Le suicide est un défi à la vie, un acte individuel d'autodélivrance qui ne s'oppose pas à la collectivité.
Grâce au suicide, l'homme peut se mettre en conformité avec sa dignité d'être humain, et refuser, au nom de sa liberté, toute forme de déchéance.
Le suicide est un défi que l'homme lance à la vie
En se suicidant, l'homme est prêt à affronter, de sa propre volonté, la mort. Il lui appartient de pouvoir choisir une mort digne plutôt que la déchéance. Tel fut le cas de l'écrivain Henry de Montherlant, qui mit fin à des jours en laissant comme seul message : « Je deviens aveugle, je me tue. » L'homme exclu de la communauté par la maladie ne défie pas la société en choisissant de mourir. Il défie la vie qui l'abandonne.
La dignité de l'être humain, c'est de pouvoir être maître de sa vie comme de sa mort
Même si l'on considère l'individu sous angle des devoirs qu'il a envers la société, on ne peut pas condamner radicalement le suicide. Il peut être l'acte noble et responsable de celui qui constate en toute lucidité qu'il ne peut plus remplir sa tâche. Les épicuriens se tuaient avec noblesse et ironie. Les stoïciens y voyaient la marque suprême de la liberté : le sage doit savoir sortir de la vie « comme l'on sort d'une pièce enfumée ».
Le suicide est un droit à la vie
Le suicide est la revendication du droit le plus élémentaire et le plus fondamental : le droit à la vie. Même si cela est paradoxal, l'homme qui se suicide affirme une dernière fois sont droit de vivre en tant qu'être humain.
Le suicide, parce qu'il est la marque dernière de la dignité, de la liberté, n'est pas un défi à la société.
« Il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de liberté de l'homme. » S.Dagerman