Ptorobono
2021-05-14 16:15:28
Dernier chapitre
Lucie ne passera pas beaucoup de temps hors de la clinique. Nous nous voyons quelques jours. Je n'ai pas vraiment développé sur le mal-être de Lucie parce que je n'ai pas envie de rentrer dans les détails. Mais le temps passant, je prends conscience que je l'aide à aller mieux. Sa mère me l'a notamment dit à plusieurs reprises. Un soir, entre ces deux séjours en clinique, elle me dit même "c'est pour toi si je vais en HP". Elle commence aussi à se confier à moi, et je comprends de mieux en mieux ce qui ne va pas en elle, ce contre quoi elle se bat, j'en apprends vraiment sur son mal-être et sa façon de fonctionner. Le dernier jour où on se voit avant qu'elle s'en aille à nouveau, elle s'endort contre moi sur le canapé. Elle se sent bien avec moi, contre moi. Lucie me dira d'ailleurs que ça lui avait beaucoup de bien de dormir contre moihttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/12/2/1553028918-c7j1jllxuaeaku-1.png
Elle retourne donc en clinique, et repasse une nouvelle fois me dire au revoir à mon appart me faire un câlin une vingtaine de minuteshttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/38/4/1505999935-lucy-heartfilia-fairy-tail-34846231-1280-720.png
Lucie n'a pas la permission d'avoir son téléphone portable, alors je l'appelle tous les jours en rentrant du travail sur le fixe de la clinique. Nous avons droit à 20 minutes par jour environhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/06/1486909777-5632.png
Quant à moi, je quitte mon appartement pour rejoindre celui de Lucie. En fait, la sœur de Lucie quitte l'appartement et je prends alors sa place. C'était prévu depuis un petit moment. On vivra en colocation tous les deux, avec chacun sa chambre, même si on compte souvent dormir ensemble. On est très content de vivre tous les deux, le quotidien avec l'un et l'autre est très agréable, et on sait qu'on est très compatible pour vivre ensemble. Le fait d'avoir chacun sa chambre nous permettra de respirer et d'avoir chacun son espace et son indépendancehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/38/4/1506001357-lucy-heartfilia-smile-render-png-hd-fairy-tail-by-connytah-chan-d73rq9n.png
Mais un événement à la clinique fait qu'il y a une forte tension entre l'équipe soignante et Lucie. Elle réagit extrêmement mal et fait une crise très forte qui va durer deux jours, qu'elle décrira comme un long cauchemar qu'elle a vécu. Elle m'envoie des messages pendant toute une journée où elle me dit qu'elle va suicider. A vrai dire, j'en ai jamais parlé ici, mais c'est arrivé plusieurs fois qu'elle parle de mourir. Une fois, c'est même moi qui ai du appeler sa mère en urgence pour qu'elle aille voir Lucie car elle m'a dit qu'elle allait se tuer. Malgré ça, je restais stable et là pour ellehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487382298-risitasdepressif.png
Finalement, il ne lui arrivera rien. Elle décide de quitter la ville pour aller passer du temps à Paris. Elle a besoin de mettre sa vie sur pause, elle préfère s'éloigner de la région, donc de sa famille proche et de moi. Ca n'a rien à voir avec moi personnellement, car elle aurait pu juste rester chez sa maman. Elle dira que c'est vital pour ellehttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/12/2/1553028918-c7j1jllxuaeaku-1.png
Je n'ai pas envie de détailler ici, car c'est un sujet complexe, mais si notre relation est vraiment exceptionnelle et se déroule très bien sur tous les plans, il y a un sujet sur lequel on a du mal à être d'accord (question de vision de la vie). Et cela va nous éloigner. Ce voyage à Paris est une sorte de pause, car en plus de ne pas être là, on se parle plus beaucoup.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/15/1491776892-bloggif-58eab299b8692.png
Je fais une soirée avec mes collègues de travail, et je propose à Lucie de passer, ce qu'elle accepte. Elle vient donc pour un petit week-end. Elle est un peu déconnectée de la réalité, comme en déréalisation, mais c'est quand même chouette de se retrouver. La soirée est agréablehttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/48/1480832859-risitas-noel.png
Lucie nous joue du piano. Je n'en ai pas reparlé, mais plus le temps est passé, plus je me suis mis à admirer son talent musical. Elle joue avec une grande finesse. Ce soir là, elle sort les partitions des films de Miyazaki. Elle est face au piano, nous la regardons de dos. Je suis absorbé et subjugué par sa façon de jouer. Je sens mon coeur battre, plus rien autour n'a d'importance, je suis juste plongé dans sa musiquehttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/13/5/1553899834-sqcc.png
Ce soir là, je suis retombé amoureux d'elle. Comme tombé amoureux de la magnifique musicienne qu'elle esthttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/03/1484556453-hapamoureux.png
Elle repart après ce petit weekend pour Paris. Plusieurs semaines passent. Après moultes discussions et hésitations, elle me dit qu'elle veut rompre.
