Lambda3
2021-03-04 13:14:44
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/violences-en-zones-periurbaines-et-rurales-si-rien-n-est-fait-les-campagnes-deviendront-des-deserts-securitaires-20210303
La délinquance en elle-même est devenue un véritable problème depuis les années 1970, avec une augmentation sans précédent du taux de criminalité, qui a été multiplié par cinq. La vraie nouveauté, c'est que le phénomène de délinquance touche aujourd'hui les grandes villes, les villes moyennes mais aussi les villes plus petites et même les campagnes. Comme une maladie, la délinquance a nécrosé des territoires depuis des décennies - les fameuses «zones de non-droit» - mais elle commence à grignoter jusqu'aux zones périurbaines et rurales. C'est une nouveauté en ce qui concerne les zones rurales, et il y a fort à parier que la tendance continuera à s'amplifier dans les années à venir.
Comment expliquer que cette insécurité ne se cantonne plus aux grandes agglomérations ?
Pendant longtemps, l'insécurité était l'apanage des grandes villes, cela reste majoritairement le cas puisque les statistiques montrent que les grandes villes sont plus violentes. Le délit de coups et blessures, par exemple, est deux à trois fois plus élevé dans les grandes agglomérations que dans les zones rurales. Mais en effet, chacun constate que les plus petites villes sont désormais touchées.
Il y a plusieurs explications à cela. La première, c'est celle d'une faillite générale de la politique d'immigration et d'intégration qui, en réalité, n'a jamais existé. La France n'a pas de politique migratoire depuis les années 1970. L'immigration en France est individuelle et l'État ne la contrôle pratiquement pas, ce qui a mené à un empilement toujours croissant de personnes issues de cultures différentes dans des quartiers toujours plus nombreux. La multiplication de ces quartiers difficiles dans toute la France est l'avant-garde d'une délinquance à l'assaut désormais des petites agglomérations. Les chiffres sont sans appel : de 170 Zones d'éducation prioritaire en 1981 (les ZEP), nous sommes passés à 751 zones urbaines sensibles en 1996 et à 1514 quartiers prioritaires de la ville.
La deuxième explication, c'est le retour de la violence comme mode de règlement des conflits. Le recul du rôle de l'État en est la cause et l'effet. À ce sujet, les témoignages des sapeurs-pompiers sont éloquents lorsqu'ils font état d'une généralisation de la violence qui commence dans les quartiers difficiles, mais qui se retrouve désormais aussi dans leurs interventions chez «monsieur, madame tout-le-monde». Et puis, même si c'est une cause mineure, les réseaux sociaux, par leur instantanéité, ont permis une amplification des comportements violents par mimétisme social.
Pendant des années, les projecteurs ont été braqués sur la banlieue parisienne, et des milliards ont été déversés en zone urbaine. Pendant ce temps-là, les pouvoirs publics semblent avoir délaissé les villes moyennes et la campagne…