Dextre133
2019-10-08 13:05:30
Je lis des bouquins d’histoire depuis tout petit, je dois en avoir des centaines rien que dans ma chambre, mais j’en peux plus, j’en ai marre.
Plus je lis ces bouquins sur la Rome Antique, Napoléon, le Moyen-âge, la Révolution, la Cinquième République, la Seconde Guerre mondiale, plus je me rends compte que nous vivons dans une époque de merde.
J’ai l’impression, comme le disait Muray, que nous sommes « sortis de l’histoire ».
L’histoire n’est pas, comme aiment à répéter les idiots qui aiment que l’on pense à leur place, un guide montrant les erreurs que nous devons pas répéter.
Bien au contraire.
C’est le récit de l’homme sorti de l’animalité, qui a acquis une vision, et qui grâce à ce même récit, a appris qui il était et d’où il venait.
Ce récit, parfois légendaire, a longtemps été le mythe fondateur en continuelle écriture de toute civilisation.
L’histoire est, au contraire de ce qu’en disent les idiots dont j’ai parlé plus haut, ce conte inspirant de nos ancêtres devenus héros, de ces époques révolues et de leurs espoirs, de ces temps meilleurs qui nous regardent de haut, pourvu que la brume qui surplombe le présent ne leur cache pas la vue.
Évidemment que nous avons techniquement progressé, que nous ne mourrons plus de faim, que nous soignons de nombreuses maladies.
Mais à quel prix ?
Nos vies ont-elles encore un sens ?
C’est tellement étrange, à force de lire cette grande histoire, j’ai l’impression que tous ces grands hommes et ces grandes femmes dont on nous parle sans cesse n’ont jamais existé.
J’ai du mal à imaginer qu’ils aient eu une subjectivité, qu’ils aient été enfants, qu’ils se soient vus dans un miroir.
Je suis jaloux d’eux.
J’aimerais être dans leur tête, juste quelques instants.
Être aux côtés de Napoléon, près des pyramides.
Être auprès de Charles De Gaulle, à Londres, en 1940.
Franchir le Rubicon avec César.
Peut-être n’avaient-ils pas conscience d’écrire l'histoire, ils ne savaient quelle serait la récompense, mais ils connaissaient le prix à payer.
Je voudrais juste vivre, une fois dans ma vie, cette éternité de l’intérieur.
Vivre l’histoire, la sentir me traverser.