Pelimarte
2021-01-11 20:42:09
Quelle est la responsabilité du Scientifique ?
Le scientifique agit au sein d’un pays et il a un rang sociale important. Il a une place dans sa société attribué par l’Etat. Le terme science fait autorité sur la population, tout comme l’individu qui obtient le rang de scientifique. Nous pouvons remarquer qu’il suffit d’utiliser le mot Science pour convaincre son auditoire. Son autorité confiée par son titre et son prestige lui donne le droit d’avoir raison sans avancer le moindre argument. La population a-t-elle besoin d’arguments pour être davantage convaincue ? Non, l’épée du rang sociale suffit. La science symbolise ainsi une vérité absolue et elle peut être utilisée pour légitimer des directions politiques pour le pays. On peut prendre pour exemple l’utilisation des universités scientifiques françaises par le pouvoir pendant le colonialisme. Beaucoup de recherches scientifiques ont été produites à l’université pour légitimer la colonisation de l’Afrique et l’Indochine par la France pendant le second empire. Le rôle du scientifique peut être ainsi politique. L’autorité scientifique peut vouloir appuyer des décisions d’Etat.
Mais nous nous devons de distinguer plusieurs types de scientifiques. Qu’est-ce qu’un scientifique ? Est-ce un homme qui possède un titre scolaire et un rang élevé dans la société ? Ce n’est pas une définition. La plupart des Etats ont pu utiliser la recherche scientifique à des fins politiques car beaucoup de leurs membres n’étaient pas de véritables scientifiques. Je veux dire par là qu’un scientifique manipulable n’est pas un véritable intellectuel. Beaucoup de personnes diplômées sont de purs applicateurs n’ayant aucune conscience d’esprit, c’est-à-dire un élan de soi vers la vérité. L’université dans sa structure pousse à la soumission des élèves. C’est une institution qui est au service de l’Etat. Elle se doit de créer les « agents d’Etats » qui occuperont les postes clés dans le pays, des positions décisionnelles et stratégiques. Le but de l’école n’est donc pas de rendre les gens réfléchis et intelligents, mais de contrôler l’opinion publique. L’individu associera son intelligence à une vie de troupeau. Il croira que penser, signifie penser en groupe. Il confondra affirmation et soumission. Le meilleur moyen de réussir à l’école réside dans votre acceptation de votre soumission, et par la même votre non-pensée.
La pensée est une création de soi, elle ne peut pas être léguée par un livre. Une pensée ne peut être donnée par un individu à un autre. Penser, c’est s’affirmer et poser des jugements personnels pour décrire le réel. C’est reposer la vérité uniquement sur soi-même, ce qui n’empêche pas le dialogue avec autrui dans un rapport d’égal à égal. C’est être un homme libre car on n’a pas ses opinions malléables par l’Etat, les institutions, l’école et les journalistes. Réfléchir c’est être au cœur des idées et des raisonnements, et ne pas être le simple spectateur passif des propos d’un professeur ou d’une personne glorifiée. Considérer par exemple que sa propre personne est de fait moins intelligente que Kant relève de la folie. Vous pourrez dire adieu à toute pensée de votre part. Mieux vaut-il ne pas trouver des hommes libres dans sa société et échanger verbalement avec eux ? On pourrait se demander aisément si lire le livre d’un mort est d’une grande utilité. Pensez-vous sérieusement que Kant a écrit son livre par pure bonté, ou pour être aimé de vous ? Etre aimé, c’est vouloir la soumission de son prochain. Gardez-vous donc de lire un livre avec le sourire. Je vous propose d’utiliser vos dents et de retirer votre salive. Lire un livre doit procurer un stress et créer les conditions d’un duel entre lecteur et l’écrivain. Le duelliste comprend mieux son adversaire que le spectateur souriant.
C’est le sourire du citoyen dans la plèbe qui regarde un beau chevalier combattre sur la plaine. Au même moment, un citoyen s’agite, il désire sortir de son rôle. Il désire combattre le Grand chevalier que tout le monde acclame avec gaieté. Il a le cœur serré et veut prétendre à sa propre victoire. Ainsi l’ancien spectateur devient combattant. Il est hué par la plèbe. Comment oses-tu te proclamer Roi ? Comment oses-tu prétendre pouvoir vaincre le noble chevalier Kant ? Qu’importe, lui s’avance vers son duel. Il combat avec hargne et réussit à percer l’émail de son adversaire. Voyez mes frères, je connais ses faiblesses. Par mon combat, je comprends son art mieux que vous ! Pour cette même raison, le duel violent avec un philosophe ne peut qu’être davantage profitable. Remettre en question l’intelligence de Kant par sa volonté d’un duel, voilà ce qui chagrine le peuple. La plèbe aime savoir qui gouverne. Si chacun prétend être plus puissant que Kant ou valoir autant que lui, la peur les envahiraient. Une pensée viendrait alors souffler le bout de leurs nez. Comment faire si je ne sais plus qui est le meilleur des combattants ? Voilà une question qui dérange. Voilà une question qui gêne ceux qui ont besoin d’un chef pour guider leur vie. La plèbe aime regarder, elle n’aime pas devoir prendre les armes. Qui gouverne ? Qui gouverne ? Cette question stressante s’enflammerait de plus en plus si chacun commençait à remettre en cause la puissance intellectuelle du seigneur. L’un aime regarder le chevalier et se battre. L’autre veut monter dans l’arène. C’est ce qui différencie les génies des autres individus.
La plupart des Scientifiques sont des seigneurs. Ils gouvernent et ils sont souvent l’allié du politique. Ils sont soumis à leur éducation et à l’Etat grâce à l’université. Ils orientent ainsi leurs travaux en fonction des vents et de la saison. Nous pourrions prendre l’image d’une voile de bateau. Elle appartient au navire et à son marin (l’Etat). Elle représente la plus haute cime du navire qui guide le peuple et les voyageurs. Voilà la responsabilité du scientifique, guider le troupeau, les dauphins et les baleines. Des intellectuels et des génies apparaissent dans le monde et leur travail n’est-il pas toujours encore au service de l’Etat ? Pouvoir mieux dominer la population, faire des guerres, ou stimuler le marché économique des élites par des innovations. Il me semble que c’est là le travail de l’intellectuel. Einstein dit avoir regretté d’avoir travaillé durant sa vie car il a permis la création de la bombe atomique. Les travaux de Henry Sidgwick n’ont-ils pas permis aux pouvoirs anglais et américains de mieux dominer leurs populations ? (voir mon commentaire de l’autre cours à ce sujet). Il y a plusieurs millénaires, les premiers intellectuels créaient des armes, des gourdins, ou des pieux, pour survivre face à la nature. Son rôle était davantage d’assurer la survie de l’espèce humaine, que de procréer des outils qui permettent à un pouvoir de dominer son peuple ou conquérir des terres.
Qu'en pense l'élite ?