FionDeNazgul
2021-02-20 00:06:04
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Seine-Saint-Denis. Un ex-militaire sort son arme et frappe un jeune de 18 ans qui squattait son hall
Un ex-militaire a été condamné, mardi 16 février 2021, à dix mois de prison pour avoir violement frappé un jeune qui squattait son hall au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
Un ex-militaire a été condamné, mardi 16 février 2021, à dix mois de prison pour avoir violement frappé un jeune qui squattait son hall au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
Illustration. Un ex-militaire a été condamné, mardi 16 février 2021, à dix mois de prison pour avoir violement frappé un jeune qui squattait son hall au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). (©Adobe Stock)
Le visage tuméfié, la démarche frêle, il s’avance douloureusement à la barre des parties civiles du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ce mardi 16 février 2021. Jeune lycéen de 18 ans, il s’exprimera peu lors du procès de son agresseur, un ex-militaire accusé de lui avoir porté plusieurs coups samedi 13 février 2021 au Blanc-Mesnil.
Ce soir-là, il est 20h30 avenue de la République lorsque le prévenu, excédé par les nuisances d’un attroupement dans son hall d’immeuble, descend pour demander à trois jeunes de partir.
La discussion s’envenime, un des jeune brandi un cutter et l’homme de 26 ans retourne dans son appartement pour se procurer un pistolet d’alarme avant de redescendre dans le hall. Deux des trois jeunes sont toujours présents. Il brandi alors son arme et tire à deux reprises des balles à blanc en direction de la fenêtre.
Pris de panique, l’un d’eux s’enfuit en courant quand le dernier reste. Une pluie de coups s’abat sur lui. Il en résultera 30 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).
« La victime est très très abîmée. Pourquoi ne pas avoir fait appel à la police pour les déloger ? « , interroge le président du tribunal. « Je l’ai fait pendant deux ans, mais ils n’ont rien fait. Le bailleur est aussi au courant mais ne fait rien », explique le prévenu, droit dans ses bottes et port militaire. Son déchaînement de violence ? « J’étais dans le feu de l’action, je ne m’en suis pas rendu compte. »
Comble de l’humiliation, la victime est ensuite sommée d’enlever ses affaires et sera retrouvée en caleçon par les policiers. Une méthode qui laisse perplexe le président du tribunal. « C’est la procédure automatique », répond le prévenu laconiquement. Par la suite, son avocate expliquera que la procédure est utilisée dans l’armée pour s’assurer qu’il n’y a pas d’arme cachée.
Une défense, qui n’est pas du goût du procureur. « Il a agi en dépit de toute déontologie militaire. La victime a pris pour les autres », fulmine-t-il à l’audience avant de poursuivre :
Il lui a fait vivre l'humiliation suprême de le foutre à poil et il parle de procédure automatique ! Mais pour qui se prend-il ? De quel texte vous parlez ?
Il requiert un an de prison ferme, dont six mois avec sursis. Pour l’avocate du prévenu, passé 18 heures, la victime « aurait dû être chez elle ». « On le sait, les immeubles de bailleurs, ce n’est pas évident. Mon client est fatigué des squats et avec sa compagne, ils cherchent d’ailleurs à déménager ».
Le tribunal le condamne finalement à dix mois de prison dont cinq avec sursis. Sa peine sera aménagée selon le régime de semi-liberté afin qu’il puisse continuer son travail.
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Les magistrats sont à purger en priorité, avant l'éducation nationale.