Quatre fédérations musulmanes ont décidé de faire scission afin de réfléchir ensemble à “la refondation de la représentation du culte musulman en France”.
C’est une petite révolution dans le monde de l’islam en France. Ce dimanche 21 mars, quatre fédérations du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont officialisé leur scission avec l’instance, afin de créer une « coordination » qui aura pour objectif de réfléchir à « la refondation de la représentation du culte musulman en France », rapporte notamment Le Figaro.
Les quatre structures concernées sont la Fédération de la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des Musulmans de France et la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), qui prônent un islam modéré, ainsi que les Musulmans de France, (ex-UOIF et liés aux Frères musulmans), plus rigoriste.
Incarnation « des valeurs essentielles de l’islam »
Unies, les fédérations dissidentes appellent dans un communiqué « l’ensemble des responsables des lieux de culte et mosquées à participer activement à ce travail de réflexion qui permettra l’émergence d’une structure représentative du culte musulman en France, capable de répondre aux attentes et aspirations des musulmans de France ». Cette nouvelle instance représentative « incarnera les valeurs essentielles de l’islam authentique et ouvert, dans la dignité et l’équité, en parfaite symbiose avec les valeurs et principes de la République », promettent les quatre structures, qui font également miroiter « une gouvernance basée sur l’égalité entre les différentes sensibilités et loin de toute visée hégémonique ».
L’annonce de cette scission n’a évidemment pas plu au président du CFCM Mohammed Moussaoui, qui a accusé les dissidents de vouloir « paralyser le CFCM ». Pour lui, ces quatre fédérations « s’autoproclament comme le seul ‘porte-voix’ des musulmans de France et leur dénient le droit à la consultation et à la participation aux futures assises départementales », qui « permettront aux musulmans de France de décider par eux-mêmes du mode de gouvernance des instances représentatives de leur culte ».