Russie.
Youri Bezmenov aussi connu sous le nom de Tomas David Schuman (1939 en Union soviétique - 1993), travaille en tant que journaliste pour l'agence de presse Novosti mais ses réels employeurs sont le KGB. Son véritable travail consiste à poursuivre les objectifs de l'Union Soviétique (URSS). Après avoir développé du ressentiment à l'égard du KGB et de l'URSS, il décide de faire défection et de passer à l'Ouest, obtenant l'asile au Canada.
Pour Bezmenov, les 15 % seulement de l'argent communiste alloués à l'Ouest concernent le renseignement, les autres 85 % sont alloués à la subversion. Selon Bezmenov, dans une société démocratique de nombreux mouvements s'opposent à la société : simples criminels, personnes idéologiquement contre la politique de l'État, ennemis conscients, personnalités psychotiques qui s'opposent à tout, ce sont ceux qui vont être visés par les agents subversifs qui vont les acheter, les subvertir et les recruter afin de les faire agir dans une même direction jusqu'à ce que cette action collective mette la société en crise[4]. Les domaines d'application de la subversion sont la religion (la détruire, la ridiculiser, la remplacer par divers sectes et cultes), l'éducation (détourner les gens d'un enseignement constructif, pragmatique et efficace), la vie sociale (remplacer des institutions et organisations traditionnelles par de la bureaucratie qui enleve aux gens toute responsabilité et initiative), la structure du pouvoir (décrédibilisation des organes de l'État comme la police), les relations de travail (grèves et parasitisme syndical), les lois et l'ordre (par l'exigence de l'égalité)[4]. Il explique que la déstabilisation d'une société est produite en la démoralisant par l'émiettement du corps social en divers sous-groupes qui vont entrer dans un processus de radicalisation des relations sociales et lutter contre l'État ou contre d'autres sous-groupes, il désigne spécialement ceux dont les comités directeurs ne sont pas élus et qui réclament du pouvoir[4]. Le résultat de la crise finale est soit la guerre civile, soit l'invasion étrangère, citant respectivement le Liban, l'Afghanistan et le Bangladesh[4]. Après le changement de régime, « la révolution mange ses enfants » c'est-à-dire que les nouveaux dirigeants n'ont plus besoin de révolutionnaires et d'agitation, les agitateurs sont donc éliminés[4]. Pour Bezmenov il faut environ 15 ans pour que l'action démoralisatrice change le cours d'un pays, c'est le temps qu'il faut pour retourner une génération d'étudiants, sans interférence des valeurs patriotiques traditionnelles