Jukhai
2020-12-22 21:12:01
Bonjour, noban les modos, je n'ai pas pour vocation d'inciter à la consommation de stupéfiants, mais bien de chercher des solutions.
Il y'a maintenant 1 an que j'ai commencé à faire trainer mon nez dans cette poudre pernicieuse, mes premières prises se sont toutes faites dans des contextes festifs notamment en boite, moi qui ne dispose pas d'un capital énergétique considérable lorsqu'on parle de se trémousser dans une boite pendant 6h d'affilée, j'ai trouvé dans la cocaine une alliée de choix pour faire durer la nuit et m'affranchir de toutes les inhibitions que je m'assène en temps normal.
J'en prenais donc pour enfin prendre du plaisir à aller en boite, et à m'ambiancer sur n'importe quelle musique, également pour décupler mes facultés de socialisation, chaque soirée sous CC me donnait accès à une meuf, systématiquement.
Puis j'ai commencé à en prendre pour des soirées en appartement, de ce que mes potes m'ont dit, jamais ils n'auraient soupçonnés que je me droguais lors de ces soirées car je faisais toujours ça discrètement et ça n'avait pas un impact significatif sur mon comportement. J'étais juste plus sociable, moins susceptible, plus insouciant et joyeux. Du ressenti que j'avais après chaque soirée, j'en ai conclu qu'ils préféraient le moi drogué au moi sobre. lors de soirées ou je choisissais de rester sobre, je sentais que mes rapports à eux étaient différents, moins joviaux. J'étais moins enthousiaste, moins dynamique, et je me prenais des remarques du style "ça va ? tu parles moins que la dernière fois qu'on s'est vu, il s'est passé quelque chose ?"
A partir de la, ça a commencé à déraper. Les retours que j'avais de mes potes m'incitaient à en reprendre pour revêtir à nouveau ce masque, cette façade qu'ils appréciaient tant, reléguant ma vraie personnalité au placard. J'ai commencé à en prendre à toutes les soirées, appelez ça de la faiblesse, je suis entièrement d'accord avec ça.
Un moment clé pour moi a été le moment ou j'ai délibérément pris de la coke avant d'aller au taf, je travaille en marketing dans une grosse boite et ce jour la je devais assumer une présentation de presque 45 minutes devant le comité exécutif, le conseil d'administration, et une vingtaine de cadres sur l'avancement de notre projet annuel. J'ai brillé par l'éloquence temporaire que m'a conféré la substance, a tel point que ma formatrice de l'époque, une directrice régionale, est venue me féliciter après la réunion en me disant qu'elle n'avait jamais assistée à un discours aussi clairvoyant.
Il ne m'en fallait pas plus pour décider d'en prendre plus fréquemment, à tel point qu'il m'arrivait de me poudrer le nez aux toilettes de mon bureau, plus de 3 fois par semaine. Puis est venu le premier confinement, je suis retourné chez mes parents car je ne voulais pas rester seul dans mon appart pendant 3 mois. Je télétravaillait et j'ai donc réussi, malgré moi, à me distancer de cette merde, un sevrage à la dure qui m'a torpillé le système nerveux, je me sentais abattu, malheureux et las de vivre, rien ne me stimulait, rien ne me faisait envie. Je passais mes journées sur Animal Crossing à décorer ma ville.
Puis vient la période de Juillet, je suis retourné dans mon appart et j'ai repris une activité sociale, j'ai recontacté mon ancien dealer et j'ai rechuté, j'en ai repris au moins une fois par semaine jusqu'à l'annoncement du reconfinement. Retour chez mes parents, re-sevrage et redescente dans les méandres de l'avarie serotoninergique. Grosse chute de moral, envie de rien faire.
Fin du confinement et vacances pour moi depuis vendredi dernier, j'ai refait une soirée dans ma ville de naissance. Mes potes d'enfances prennent tout un tas de truc donc j'ai cédé et j'ai réussi à en chopper par l'intermédiaire de l'un d'eux. Je me suis enquillé un gramme entier à la soirée.
Je n'en peux plus les kheys, mes troubles de l'humeur deviennent conséquents, je suis irritable la plupart du temps, lunatique, aigri. J'ai peur pour mes cloisons nasales et mes capacités cognitives à long terme. J'ai peur de ne plus jamais pouvoir être moi-même, de hair mon véritable moi car je ne peux plus me passer de mon moi sous produit. J'ai peur pour mon avenir, mon compte bancaire également. Je veux m'en débarasser