RegimeDuCamp986
2019-05-18 01:25:12
Voici mon histoire
Je ne sais pas exactement depuis combien de temps est-ce que ça dure...
Je suis une fille et j'ai 19 ans, et j'ai peur des hommes.
Honnêtement, ça m'handicape beaucoup dans la vie de tous les jours.
Vous parler à vous, les kheys, ça ne me met pas spécialement mal à l'aise puisque je ne vous vois pas. Mais sinon, le contact avec les hommes m'irrite énormément et de ce fait, je l'évite autant que possible. Je n'ose pas aller m'inscrire à l'auto-école parce que j'ai peur que mon moniteur soit un homme.
Ben pas plus tard que la semaine dernière il abordait des jeunes L1 de notre licence pour balancer sa sociologie des professeurs et il disait des trucs genre "ouais faut s'accrocher", les mains dans les poches et en faisant semblant de mâcher un chewing gum "ouais bah moi je les ai expérimentés [les profs] je sais ce que c'est hein, il faut pas se laisser avoir par leurs conneries", les mecs en avaient rien à foutre ce qu'ils disaient ils se lancaient des regards amusés. Ensuite il a commencé à raconter sa vie en forcant la voix pour que tout le monde entende dans le couloir : "Ouais ben je viens de banlieue [faux] j'ai quand même galéré pour venir jusqu'ici hein, j'ai été en échec scolaire, dysorthographique, les profs disaient que je fais rien de ma vie bah voilà maintenant je les encule bien profond" (à ce moment là il y avait une prof qui passait) puis il pestait sans raison contre l'administration "ouais ben de toute façon ils sont mal organisés, sérieux ça casse les couilles quoi", tout le monde le regardait comme ça
La plupart du temps il raconte des récits contradictoires de sa vie, un coup son père est mort quand il avait deux ans, un coup il l'a vu mourir et il a lui même "décroché la corde où il s'est foutu en l'air", à chaque fois qu'un inconnu lui parle d'un endroit il dit un truc du genre "ah ouais j'y ai bossé une fois" et il inventait des noms genre : "ouais tu connais machin ?" (un mec qui n'existe pas) "ouais il a du prendre sa retraite depuis, je l'ai un peu épaulé car il allait mal".
J'essaie toujours de m'assurer que les médecins que je consulte soit des femmes et ça m'agace d'avoir des professeurs de sexe masculin à la fac (même si je sais que c'est inévitable).
Je crois que les mecs avantagés dans tel ou tel domaine deviennent souvent des branleurs dans ce domaine alors que les autres deviennent des bosseurs.
Et ça se voit surtout au niveau des avantages génétiques vu que ça gouverne pratiquement tous les aspects de notre vie. Le type beau, intelligent et talentueux plaira, aura beaucoup d'opportunités. Il en saisira certaines, se laissera aller et se fera dépasser par celui qui ne réussit que grâce au travail.
Moi, j'suis un branleur, j'ai été relativement bien gâté par la nature, mais j'ai pas saisi les opportunités. Et pourquoi les saisir ? J'obtenais des résultats sans bouger mon cul : des meufs sans draguer, des bonnes notes sans étudier puis plus tard des augmentations sans taffer, etc...
Maintenant j'en ressens les effets : je galère autant que le bosseur parce qu'il s'est constitué un capital social et économique pendant que moi j'ai perdu de vue tous mes potes et que j'ai investi nul part.
Je ne me sens bien qu'avec des femmes, je ne me sens en sécurité qu'avec elles. Je hurle intérieurement quand un homme vient s'asseoir près de moi dans les transports en commun. Je ne vous déteste pas pourtant, loin de là,c'est juste qu'au mieux vous me mettez mal à l'aise et au pire vous me dégoutez profondément.
Cela serait inimaginable pour moi de me retrouver seule dans une pièce avec un homme.
Je ne peux pas le dire IRL alors je le dis ici. J'aimerais bien me débarrasser de ce problème pour entretenir des rapports normaux et sains avec la gent masculine.
Vous pensez que ça nécessite l'aide d'un psy ?
J'ai besoin d'en parler...