'aurais aimé au moins, pour la première fois, sentir ma main dans la tienne et partir en ressentant tout ça. Même si c'était un grossier mensonge, j'aurais pu y croire.
J'aurais pu tout croire, j'aurais pu tout faire. Si seulement tes yeux s'étaient posés sur moi.
Mais je suis née indigne d'être regardée, sans doute.
Seigneur, je ne connais pas la beauté de mon âme. Je ne connais que le corps ingrat que tu m'as donné, et je suis moi même peut-être bien ingrate. Mais je ferais tout pour être regardée. Que dois-je faire ? Que dois-je faire ?
Et je m'effondrais en pleurant. C'était durant l'été de mes 20 ans. Mon premier et seul amour avorté. J'avais prié le ciel et j'y repense en priant de nouveau. Tout s'est envolé comme du papier mâché.