YRRDTR
2021-03-24 18:24:56
La société nous a vendu l'idéologie du développement personnel, des coachs, de la réussite. C'est le mythe du self made-man.
Les coachs en séduction font fortune sur le malheur des marginaux en leur vendant de l'espoir. Si un homme n'a pas de succès avec les femmes, c'est parce qu'il n'aurait pas les bonnes techniques. On se demande comment nos parents ont pu se rencontrer sans les techniques de ces "Pick Up Artists".
« Un mot de six lettres est la clef de voûte de ce grand oeuvre.
Ce mot, c'est "espoir". Cela veut dire que l'on croit pouvoir atteindre ce que l'on désire. L'organisme humain quand il en est privé peut devenir imprévisible, destructeur, meurtrier. » (Iceberg Slim)
Toute notre société est basée sur le rêve américain, l'espoir pour les pauvres du monde entier de devenir un jour eux aussi des occidentaux qui vivent dans le confort et baisent de belles femmes. Grâce à sa suprématie culturelle, notamment Hollywood, l'occident a vendu au monde entier le mythe du self-man et l'idée que l'occident était un paradis de confort et de plaisir. L'idée qu'un fabuleux trésor attend chaque homme sur Terre, et que pour s'en saisir, il suffit d'être positif et d'avoir confiance en soi.
Mais les films et les séries ne parlent jamais de la misère, ni de la misère sexuelle qui est pourtant la vraie réalité de la majorité des hommes. Tout repose sur cet espoir qu'un jour on aura aussi cette vie que nous vendent les films et les séries. Les jeunes qui sortent du lycée sont impatients d'aller à la fac pour eux aussi vivre American Pie, avant de réaliser que la fac n'est pas un baisodrome comme dans les films.
« La télévision nous a appris à croire qu’un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rock stars, mais c’est faux. Et nous apprenons lentement cette vérité. On en a vraiment, vraiment, plein le cul. » (Tyler Durden, Fight Club)
L'espoir un élément clé pour la stabilité du système. Le système a besoin que le travailleur de base croit que lui aussi pourra un jour baiser autant que les hommes qu'on voit dans les films. Les femmes sont la carotte, et le travailleur est l'âne.
Mais peu à peu, de nombreux hommes se rendent compte qu'ils n'ont aucune chance d'avoir une femme et une famille un jour, et encore moins d'enchaîner les plans culs. Il devront se contenter de se branler jusqu'à la fin de leur vie sur des films pornos.
Ils réalisent qu'il n'y a rien pour eux dans cette société. Ils ne sont qu'un outil, et toute leur vie n'a été qu'un conditionnement pour qu'ils soient un bon esclave. Il n'y aura pour lui ni les baises qu'ils voient dans les films pornos, ni les histoires d'amour qu'on voit dans les films. Ils resteront seuls et misérables jusqu'à la fin de leur existence.
Aujourd'hui, un homme ne peut plus attirer une femme avec de l'argent à moins d'être vraiment riche. La seule chose qui reste, c'est sa beauté physique, et celle-ci est fixée à la naissance par la génétique.
De plus en plus d'hommes réalisent que pour eux, le jeu n'a jamais commencé, ils ont déjà perdu.
Se muscler, changer ses vêtements, avoir un travail. sortir, être positif et confiant, avoir une bonne personnalité, rien de tout cela ne changera la condition de l'homme moyen.
Dans ce nouveau système féodal, l'homme moyen est un gueux, un serf, qui ne peut rien changer à sa situation. On tolère tout juste son existence. Il ne sera jamais assez bien pour la femme moderne. Il pourra au mieux être son "ami", c'est à dire son tampon émotionnel asexué, pendant qu'elle se fait baiser par un homme bien plus beau qu'elle sur tinder.
Les gagnants de ce système sont une petite minorité, ils n'utilisent pas les réseaux sociaux pour se connecter mais pour se protéger, pour se distinguer. Derrière leur smartphone, ils peuvent "swiper" du bout des doigts les pauvres, les moches, les indésirables, les "gueux" que le système n'a pas envie de voir.
La société prétend avancer vers la liberté. Mais cette liberté n'est pas pour tout le monde. Cette libération des mœurs, cette révolution sexuelle du féminisme n'a mené en fait qu'à un féodalisme extrêmement inégalitaire. Derrière l'apparence d'un monde libre et ouvert se cache en réalité un système où tout est joué à la naissance et où il n'y a aucun espoir pour ceux d'en bas de sortir de leur condition.
« Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! ... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. » (Figaro, Le mariage de Figaro, Beaumarchais)