MorphoRouge
2021-03-21 17:56:51
Je suis sérieux.
Et j’ai pas envie de vous sortir une soupe Disney assaisonnée au shônen où tout le monde peut être ce qu’il veut pourvu qu’il se batte et transpire assez.
Mais si vous avez une passion (ce qui est déjà quelque chose de rare en soi) il est essentiel que vous ne la laissiez pas s’échapper. Et si elle vous a glissé (pour des raisons persos, pro, familiales...) entre les doigts, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la récupérer.
La passion, au-delà du simple hobby, peut faire la différence entre une vie gâchée et une vie bien vécue. Sans déconner, ça donne des ailes au type lambda. Autant que possible,
Personne ne devrait pouvoir vous dire que vous devez abandonner votre talent au profit d’études ou d’un taf plus réalistes.
Je pense à vous, les anciens rêveurs. A ceux qui, gamins, regardaient le ciel en se voyant astronautes. Aux ex-futurs vétérinaires, pompiers, musiciens, cinéastes, ébénistes ou sportifs de haut niveau.
Bien évidemment que le monde du travail se plie pas forcément à vos rêves. Un oeil myope peut atomiser tes chances de finir dans un avion de chasse. Des difficultés scolaires celles de t’envoler pour l’espace.
Et alors ? Beaucoup d’ados frustrés par leurs propres limites tournent le dos à leur passion comme s’ils refusaient d’encaisser la frustration. La majorité des gens refusent de s’adapter. Les footeux désillusionnés ne regardent plus leurs matches qu’à la télé. Les artistes déçus ruminent leurs univers face au tableau Excel de leur « vrai » travail.
Je dis pas qu’il faut à tout prix sortir du moule. Mais tu ne devrais pas y rester juste parce qu’on t’a déconseillé d’en sortir.
Les parents et les profs sont de gros responsables là-dedans. « Non, t’y arriveras jamais », « Non, c’est pas viable économiquement », « Sinon, en vrai travail, qu’est-ce que tu envisages ? », « Hors de question que tu fasses un bac pro », « Mon fils ne sera pas un de ces artistes au chômage ». La « vraie » vie qu’ils envisagent pour toi ne sera jamais aussi vraie que le feu qui s’allumait en toi quand t’étais môme.
J’aurais jamais réalisé mon rêve si j’avais pas fermé mes oreilles à ce genre de remarque à la con.
Dans l’écrasante majorité des cas, une passion/un rêve abandonné est source de regrets qui vous mordra le cul jusqu’à la mort.
Pourquoi autant de jeunes adultes perdent pied avec ce qui les faisaient vibrer ? En effet, tu finiras peut-être pas acteur-phare d’Hollywood ni patron de l’ISS. Mais est-ce que c’est une raison pour bazarder ces mondes qui te fascinaient quand t’étais gamin ?
Tu seras peut-être pas le roi du stade que t’imaginais quand t’étais poussin et que t’affrontais l’équipe du village d’à-côté. Est-ce que ça doit te pousser à renier le sport ou cette ambition folle qui te suivait, plus jeune ? Est-ce que d’autres perspectives de carrière ne pourraient pas te rapprocher de cette précieuse étincelle qui s’éteint chez la majorité des gens ? Coach ? Journaliste sportif ? Kiné du sport ?
La passion est intense, c’est pas pour ça qu’elle ne peut pas faire l’objet de compromis. Je pense sincèrement qu’on ne devrait pas écouter les « Tu n’y arriveras jamais ». Il faut penser ses projets professionnels en étant réalistes, ça, oui ! Mais refuser d’aller en filière professionnelle parce que c’est pas ce que font les « bons élèves » ? Refuser de soumettre ton bouquin à des éditeurs parce que « c’est un monde de piston » ? Oublier ses ambitions parce que c’est socialement mal vu ?
C’est dramatique de sacrifier sa passion au prétexte que c’est « socialement mal vu ». Souvent, dans sa passion, on se projette en étant « le meilleur », ou « l’élite de sa discipline ». Beaucoup de jeunes qui se voyaient médecins refusent de faire infirmier, ou même de rester dans médical... parce qu’ils auraient l’impression de rater leur vie en ne faisant pas « assez bien ». C’est l’égo qui prend le dessus : à quoi bon continuer la musique si c’est pour ne jamais percer ? A quoi bon s’acharner à créer si c’est pour que notre « génie » ne soit jamais reconnu ? A quoi bon s’entraîner tous les jours si c’est pour n’être jamais au niveau des plus grand ? Toutes ces réflexions, c’est de la connerie.
Au final, ils trahissent beaucoup plus que leur égo en tournant le dos à ces rêves, non ?
C’est quoi, au juste, votre excuse pour avoir abandonné les disciplines ou les domaines qui ont fait de vos enfances des périodes magiques ?
Beaucoup ici crachent sur les « PNJ ».
Petites études, petit travail, petite femme, petite maison, petite voiture, petite vie, petite mort, petite annonce dans le journal.
La passion est l’un des trucs qui peuvent faire de ta vie quelque chose de grand.
Par pitié, les kheys. Ne l’abandonnez pas. Et surtout, ne rejetez pas vos frustrations sur vos gamins en partant du principe que si la flamme vous a quitté, vous... elle ne les embrasera pas, eux.
C’est jamais trop tard pour renouer avec sa passion, le mecs.