SupremeEinstein
2020-12-31 22:39:46
Pavé :si vous voulez lire l’article sur le site : https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-deux-freres-passent-a-tabac-le-violeur-presume-de-leur-soeur-de-13-ans-31-12-2020-8416810.php
Seine-Saint-Denis : deux frères passent à tabac le violeur présumé de leur sœur de 13 ans
Ils comparaissaient mercredi devant le tribunal de Bobigny. Une peine de 16 mois de prison avec sursis a été prononcée à leur encontre.
Le tribunal de Bobigny jugeait deux frères qui voulaient en découdre après le viol présumé de leur jeune sœur.
Le tribunal de Bobigny jugeait deux frères qui voulaient en découdre après le viol présumé de leur jeune sœur. LP/N.R.
Par Nathalie Revenu
Le 31 décembre 2020 à 15h49
L'expédition punitive pour venger l'honneur d'une adolescente de 13 ans aurait pu très mal se terminer. Elle valait à Mickaël et Adilson, les deux frères de la jeune fille, de se retrouver devant le tribunal correctionnel de Bobigny ce mercredi pour des violences commises en réunion avec arme.
Tout commence sur les réseaux. Une photo de vacances montrant Anna* en maillot de bain est diffusée sur le réseau social Snapchat. Elle fait rapidement le tour de son collège. Parallèlement, la jeune fille confie à des copines avoir été contrainte à des relations sexuelles avec un jeune homme de 24 ans, un dénommé Moussa. L'affaire prend vite des proportions démesurées.
L'histoire du viol arrive aux oreilles de ses deux grands frères. Un conseil de famille se réunit. Ils veulent retrouver celui ou celle qui a diffusé la photo sur Snapchat, et par la même occasion mettre la main sur l'homme qui aurait abusé de leur sœur. S'ils font chou blanc pour la photo, ils identifient sans problème le violeur présumé. Ce jeune homme de 24 ans entretient déjà une relation intime avec l'une des copines d'Anna, Joséphine*, 13 ans elle aussi.
Coup de poing au visage et barre de fer
Les deux parties conviennent de se retrouver sur le parking du Lidl à Neuilly-sur-Marne le 18 décembre. Les deux frères arrivent à l'heure dite avec une partie de la famille, dont Anna. Sentant que les choses pouvaient dégénérer Moussa est venu lui aussi avec du renfort. Aussitôt les choses s'enveniment, Les frères traitent Moussa de « pointeur », puis les coups pleuvent. Moussa reçoit un coup de poing au visage et il est frappé avec une barre de fer. Il tente de s'enfuir mais une balayette l'envoie au sol. Il est alors roué de coups et perd connaissance quelques instants.
En titubant, il parvient à se réfugier dans un immeuble chez un ami. Grièvement blessé à la tête, il a dû être hospitalisé. Huit jours d'ITT (incapacité temporaire de travail) lui ont été prescrits et ses blessures ne sont pas encore consolidées. Il explique souffrir de vertiges. Ce ne seraient pas ses seules blessures. En effet, il assure qu'un des frères était armé d'une matraque télescopique et qu'il l'aurait « introduite à travers son jogging ». Le médecin légiste qui l'examinera, jugera « compatible ses blessures avec une matraque ou un objet contondant ». Mais la piste d'un viol avec cette arme a été écartée de la procédure.
«On ne partait pas pour une expédition punitive, on cherchait des explications»
D'autant plus que les frères nient farouchement l'utilisation d'une telle arme qui n'a d'ailleurs jamais été retrouvée. Côte à côte dans le box, Mickaël et Adilson font profil bas. Ces deux jeunes hommes de 25 et 26 ans, pères de famille, affichant de belles situations professionnelles et engagés dans des actions humanitaires, reconnaissent les coups de poing mais donnent une autre version des faits. « On ne partait pas pour une expédition punitive, on cherchait des explications », assure Mickaël qui affirme avoir « arrêté de frapper Moussa lorsqu'il était à terre ».
C'est ce que soutient Me Véronique Demoly, son avocate : « Il y a eu un conseil de famille. Il a été décidé que certains membres allaient rencontrer Moussa. Mais il n'y a eu aucune préméditation ». Elle révèle au passage que la victime est poursuivie pour une affaire de viol à laquelle s'ajoutent deux autres plaintes pour viol des familles de Joséphine et Anna.
La victime aurait fait une tentative de suicide
Le jour de l'expédition, la famille d'Anna a préféré tenir le père à l'écart de « l'explication », car comme l'assure Mickaël, s'il s'était déplacé, il y aurait certainement eu « meurtre ». Dans la salle, le père se lève justement quand il voit son fils fondre en larmes et lâcher : « Il a violé ma sœur. Il a détruit une famille », révélant que la jeune fille a fait depuis une tentative de suicide.
Blotti et silencieux sur sa chaise, Moussa en tremble encore : « Je ne suis pas bien, je me sens recherché », confie-t-il. Me Pierre Deval, son avocat, supplie la partie adverse : « On est allés assez loin, il faut déposer les armes et ne faites pas croire que vos intentions étaient diplomatiques ».
«Dans d'autres circonstances, il y aurait eu mandat de dépôt»
C'est aussi l'analyse du procureur qui condamne fermement cette « loi du talion » : « Vous lui reprochez une relation non consentie avec votre petite sœur. C'est une évidence que ça va partir en vrille », tonne-t-il.
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Le tribunal a condamné les deux frères à une seule et même peine de 16 mois de prison avec un sursis probatoire pendant 2 ans et une interdiction d'entrer en contact avec la victime. Mais comme l'a souligné le président : « C'est une peine sympathique. Nous vous faisons une énorme faveur en raison de votre insertion professionnelle et du contexte. Dans d'autres circonstances, il y aurait eu mandat de dépôt ». Une expertise de la victime sera réalisée par la suite pour déterminer les dommages et intérêts.
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