ArticleDePresse
2021-03-15 12:55:12
https://www.leparisien.fr/faits-divers/juge-pour-outrage-a-l-encontre-d-une-magistrate-dieudonne-invoque-un-deepfake-14-03-2021-8428530.php
« C'est la première fois qu'en droit de la presse un auteur présumé utilise le moyen de défense du deepfake. En l'espèce, c'est un procédé fallacieux et une thèse fantaisiste », affirme Me Rémi-Pierre Drai, avocat de la magistrate de Nanterre (Hauts-de-Seine) qui a porté plainte contre Dieudonné après la mise en ligne, le 8 avril 2020 sur YouTube, d'une vidéo de près de 11 minutes.
Interprétant un article du Parisien, consacré au procès d'une pharmacienne jugée le 2 avril pour avoir vendu des masques plus chers que le prix autorisé, Dieudonné vilipende la substitut du procureur qui a requis à l'audience. Il dénonce sa « méchanceté » et son « arrogance », la traite de « subventionnée » et fait un parallèle avec les femmes tondues à la Libération.
Entendu dans le cadre de l'enquête préliminaire, Dieudonné n'a pas cherché pas à se justifier sur le terrain de la liberté d'expression. Il a gardé le silence, assurant juste être totalement étranger à cette vidéo. « Ce n'est pas moi sur cette vidéo. Je n'en suis ni l'auteur, ni le diffuseur. Cette vidéo m'a, par certains aspects, amusé, mais je n'ai rien à voir avec cette histoire », a-t-il confirmé le 16 novembre 2020 devant le tribunal correctionnel de Versailles.
ArticleDePresse
2021-03-15 12:56:05
« La qualité et le décor de la vidéo montrent que ce n'est pas un trucage. Il n'y a aucun pixel, aucun flou, aucune décoloration, détails courants avec les deepfake. On y retrouve la statuette effectuant une quenelle ou l'ananas, objets présents dans les vidéos de Dieudonné », argumente Me Rémi-Pierre Drai, selon qui les mouvements et les paroles de l'humoriste sont « parfaitement coordonnés ». Il soutient aussi que la voix, le langage, les tics, les champs lexicaux et la rhétorique sont en tous points analogues aux autres vidéo de Dieudonné. « Cette vidéo est donc authentique », conclut l'avocat qui réclame 15 000 euros au titre de préjudice moral pour des « propos extrêmement violents et gratuits. »