Siddhartha_
2021-01-01 14:17:57
"Le bouddhisme c'est la tolérance, la sentimentalité."
Sauf qu'en fait ceux qui pensent ça ne connaissent pas le bouddhisme des origines.
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1) Le bouddhisme est antiféministe :
« Originellement, une des conditions, requises pour l'admission dans l'Ordre, était aussi d'être de sexe mâle. Ni les eunuques, ni les hermaphrodites, ni les femmes n'étaient reçus. (*Mahâvagga*, Vinaya, II,XXII, 4.) La voie de l'éveil des *aryas* fut conçue comme, essentiellement et congénitalement, virile. "Il est impossible, il ne peut être" - lit-on dans un texte canonique (Majjhima-nikâyo, CXV, III, 132.) - "qu'une femme parvienne à l'état de saint, de parfait Éveillé ou de souverain universel - cakravarti (Angutttara-nikâyo, I, 20.) il est pareillement impossible qu'elle "conquiert le ciel, la nature, l'univers", et qu'elle puisse dominer les esprits célestes". (II, 48) [...] Il [Bouddha] s'opposa maintes fois à l'entrée des femmes dans l'Ordre : les ayant finalement admises, il en vint à dire que, lorsque vient à y pénétrer et pulluler une herbe parasitaire, de même ne prospère plus la sainte vie dans un Ordre qui consent à ce que les femmes, elles aussi, renoncent au monde - et il s'efforça de limiter le mal en promulgant des règles opportunes (Majjhima-nikâyo, II, 416.).
2) Les infirmités physiques sont causes de non-admission dans l'Ordre :
« La présence de cécité, de surdité ou de certaines maladies inguérissables constituèrent déjà, dans le canon, un motif de non-admission dans l'Ordre (Mahâvagga, I, CXXVI, 1.). Etre vieux, malade, indigent, sont quelques-unes des "conditions défavorables pour le combat" (Angutttara-nikâyo, V, 54.). »
3) La sentimentalité n'est pas le but à atteindre :
« Après le rejet des joies et des douleurs, après l'anéantissement de la félicité et de la tristesse antérieures, le disciple parvient à la parfaite pureté, non triste, non heureuse, équanime et sage, au degré de la quatrième contemplation. » (Majjhima-nikâyo)
4) La morale est un outil pour la réalisation et non un but en soi :
« En second lieu, le bouddhisme est presque le seul système où l’on évite les confusions entre l’ascèse et la morale et où l’on est ainsi conscient de la valeur purement instrumentale de la morale pour l’ascétisme. Tout précepte éthique est évalué selon une échelle particulière, c’est-à-dire à l’aune des effets « ascétiques » positifs qui résultent de son application ou non. On peut donc dire que l’on dépasse ici toutes les mythologies religieuses et toutes les mythologies éthiques. Dans le bouddhisme, les éléments du sîla, c’est-à-dire de la « bonne conduite », sont précisément considérés comme des « instruments de l’esprit » (Vishuddi-magga, VIII.) : il ne s’agit pas de « valeurs », mais bien plutôt d’« instruments », d’instruments d’une virtus, non au sens moraliste, mais dans le sens ancien d’énergie virile, de force d’âme. De là la parabole bien connue du radeau : après s’être construit un radeau pour traverser un cours d’eau dangereux, seul un idiot le mettrait sur ses épaules pour continuer son chemin, une fois sur l’autre rive. Il faut avoir la même attitude, enseigne le bouddhisme, vis-à-vis de ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, du point de vue purement moral. »
Julius Evola, La doctrine de l’éveilhttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/13/5/1553858260-bouddha.png