Pour soutenir les migrants en apprentissage, plusieurs personnes ont entrepris des grèves de la faim. Des soutiens radicaux qui mettent en lumière les difficultés de nombreux jeunes privés de papiers à 18 ans après avoir été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.
La situation de ces jeunes, mise en lumière grâce à ces actes de soutien radicaux, n’est que la partie émergée de l’iceberg. « Je pense qu’ils sont des milliers à se retrouver sans papiers alors que nous manquons de bras dans nos entreprises », estime le boulanger Stéphane Ravacley, en contact avec une vingtaine de « patrons solidaires ». En 2019, pas moins de 40 000 « mineurs non accompagnés » (MNA) étaient pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Que deviennent-ils à leur majorité ?
Sans titre de séjour, ces jeunes basculent dans la clandestinité. « C’est un immense gâchis, non seulement parce que chaque jeune pris en charge coûte en moyenne 100 000 € par an à la société, mais aussi et surtout parce que ce sont des gamins qui savent que leur intégration ne peut passer que par le travail et qui sont très très motivés, rappelle Rémi Barbas, chef de service à la Fondation Apprentis d’Auteuil à Dijon.
Chez nos MNA, 90 % des stages se convertissent en apprentissage et un apprentissage sur deux en CDI. Il n’est d’ailleurs pas rare que les patrons se portent garants pour leur logement, tellement ils veulent les garder. »