MonsieurVinz
2020-06-13 20:40:26
:globe: Actualités sur l'allocution d'Emmanuel Macron :globe:
Le président de la République, Emmanuel Macron, doit s'adresser à la Nation lors d'une allocution télévisée ce dimanche 14 juin à 20 heures. Une prise de parole très attendue qui pourrait marquer les prémices d'une nouvelle étape de son quinquennat, entre bilan de la crise sanitaire et relance économique et sociale.
L'intervention de ce dimanche soir sera la quatrième du président depuis le début de la crise du coronavirus.
Elle interviendra trois mois après la décision de confiner le pays et presque un mois jour pour jour après le début du déconfinement du pays, qui a commencé le 11 mai dernier.
Dans ce contexte, le chef de l'Etat devrait d'abord revenir sur les décisions qui ont été prises durant la crise, en tirant les leçons de cette période inédite de confinement-déconfinement.
Il devrait à cet égard vraisemblablement défendre l'action menée, au moment où la commission d'enquête de l'Assemblée nationale vient, cette semaine, de commencer ses premières auditions afin d'évaluer l'action publique menée sur le Covid-19.
D'autre part, et alors que la deuxième phase du déconfinement est largement entamée et l'économie durement frappée, Emmanuel Macron devrait commencer à dévoiler ses pistes autour de la relance économique.
Mais alors que la situation sociale reste toujours très sensible, marquée notamment par des accusations de racisme et de violences visant la police, le chef de l'Etat devrait également sortir publiquement du silence pour adresser aux jeunes un message spécifique.
Un déconfinement accéléré :
Point crucial de cette intervention présidentielle d'une durée prévue de trente minutes environ, Emmanuel Macron devrait notamment dire ce qu'il compte concrètement faire au sujet du déconfinement du pays.
Pour l'heure, la troisième étape du déconfinement est toujours maintenue au lundi 22 juin et doit notamment permettre la réouverture complète des restaurants d’Ile-de-France, de Guyane et de Mayotte.
Or, depuis que le Conseil scientifique a déclaré que la situation épidémique est «sous contrôle», plusieurs voix - du monde de l'entreprise en passant par les oppositions politiques - se sont élevées ces derniers jours pour réclamer à Emmanuel Macron d’aller plus vite.
Le gouvernement pourrait donc sur ce sujet lâcher du lest en permettant aux restaurants d'ouvrir totalement et aux écoles d'alléger certaines règles sanitaires.
L'exécutif sait cependant qu'il marche sur des oeufs et a, jusqu'à présent, écarté ces multiples appels, arguant qu'il faille ici avancer «avec beaucoup de prudence et de sérieux».
Mais la prise de parole présidentielle interviendra deux jours après la tenue à l'Elysée d'une réunion du conseil scientifique, puis d'un conseil de défense, sur les questions sanitaires. Des réunions qui doivent justement permettre à Emmanuel Macron de décider de la suite du déconfinement.
«Elles nous permettront de voir ce qu’il est possible de faire évoluer dans la perspective du 22 juin a d'ailleurs reconnu, mercredi dernier, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement. Preuve que les lignes peuvent bouger.
TRACER LES GRANDES LIGNES DE LA RELANCE ÉCONOMIQUE :
Outre les suites sanitaires de l'épidémie, Emmanuel Macron devrait commencer à poser les jalons de la relance économique, en traçant les grandes lignes d'un projet dont le contenu devrait être détaillé entre le second tour des municipales, le 28 juin prochain, et le 14-Juillet.
A ce stade, un grand plan de relance est annoncé pour la rentrée de septembre mais le chef de l'Etat pourrait faire le choix lors de son allocution d'en dire davantage sur sa stratégie, que l'Elysée décrit déjà comme «écologique et sociale».
Parmi les différentes pistes évoquées, celles d'une certaine «préférence française pour l'emploi», qui passerait par une accélération des relocalisations dans les domaines de l'automobile, de la batterie électrique, ou de l'industrie pharmaceutique.
Mais alors qu'Emmanuel Macron doit encore recevoir les représentants de la convention citoyenne sur le climat, et dire ce qu'il compte faire de leurs propositions, il pourrait déjà définir les chantiers qu'il estime toujours prioritaires pour la suite de son quinquennat, tout en revenant sur certaines réformes à ce jour à l'arrêt.
De sources concordantes, Le président de la République ne souhaite ainsi pas renoncer à la réforme des retraites et au système par points, qui a pourtant suscité une très forte contestation sociale ces derniers mois.
De même, alors que la question du chômage est dans toutes les têtes, il pourrait maintenir le cap d'une «flexisécurité» assumée en exhortant les entreprises à accélérer les accords de branche ou faire en sorte que les négociations concernant la proposition gouvernementale d'un dispositif de chômage partiel de longue durée aboutissent rapidement.
A JEUNESSE PAS OUBLIÉE :
Au lendemain du rassemblement qui doit se tenir, ce samedi 13 juin, à Paris, à l'appel de la famille d'Adama Traoré, le président de la République devrait pour la première fois s'exprimer sur le sujet du racisme et des violences policières.
De sources proches de l'Elysée, Emmanuel Macron estime que le confinement a mis les jeunes à rude épreuve et qu'il doit donc se saisir de la question pour éviter un «conflit de générations».
«On a fait vivre à la jeunesse quelque chose de terrible à travers le confinement : on a interrompu leurs études, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplômes et leur entrée dans l’emploi. Il est normal qu’ils trouvent dans la lutte contre le racisme un idéal, un universalisme», aurait dit, d'après Le Monde, le chef de l'Etat à plusieurs interlocuteurs.
Sur le sujet spécifique des violences policières, il pourrait, dire précisément de quelle façon il faudrait faire évoluer les techniques d'interpellation, tout en plaidant pour plus de transparence lors des contrôles, notamment en ayant davantage recours aux caméras-piétons portées par les policiers.
Plus globalement, sur la jeunesse, Emmanuel Macron pourrait également remettre sur les rails la réforme de l'ENA, qu'il avait souhaitée avant le mouvement des gilets jaunes, de façon à sélectionner, selon ses souhaits, des jeunes «à l'image de la société».