Peut-on vraiment parler de consentement pour une adolescente de 14 ans, à la limite du coma éthylique? Deux pères de famille de 28 ans et 20 ans, jugés pour atteintes sexuelles sur cette mineure de moins de 15 ans, ont été relaxés par la cour d'appel de Metz (Moselle) le jeudi 18 mars.
Myriam (le prénom a été modifié) n'avait encore que 14 ans et 10 mois en cette fin mai 2020. Un peu en avance physiquement sur son âge, l'adolescente venait d'avoir ce jour-là sa première relation, avec un adolescent de son âge. Ils se voyaient pour la première fois, après avoir discuté durant le confinement sur le réseau social Snapchat. Ensemble, ils boivent de l'alcool, puis elle cède à ses avances. « Il en avait envie, moi, j'étais un peu stone », décrit-elle lors de ses auditions.
L'équipage démarre, et part s'acheter des bouteilles de vodka et finit par se poser dans un coin en pleine nature où les deux majeurs et les trois mineurs se mettent à jouer à « action ou vérité » dans la voiture. « Ils ne faisaient que me complimenter », lâche Myriam qui montre ses dessous, embrasse tous les protagonistes. Mais rattrapée par l'alcool qu'elle boit pur, Myriam a envie de vomir. Tout le monde sort de l'habitacle. La copine de Myriam s'éloigne avec son petit copain.
L'adolescent revient quelques instants plus tard et emmène cette fois Myriam derrière un buisson. Elle lui fait une fellation. L'un des pères de famille vient à son tour. Puis le conducteur, qui a le double de l'âge de la victime, a aussi une relation sexuelle avec elle sur la banquette de la voiture.
Interpellés, les mis en cause reconnaissent tous avoir eu des relations « mais consenties ». « Myriam a beaucoup bu, mais c'est elle qui en redemandait, c'est même elle qui a demandé qu'on aille racheter de l'alcool », rapporte l'amie de la victime. Les adultes assurent ne pas avoir su l'âge de Myriam. « Elle nous a dit avoir 18 ans, bientôt 19 ans », glissent-ils. Le plus jeune d'entre eux reprend : « Et c'est elle qui n'arrêtait pas de faire des allusions sexuelles. Elle voulait qu'on arrête les gamineries, et nous a presque forcés à coucher avec elle. On a fini par céder. »