Coup de tonnerre sur la Canebière. Michèle Rubirola, élue maire de Marseille en juin dernier, va démissionner de ses fonctions. Selon plusieurs sources, l’écologiste aurait décidé de claquer la porte, épuisée par la politique marseillaise. Une information qui n’étonnera pas. En octobre, une petite phrase dans un article du Monde provoquait des remous. « Tu es au courant que je ne reste que trois mois », aurait dit la nouvelle édile marseillaise, qui s’interrogeait sur son rôle.
La démission de Rubirola signe l’échec de l’union de la gauche à Marseille. « Elle a été prise comme paravent de la vieille gauche moisie marseillaise qui s’en débarrasse au plus vite », déplore un un fin connaisseur du dossier. Rubirola n’aurait-elle été qu’un pion dans le jeu des socialistes phocéens ? Dès le départ, c’est son premier adjoint Benoît Payan qui a pris les commandes de la ville en dirigeant la plupart des conseils municipaux. Comme le rapportait Le Monde, lors de la campagne, Rubirola avait dit à Payan : « Maire-bis, c’est un truc qui m’aurait été parfaitement. C’est dommage, ça n’existe pas. » Rubirola n’a pas l'envie de gouverner. Une réunion de la majorité convoquée par Michèle Rubirola a lieu ce mardi à 14h. Le conseil municipal de lundi dernier a été reporté au lundi 21 décembre, nous indique-t-on. Tandis que l'ordre du jour du prochain conseil n'a toujours pas été donné aux élus marseillais, alors que la réglementation oblige de le livrer avec cinq jours d'avance.
Reste maintenant à savoir quelles seront les conséquences de ce fiasco démocratique alors que la maire élue dans la deuxième ville de France, il y a seulement six mois, s'apprête à démissionner. Quid de Benoît Payan, son successeur légitime, qui ne rêve que d'accéder au pouvoir marseillais ? Samia Ghali, l'électron libre sans qui la victoire n’aurait pas été possible en juin, laissera-t-elle le trône à Payan ? Selon nos informations, Michèle Rubirola souhaiterait garder un poste de premier adjoint, « ce qui provoque bien des réactions dans la majorité », glisse un ponte socialiste local. La politique marseillaise réserve bien des surprises.