Cartov
2021-02-17 15:45:14
Le mouvement libertarien prône une certaine vision de la liberté, essentiellement pour les riches et les grandes entreprises. Venu et financé des États-Unis, il tente désormais d’influencer le débat public hexagonal.
Et voilà les 150 citoyens tirés au sort, invités par Emmanuel Macron à proposer les moyens d’atteindre nos objectifs climatiques, qualifiés d’ « écolo-totalitaires ». Ils suggèrent des mesures pour arrêter l’artificialisation des sols ou inciter les consommateurs à se tourner vers des produits moins polluants que ceux que préfèrent nous vendre les industriels ? Certains croient percevoir le « bruit des bottes vertes ». Ils veulent freiner le développement incontrôlé des SUV, ces gros véhicules plus polluants, dans nos villes ? Cela reviendrait à accoler une « étoile jaune » (sic) à ces véhicules selon l’hebdomadaire Le Point. Le projet de la Convention citoyenne pour le climat signifierait rien de moins que « l’abolition du droit de propriété et la détermination, par des fonctionnaires de l’État vert, de la façon dont vous devez rechercher le bonheur » [1]. Porte-parole de l’industrie et éditorialistes conservateurs sont unanimes : les propositions de la Convention sont « liberticides ». À aucun moment ils ne semblent se poser la question : de quelle liberté parle-t-on, et de celle de qui ?
L’offensive des lobbys industriels révélée par basta ! et l’Observatoire des multinationales dans son rapport « Lobbys contre citoyens. Qui veut la peau de la convention climat ? », marque une inflation dans la violence verbale : contre les « citoyens » de la Convention Climat et les écologistes en général. Cette violence verbale s’explique en partie par une réaction de rejet de la part d’un petit monde de représentants professionnels, de lobbyistes, d’experts et de hauts fonctionnaires habitués à un confortable entre-soi, dans lequel de simples profanes ont prétendu faire irruption. « C’est un peu étrange que ce groupe de 150 citoyens de bonne volonté s’érige en conscience universelle et veuille décider pour nous », commente ainsi Patrick Martin, dirigeant du Medef et industriel fortuné [2]. Un discours repris par Emmanuel Macron estimant, dans son entretien avec le média en ligne Brut, n’avoir « pas de leçons à recevoir ». Pour résumer : mais pour qui se prennent ces citoyens avec leurs propositions ?
https://www.bastamag.net/Libertariens-students-for-liberty-contre-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-transition-ecologique-lobbying