À Nantes, près de la place du Commerce, une fin de nuit alcoolisée, s’est achevée en bagarre ultraviolente.
Entre la place du Commerce et le Bouffay, tard la nuit, un homme avait été violemment agressé en février 2020.
Le procureur, à l’audience du tribunal correctionnel, n’y va pas par quatre chemins : « Cela nous rappelle un peu les nuits nantaises d’avant le Covid, des nuits où des personnes se faisaient régulièrement agresser en sortant des bars par ceux qu’ils rencontraient. On l’a oublié, mais c’était bien la réalité, il y a un an. » Ce tableau bien sombre vient appuyer ses réquisitions pour sanctionner, lourdement, une très violente agression commise début février 2020.
Une histoire qui commence, assez classiquement, par la demande d’une cigarette, le long du tram, près de la place du Commerce, à l’heure tardive où les bars ferment. Dans la rue, des fêtards plus très clairs. Et des ombres qui tentent de récupérer portables ou cartes bancaires.
Comme « des tirs de penalties »
Sauf que le passant, « ancien commando marine » selon l’ami qui l’accompagnait, a fait savoir vertement que non, de cigarette il ne donnerait point. Bagarre. L’importun prend le dessus. Envoie au sol le fêtard d’un coup de poing au visage. Puis, c’est la déferlante. « Il shoote dans la tête à trois reprises » dit le procureur. Les témoins, choqués, évoquent des gestes ultraviolents, comme « des tirs de penalties ».
Des agents de la Tan et des témoins se sont interposés. Heureusement. Leur intervention a sauvé l’homme à terre. Il a été hospitalisé avec un traumatisme crânien, des fractures, une entorse… « 120 jours d’incapacité totale de travail » résume le ministère public.
Le prévenu est un homme de 33 ans qui avait pas mal bu ce soir-là et ne se souvient plus très bien. Il explique qu’il a eu le sentiment d’être insulté, « en Italien ». Il assure avoir cherché à s’en aller avant que cela ne tourne mal, qu’il s’est défendu. Il ne confesse qu’un seul coup, là où plusieurs témoins ont assisté à une déferlante.
Connu sous cinq alias différents, déjà condamné une autre fois sous un autre nom, Mohammed Benhamouda a été condamné à deux ans de prison ferme. Algérien, qui a travaillé un peu en Italie et à Nantes, depuis 2017, il sera interdit de territoire français pendant cinq ans, à sa sortie de prison.