sanek_
2020-03-21 23:02:11
Trailer :
COVID-19 : des rumeurs circulent, le virus aurait muté, devenant plus contagieux et virulent. Le confinement se prolonge tandis que l'épidémie fait des ravages, provoquant un effondrement progressive des nations.
Julien, 24 ans, se retrouve piégé avec Louise, sa colocataire.
On oublie pas le poster son petit message si l'histoire vous plaît et si vous voulez qu'elle continue.
Chapitre 1 :
« … 1782 décès ont malheureusement été contrastés et 19567 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs. L’épidémie n’est toujours pas contrôlée et nous ne sommes pas encore au pic, je veux vous rappeler à tous l’importance de respecter le confinement, c’est notre seule chance de limiter l’hécatombe... »
Julien écoutait en silence la déclaration journalière d’Olivier Véran, le ministre de la santé, quand la télévision s’éteignit soudainement.
- Ça suffit ! J’en ai marre d’écouter le croque-mort, lança Louise, télécommande en main.
- Euh, moi ça m’intéresse, rallume !
- Non, ça suffit !
Julien poussa un long soupir. Il n’avait aucune envie de s’engager dans une nouvelle dispute avec cette insupportable égoïste. La dernière ne datait que du début d’après-midi. Louise lui reprochait de n’avoir pas fait sa vaisselle de la veille tandis qu’il l’accusait de la disparition de sa boîte d’Oréo. Après un mois confinés à deux, c’était presque un miracle qu’ils ne se soient pas déjà entretués.
- J’en ai marre cria-t-elle en pointant du doigt un paquet de chips vide qui traînait sur la table, t’es un vrai dégueulasse !
- C’est bon calme toi, je vais ranger, ne me fais pas une descente d’organes pour un peu de bordel.
Louise lui lança un regard noir avant d’aller s’enfermer dans sa chambre en claquant violemment la porte.
- Rends les Oréo !
- Va te faire foutre !
Julien haussa les épaules, résigné.
D’ordinaire, ils étaient six, deux garçons et quatre filles dans la colocation, se partageant la cuisine, le living et les deux salles de bain.
Dès l’annonce du confinement, ils avaient tous quittés la ville pour rejoindre leurs parents. Après tout, qui avait envie de rester piégé dans l’une des zones les plus touchées par l’épidémie, loin de sa famille ?
Lui n’avait pas eu le choix, son père étant sous immunosuppresseurs pour une greffe de rein et il était impensable de prendre le risque de le contaminer. Quant à Louise, Elle était restée évasive sur le sujet. Julien n’avait pas insisté, ils n’étaient pas vraiment proches.
- Qu’elle aille au diable, dit-il en allumant manuellement le téléviseur.
La conférence de presse était terminée. Sur le plateau, un député de la majorité s’écharpait avec un socialiste, un républicain et deux médecins sur la situation épouvantable que traversait le pays.
- Où sont les masques ?! Où sont les respirateurs que vous nous aviez promis ? aboya l’anesthésiste réanimateur du CHU de Reims.
- Nul part, le gouvernement est dépassé, il n’a rien anticipé, nous courons vers la pire crise de notre histoire après la dernière guerre mondiale !
Rapidement, la discussion vira à la cacophonie générale et Julien coupa le son, écœuré. Le décompte macabre défilait en bas de l’écran : 34675 morts et 389000 personnes infectés. Officiellement, du moins.
Il décida de faire un peu de rangement pour s’occuper l’esprit. D’abord le salon puis la cuisine. Il constata, effaré, que les deux étagères étaient presques vides.
- Nom de dieu, maromona-t-il, c’est pas comme si je lui disais chaque jour de gérer correctement ses stocks.
Julien hésita : devait-il lui proposer de mettre en commun leurs vivres ? Non. Que la voleuse d’Oréo aille au diable. Il ne lui céderait rien.