Xylologie
2021-02-24 11:16:58
Qui est vraiment l’accusé du viol et de la séquestration d’une écolière âgée de 11 ans à Soissons, le 16 mai 2018 ? Rarement un homme a suscité autant d’avis contradictoires. Certains voisins persistent à le considérer, certes différent, mais sympathique, pris dans un engrenage qui le dépasse et sûrement pas coupable. D’autres pointent sa consommation régulière d’alcool, son étrange habitude d’inviter de jeunes visiteurs à voir ses chats et puis sa curieuse collection de poupées.
Est-elle destinée à attirer les enfants d’une façon malsaine ? Mohamed Aboulmahassine, 41 ans, est une figure d’un quartier populaire de Soissons. Il ne travaille pas depuis des années, vit seul du RSA, passe son temps à jouer avec des adolescents. Certains d’entre eux se moquent de lui, jettent des cailloux sur ses volets. L’homme continue toutefois à en fréquenter certains, avec obstination. (…)
https://abonne.lunion.fr/id235637/article/2021-02-23/soissons-letrange-portrait-du-violeur-presume-dune-ecoliere
(…) La scène se déroule le 16 mai 2018 à Soissons. La fillette vient de quitter son établissement scolaire peu après midi.
Intimidée par le cadre solennel de la cour d’assises, une grande salle décorée d’une immense tapisserie ancienne d’apparence sévère, elle dit d’abord. « J’ai peur. » Puis elle se lance : « Je le connaissais juste de vue. Je suis passée par les bois et il a commencé à s’approcher de moi. Il m’a demandé mon adresse et je n’ai pas répondu. J’ai essayé peu à peu de partir mais c’est compliqué quand quelqu’un vous parle. Il m’a attrapée par le poignet et commencé à m’emmener près de chez lui. »
« Quelle est votre réaction ? », demande la présidente de la cour d’assises.
« J’ai essayé de m’échapper, de lui enlever la main. J’ai essayé de crier mais je n’ai pas réussi. Cela a duré cinq minutes. Je suis partie en courant mais il m’a rattrapée et emmenée », répond la collégienne.
Elle est conduite dans l’appartement de l’accusé. « Il a commencé à me déshabiller. » L’odieuse agression se déroule en silence. « Qu’est-ce qu’il vous fait ? », dit encore la présidente. La collégienne ne répond pas. Ses épaules se figent comme tout son corps.
Puis elle décrit le viol, raconte qu’elle était maintenue avec une main sur son épaule, estime « que cela a duré longtemps ».
La victime présumée ajoute : « J’ai essayé de le repousser. » Elle n’y parvient pas. « Je lui ai demandé d’arrêter et il m’a dit de ne le dire à personne, d’une façon assez menaçante. » De retour chez elle, elle se lave ainsi que ses vêtements. Elle veut tout effacer et elle retourne à l’école.
Deux jours après, elle s’y effondre en pleurs. « J’étais paniquée par le fait d’en parler. Je ne savais pas ce qui allait se passer. J’avais peur de ne pas être crue. J’aimerais bien tout oublier », raconte-t-elle.
L’accusé persiste à nier. Déjà condamné à quatre reprises, parmi lesquelles une affaire d’exhibition sexuelle, il affirme : « J’ai rien fait. » (…)
https://abonne.lunion.fr/id235381/article/2021-02-22/assises-de-laisne-le-bouleversant-temoignage-dune-ecoliere-violee-soissons