Les premiers sultans seldjoukides ne se rendaient généralement pas à Bagdad pour des périodes supérieures à quelques mois, car ils semblent avoir préféré leurs colonies iraniennes à la capitale abbasside, chaude et excentrée. Dans la période qui a suivi, les sultans seldjoukides ou les candidats au sultanat ont dû être plus présents dans la capitale abbasside, pour s'assurer que le khuṭba était prononcé en leur nom ou pour faire pression sur le calife.
Malgré cette présence irrégulière à Bagdad, les premiers sultans ont entrepris des projets de développement urbain durant la seconde moitié du 5/11ème siècle, suivis par intermittence par leurs principaux bureaux civils et militaires, qui sont responsables d'autant de fondations que les sultans. L'impact des Seldjoukides sur Bagdad a donc été plus fort qu'on ne le pense. La première conséquence en a été l'urbanisation des zones vacantes situées sur la rive est, au nord des quartiers califaux et au sud d'al-Ruṣāfa. 44 Mais le principal impact sur la ville a été la fondation d'institutions durables telles que les madrasas et les ribāṭs, dotées de waqfs qui impliquaient la construction de marchés, ḥammāms, de magasins et de maisons privées qui assuraient des revenus réguliers. Bien que ces constructions soient rarement mentionnées par les sources, elles ont joué un rôle dynamique dans le développement de la ville.
Voilà, donc ils n'ont pas rien fait.