KHEY-LIOTTA
2021-02-17 20:40:31
La région du fleuve Sénégal et les Comores
L'immigration noire-africaine à Marseille s'est déroulée dans les années 1970-1980. Elle est principalement issue de deux régions : les pays du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal, Guinée) et l'archipel des Comores.
En 1997, la population noire-africaine des Bouches-du-Rhône est à moitié composée de Comoriens et Sénégalais.
Les bateaux reliant Marseille aux comptoirs commerciaux d'Afrique de l'Ouest ont débarqué les premiers Noirs-Africains dans les années 1910, puis l'engagement des troupes coloniales aux côtés de la France dans les deux guerres mondiales va consolider la lente mise en place des couloirs migratoires entre Marseille et l'Afrique noire au début du xxe siècle.
Pendant la Première Guerre mondiale, des marins d'AOF et d'AEF sont mobilisés pour l'effort de guerre, rejoints par les tirailleurs sénégalais et quelques groupes de clandestins. Si certains restent, le chômage qu'a entrainé la crise de 1929 pousse des inscrits africains à demander le rapatriement.
Entre 1939 et 1945, 300 000 d'entre eux sont enrôlés pour libérer la France et transitent par le port de Marseille. À la fin du conflit, beaucoup s'installent dans la ville, la période de reconstruction leur assurant un travail et l'espoir de conditions de vie meilleures. Puis, les indépendances africaines dans les années 1950 et la signature d'accords sur la circulation de main-d'œuvre entre la France et ses anciennes colonies accélère le phénomène.
En 1964, on compte environ 10 000 Noirs-Africains à Marseille, en majorité de la région du fleuve Sénégal.
Ils travaillent surtout dans les huileries, fonderies, tuileries et les compagnies maritimes. L'appartenance à la confession musulmane de cette nouvelle communauté permet, malgré quelques conflits, des relations apaisées avec les Maghrébins, notamment à Belsunce où la population noire-africaine s'accroit dans les années 1980.
La sortie des mosquées devient un lieu d'échange, de partage et de négociations commerciales. Ainsi, la communauté noire-africaine s'exprime plus grâce à sa capacité à dépasser les barrières ethniques qu'à travers un repli communautaire basé sur la force du nombre. Les connexions et les réseaux ont ainsi été un élément décisif dans le passage de relais avec les Arabes.
La présence comorienne à Marseille est attestée dès les années 1940. À cette époque, ils travaillent principalement dans les métiers de la navigation (notamment celui de soutier).
À partir de 1950, leur embauche diminue et ils s'orientent alors vers le métier de docker49. Consécutivement à l'indépendance des Comores en 1975 et à la suite d'un contexte politique et socio-économique difficile sur l'île, une importante communauté comorienne s'installe également dans la ville, dans des proportions faisant de Marseille la « plus grande ville comorienne » devant la capitale Moroni, avec une population de 50 000 à 100 000 personnes selon des estimations de 2004, soit près de 10 % de la population marseillaise
https://fr.wikipedia.org/wiki/Migrations_%C3%A0_Marseille