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Quand elle rentre de Paris, elle passe rapidement à l'appartement chercher ses partitions. On discute un peu et on fait un câlin. Au moment de se dire au revoir, on est face à face l'un de l'autre. Elle me relance ce regard somptueux qu'elle avait si souvent pour moi ; ce mélange de tendresse, de bienveillance et d'amour que je ne saurais jamais décrire avec suffisamment de précision. Je me retiens de ne pas pleurer, et elle s'en va. Depuis le balcon, je lui dis au revoir. Elle se retourne, me fait un signe, et remonte dans la voiture de sa maman que je regarde partirhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/03/1484556454-hapcoeurbrise.png
C'est difficile d'expliquer pourquoi elle ne veut plus être avec moi, je crois que c'est un mélange de plusieurs choses, et je suis persuadé qu'il y a pas de "faute à", même si, bien sûr, certaines choses auraient pu être mieux faites de la part de chacun. Je vais essayer d'expliquer un peu afin de ne pas terminer l'histoire comme ça, mais d'un autre côté, je suis un peu comme vous, je n'arrive pas à comprendre exactement ce qu'il s'est passé, ce qu'il se passe. J'ai néanmoins des éléments de réponse, des choses sur lesquelles j'ai réfléchi, pris conscience.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/03/1484556455-hapdepression.png
Il y a notamment le fait qu'elle faisait des efforts en étant avec moi, en partie parce qu'elle n'allait pas très bien. Je comprends maintenant certaines choses avec le recul de la rupture, qui a quelques mois maintenant. Mais on a jamais vraiment pu parler de tout ça, on aura pas le droit à une seconde chance, et c'est ça qui est aujourd'hui difficile. Je reste évidemment persuadé aujourd'hui que les choses pourraient fonctionner avec de la discussionhttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/03/3/1579111006-1511549937-stickerjvc-hap-triste.png
Aujourd'hui, elle est chez sa maman et essaie d'aller mieux. Moi, je suis resté dans notre colocation, cette projection irréalisée d'une cohabitation heureuse. Apparemment, sa maman a résilier le bail pour la fin du mois de juin. Je n'ai aucune idée de quoi faire, chercher un appart à Toulouse ou rentrer chez ma mère. Je n'ai même pas eu la force d'annoncer la rupture à ma maman.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487382298-risitasdepressif.png
Lucie est passée à autre chose, il paraît. "Oui c'était beau, oui c'était chouette, oui ça m'a apporté. J'ai avancé, et nous c'est "avant"". Me voilà à vivre avec cette peine. Lucie me manque, mais ce n'est pas le plus difficile. Le plus dur, c'est de me dire que la beauté de cette relation là a disparue à tout jamais. C'était pour moi la femme de ma vie.https://image.noelshack.com/fichiers/2019/13/6/1553946744-aglgla.png
C'est difficile de ne pas avoir de seconde chance entre nous. J'ai cet amer sentiment que ce qu'on a vécu méritait mieux que ce genre de fin. Surtout qu'après avoir discuté et avec du recul, j'ai compris certaines choses.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/18/1493841807-hap-gamer-triste-ns.png
Je suis censé faire pareil, tourner la page. Dire au revoir à sa tendresse et sa douceur, aux regards qu'elle me lançait, à son sens esthétique qui lui faisait admirer les paysages et jouer du piano avec une délicatesse inégalée. Je suis censé dire adieu à celle avec qui je me baladait, qui m'enseignait le piano, à celle avec qui le sexe était une magnifique union. Celle avec qui chaque moment était d'une telle douceur. Au revoir à celle qui a fait battre mon cœur en jouait du piano, celle qui me faisait me sentir complet, à celle dont l'amour que je ressentais me faisait parfois ressentir un rayon lumineux en moihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/03/1484556453-hapamoureux.png
Au revoir à celle qui m'a, entre autre, donné ces mots
"Je pense que c'est cette "clarté" que je trouve si belle chez toi, que c'est ce qui te rend si précieux à mes yeux Je pense que c'est cette préciosité que je mets derrière "je suis déjà attaché à toi" "
"C'est trop beau de t'avoir rencontré, j'aurais trouvé ça du gâchis que de refuser ça "
"Tu me parais sublime et lumineux, mais aussi plein de douceur et de délicatesse. Mais tout ce que je pourrais dire serais trop loin de ce qui fait que "wow". J'ai l'impression que tes qualités, aussi belles soient-elles, ne sont que secondaires à côté de ce "toi" au centre, sur lequel je suis incapable de poser un mot, à part peut être qu'il me touche en plein cœur, tout avec une douceur ineffable "
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PS : je sais que ça part d'un bon sentiment, mais j'ai vraiment pas envie qu'on me fasse la morale / la leçon, ou qu'on analyse pour moi ce qu'il s'est passé.
Ptorobono
2021-05-14 16:16:22
Conclusion
Comment faire, sans sa sublime et ineffable douceur ?
Comment faire, sans sa musique qui me transportait ?
Comment faire, sans ce regard qui me touchait au plus profond de moi ?
Comment faire, sans l'amour de ma vie ?
Comment faire, pour accepter que tout s'arrête ainsi ?
Cette rupture m'a fait réfléchir et prendre conscience de quelque chose. Le monde est-il trop cruel pour moi, ou bien suis-je trop naïf pour lui ? La réponse importe peu, et il me paraît impossible de répondre à cette question. Quoi qu'il en soit, il y a un décalage injuste entre lui et moi, qui, je crois, n'est pas strictement circonscrits à ces deux relations amoureuses. Mais ce sont elles qui l'ont mis en évidence.
Contrairement à ma rupture précédente, je ne ressens pas cette vive douleur insupportable ; mais plutôt un malheur profond et ancré, comme une lassitude extrême que je vis comme une réelle injustice. Je n'ai pas attendu le milieu de la vingtaine pour prendre connaissance de l'injuste qui règne ici. Cependant, en prendre conscience en le vivant est une autre histoire. Et aujourd'hui, si je devais avoir une seule certitude, c'est que je ne mérite pas le malheur qui m'incombe.
Au bout du compte, il n'y a personne à blâmer. C'est comme ça.
Je n'irai pas publiquement plus loin dans mes réflexions. Je vous remercie sincèrement de m'avoir lu, et pour vos nombreux messages touchants.
Ici s'arrête mon récit.
