Le 27 avril 2022 à 21:45:10 :
6 pages de réponses pour un reportage merdique avec une approche totalement tronquée/biaisée de son sujet.
Commentaire de Briac sous la vidéo :
"Lamentable reportage social encore une fois de la part de Brut. Comment peut-on faire un reportage sur un thème aussi important, la précarité étudiante, en tronquant les éléments les plus importants ? Votre incompétence journalistique nous vole un débat indispensable !
Voici la liste (non exhaustive) de toutes les omissions de votre reportage.
1) Une mise en contexte (c’est tout de même la base du journalisme…) : dans quelle ville vit-elle? Cela nous permettrait déjà de savoir si la vie y est chère ou non et avoir une explication sur le coût exorbitant des transports (50-60 euros par semaine !!!!!!).
2) Combien d’heures travaille-t-elle ?
Elle a quatre travails… Le premier à la librairie, 18h par semaine. Le second, elle donne des cours de danse dans quatre écoles différentes ce qui signifie au MINIMUM quatre heures par semaine.
Ce qui nous donne 22h travaillées, on suppose payées au smic horaire…
Très bien, mais quels sont ses deux derniers travails ? On comprend qu’elle « danse »… Ce n’est pas un travail à moins qu’elle soit dans une troupe et donne des spectacles et soit rémunéré pour cela… Enfin, elle fait du bénévolat ce qui, comme son nom l’indique, n’est pas un travail. Vous n’avez même pas été capable de dire explicitement quelles études elle faisait, ni quels étaient ces projets d’avenir…
3) Pourquoi, à aucun moment, n’est-il pas évoqué, la question des aides sociales auxquelles elle devrait légitimement avoir droit (APL, prime d’activité, bourse…). Si elle ne les évoque pas c’est qu’elle n’a pas fait les démarches (elle préciserait si on les lui avait refusées )
4) est-elle fiscalement encore domiciliée chez ces parents ce qui pourrait être source d’économies ?
Mais ce n’est pas ce vide intersidéral qui est le plus choquant : le plus choquant est l’exemple que vous prenez pour illustrer d’un problème grave. Dans quel monde vivez-vous ?
1. vivre dans 24 mètres carré en ville est un luxe pour tout étudiant : elle est en difficulté, pourquoi ne prend-elle pas un appartement de 17 mètres carrés ce qui est largement suffisant pour vivre ? Cela lui ferait économiser au moins 110 euros par mois… La situation ne serait déjà plus la même.
2. Comment peut-on faire du bénévolat alors qu’on est pas capable de se gérer soi-même ? Elle arrêterait ne serait-ce qu’un mois pour se poser et réfléchir à sa situation que cela en serait changée.
3. Les transports : pardonnez-moi mais ce point est choquant. Toutes les agglomérations françaises mettent en place des systèmes d’abonnement à l’année ou au mois qui permettent de réduire considérablement le prix. En Ile-de-France, où pourtant le coût de la vie est cher, le prix d’un pass navigo ÉTUDIANT est de 300 euros par an soit environ 25e par mois. Et le tarif NORMAL au mois est de 75e... Ici, elle dit qu’elle dépense entre 50 et 60 euros par SEMAINE pour les transports soit plus de 200 euros de transports par mois ! Ça en serait presque comique…
4. Et si les transports sont si chers, pourquoi travailler dans quatre écoles différentes (en plus de la librairie et du bénévolat) ? Pourquoi ne pas chercher le MÊME travail avec le MÊME nombre d’heures cumulées mais au MÊME endroit ? Pourquoi aller au bénévolat si les transports sont si chers ?
Enfin bref rien ne va. Si vous voulez mon avis, cette fille (20 ans) vient tout juste de quitter papa maman et est complètement déboussolée. Elle a un très (trop?) bon fond et pense qu’elle doit affronter cela toute seule. Le seul avantage de ce reportage, c’est que qqn de son entourage aura probablement l’intelligence de lui remettre les idées en place.
Deux choses pour finir :
- je pardonne à cette jeune fille, bien que je lui en veuille de se mettre dans une telle position sans jamais se demander pourquoi ni comment elle en est arriver. Nous pouvons mettre cela sur le compte de la jeunesse et gager que la vie aura tôt de lui remettre la tête à l’endroit.
- Par contre je ne pardonne pas à Brut pour oser pondre des torchons pareils teintés de l’idéologie perverse qui veut que l’état soit la cause de tous nos problème (gauche ??). Ce reportage, qui est un crachat au visage de ceux qui galèrent réellement, à l’avantage de démontrer que les gens sont responsables de ce qu’il leur arrive et que l’Etat ne peut pas tout combler.
- Je ne pardonne pas non plus à tous les commentaires (certains sont sensés, heureusement) qui souhaitent courage à cette jeune fille mais qui, a aucun moment, recherchent des solutions et prennent le temps de réfléchir à la vraisemblance des propos tenus. Vous êtes d’une paresse intellectuelle affligeante.
- Nous sommes en présence d’un reportage politique qui, sous couvert de prendre partie pour une soi-disante victime, véhicule un discours d’une société non solidaire alors que la France est l’un d’un pays où l’aide sociale étatique est l’une des plus fortes au monde."