SansOrigineFixe
2017-03-28 03:35:43
Punaise mais l'apparence est devenue une vraie dictature ! Je crois que ça n'a jamais été pire que maintenant !
Quand je vois le nombre de personnes, moi y compris, qui finissent par manquer de confiance en eux à force de se comparer, et à force des comparaisons qui se font vraiment d'ailleurs, je trouve que c'est juste fou !
Dans les années 60-70 tout le monde pouvait baiser, et même si t'étais pas un bg tu tirais ton coup
L'amour et le sexe allait bien plus loin qu'une question d'attirance physique, c'était une expérience sensuelle et mystique ! En un mot, le sexe était synonyme d'égalité
Alors qu'aujourd'hui le sexe est devenu totalitaire
On trie, on sélectionne son partenaire sur des critères purement esthétiques, c'est la course à l'armement version muscles, fringues, et lifestyle
Chacun veut s'améliorer, tendre à se dépasser, et pourquoi ? Parce qu'on ne s'accepte pas comme on est, parce qu'on se sent humilié face aux gens plus beaux que nous, parce qu'on veut dépasser cette frustration et participer aussi au jeu.
Mais franchement, qui ne voit pas au fond à quel point tout cela est malsain ? On le voit tous, on le ressent du moins. Mais voilà, c'est aussi séduisant comme comportement. On se laisse entraîner parce qu'on aimerait bien aussi se sentir accepté, se sentir beau dans le regard des autres, se sentir admiré. Savoir qu'on plaît.
Mais tout ceci est médiocre. Le sexe est devenu un bien de consommation. Vouloir le meilleur partenaire c'est souvent vouloir panser un égo blessé. Un égo inadapté à cette société du paraître. Car l'égo doit devenir cancéreux, il doit se démultiplier, devenir une excroissance qu'on porte plus haut que notre tête pour pouvoir s'épanouir dans ce climat, dans cette ambiance, cette mentalité.
C'est un grand vide qui se cache derrière tout ça. Mais qui a le temps de s'arrêter pour y penser ? Trop tard, on se sent déjà mal de ne pas encore être celui qu'on veut, il faut repartir dans la course. Puis d'autre se résignent. Ils sont inadaptables. Trop petits, trop laids. Ils ne passent pas le contrôle technique, ils sont mis au rebut.
Notre société est en carence, nous sommes tous des carencés affectifs. Non pas qu'on manque pour la plupart d'affection, même si l'isolement est la solitude font des ravages, mais nous sommes dans une course au toujours plus. Une course à l'excès. Nous connaissons des tas de partenaires mais notre sexualité reste médiocre, insatisfaisante.
Les relations humaines sont rationalisées à l’extrême. Notre degré de popularité est quantifiable, en likes, par exemple. Notre apparence physique elle aussi, est noté. 5/10, 7/10 .
Nous devons être performant pour survivre et continuer à exister dans ce système qui ressemble à un train lancé à toute vitesse, et qui se concentre beaucoup plus sur le kilométrage que sur la destination.
Où allons-nous ?
Les carences seront comblés par la technologie. Robots compagnons et sexuels pour les laissés pour compte de l'amour et du sexe. Revenu de base pour la robotisation des postes. Robots docteurs, infirmiers, pour lutter contre le manque de main d'oeuvre et la fatigue.
Nous pouvons fabriquer tellement de choses.Nous sommes sur le point de coloniser Mars. De créer des membres humains, des organes en labo. Nous luttons contre le vieillissement, les maladies génétiques, les cancers. Nous pouvons communiquer avec n'importe quel être humain sur la terre, où qu'il se trouve.
Mais nous perdons notre capacité d'émerveillement. Plus rien ne nous étonne. Nous ne cherchons plus à aller plus loin que les apparences. L'autre est devenu entièrement ce qu'il me laisse voir de lui. On ne se connaît plus, et on ne connaît pas les autres.
Nous sommes des coquilles, des fantômes, des morts qui vivront peut-être pour toujours d'ici demain.