IciZolaski1
2021-01-18 09:09:42
Booba reprend dans une de ses propres phases, qui avait fait polémique l'année des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher :
Ai-je une gueule à m'appeler Charlie ?
Réponds-moi franchement
— Booba - “Les Meilleurs” (2015)
Le rappeur affirme ne pas s'identifier aux Kouachi, le nom des deux funestes frères terroristes ayant assassiné, au nom de leurs idéaux, les journalistes du journal de Charlie Hebdo. Le Duc affirme également ne pas être Charlie, faisant référence au slogan créé dans les heures suivant l'attentat contre le journal Charlie Hebdo, et massivement relayé tout autour du globe, en soutien aux victimes.
Le journal Charlie Hebdo est connu en France pour ses caricatures religieuses, visant les représentations religieuses des trois religions abrahamiques, qui sont à l'origine d'un débat problématique sur la liberté d'expression. En France, les idées et idéologies — telles que les religions ou les opinions politiques — n'ont pas de droits, contrairement aux personnes. Il est ainsi permis de caricaturer, de parodier, voire d'insulter les religions et ses représentations, à l'instar de Dieu et de leurs prophètes, sans pour autant forcément risquer de poursuites judiciaires. Il est toutefois interdit d'opérer le même traitement pour les croyants, qui renvoient directement à des personnes, possédant des droits. Le journal satirique Charlie Hebdo ne s'attaque ainsi jamais aux croyants, mais plutôt aux représentations iconiques du prophète Muhammad, pratique pourtant absolument proscrite par le Coran, le livre sacré de l'islam.
Booba semble alors stoïque et ne se reconnait ni dans le mouvement Charlie, ni dans les actes absolument odieux des frères Kouachi. Il s'était déjà expliqué quant à ce choix lors d'une interview en 2015 pour le journal Le Parisien :
J'étais ni Charlie, ni pas Charlie. Je comprends l'indignation des gens, je comprends aussi l'indignation de certains musulmans qui ont eu le sentiment d'être insultés par un journal, même si je ne cautionne pas de tels actes terroristes.
Ces propos sont dans la lignée de ceux des textes de Damso et de Sadek, qui ne soutiennent ni le journal satirique à l'origine de ces caricatures provocantes, ni les frères Kouachi, deux terroristes fanatiques qui ont prêché un “faux islam”, une religion radicale et faussée, dont les péchés capitaux vont à l'encontre des principes fondamentaux des dogmes coraniques.
Le Duc sait d'ores et déjà que cette prise de position lui vaudra une polémique de plus et que cette phase fera sans doute couler l'encre des médias, et introduit alors son propos en précisant “savoir qui il est”. Peu importe les attaques des journalistes et l'envie de certains de le cataloguer comme un individu déviant, quoiqu'il arrive, il ne se laissera définir par rien ni personne d'autre que lui-même.