Une vendeuse, rue de Béthune. Une mère de famille, au Jardin des Plantes. Une étudiante, à la bibliothèque universitaire. Trois profils différents, aucun lien, et pourtant, la même plainte ou presque : les trois femmes ont croisé M. B., grand et longiligne gaillard originaire de Conakry (Guinée), arrivé en France en 2014, et à chaque fois, celui-ci a visiblement ressenti le besoin de s’exhiber et de se toucher en public.
Dans ce magasin, la vendeuse remarque un homme qui la dévisage, avant de débarquer, sexe en main et en érection, face à elle. « Ça me grattait », dit aujourd’hui M. B. Au Jardin des Plantes, une mère et son fils croisent un homme « le sexe à l’air ». S’ensuivront des violences et une tentative de vol, que le prévenu niera, tentant de se présenter comme la victime. À la bibliothèque, une jeune femme se plaint d’un individu, grand, de type africain, qui « se masturbe » devant elle. « Elle veut de l’argent, ou alors elle est folle », lâche le prévenu. Il sera appréhendé plus tard.
« Vous savez ce que c’est qu’une braguette ? », s’agace rapidement la présidente Cécile Dangles face au bonhomme qui, dans son box, dissimule mal quelques sourires à la lecture des faits.
M. B. est « étudiant en Master 2 d’économie ». Enfin, il aurait terminé son cursus depuis 2018. Désormais, il dit faire « des recherches ». « Je travaille sur des bases de données, sur la Guinée, sur le droit administratif ». « Mais pour qui ? », interroge la présidente. « Pour moi », assure-t-il, incapable d’éclaircir le tableau, toujours plus abstrait. Il mangerait grâce aux Restos du cœur.