sprinteur26
2020-03-23 19:08:43
Le 21 mars 2020 à 23:02:11 sanek_ a écrit :
Trailer :
COVID-19 : des rumeurs circulent, le virus aurait muté, devenant plus contagieux et virulent. Le confinement se prolonge tandis que l'épidémie fait des ravages, provoquant un effondrement progressive des nations.
Julien, 24 ans, se retrouve piégé avec Louise, sa colocataire.
On oublie pas le poster son petit message si l'histoire vous plaît et si vous voulez qu'elle continue.
Chapitre 1 :
« … 1782 décès ont malheureusement été contrastés et 19567 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs. L’épidémie n’est toujours pas contrôlée et nous ne sommes pas encore au pic, je veux vous rappeler à tous l’importance de respecter le confinement, c’est notre seule chance de limiter l’hécatombe... »
Julien écoutait en silence la déclaration journalière d’Olivier Véran, le ministre de la santé, quand la télévision s’éteignit soudainement.
- Ça suffit ! J’en ai marre d’écouter le croque-mort, lança Louise, télécommande en main.
- Euh, moi ça m’intéresse, rallume !
- Non, ça suffit !
Julien poussa un long soupir. Il n’avait aucune envie de s’engager dans une nouvelle dispute avec cette insupportable égoïste. La dernière ne datait que du début d’après-midi. Louise lui reprochait de n’avoir pas fait sa vaisselle de la veille tandis qu’il l’accusait de la disparition de sa boîte d’Oréo. Après un mois confinés à deux, c’était presque un miracle qu’ils ne se soient pas déjà entretués.
- J’en ai marre cria-t-elle en pointant du doigt un paquet de chips vide qui traînait sur la table, t’es un vrai dégueulasse !
- C’est bon calme toi, je vais ranger, ne me fais pas une descente d’organes pour un peu de bordel.
Louise lui lança un regard noir avant d’aller s’enfermer dans sa chambre en claquant violemment la porte.
- Rends les Oréo !
- Va te faire foutre !
Julien haussa les épaules, résigné.
D’ordinaire, ils étaient six, deux garçons et quatre filles dans la colocation, se partageant la cuisine, le living et les deux salles de bain.
Dès l’annonce du confinement, ils avaient tous quittés la ville pour rejoindre leurs parents. Après tout, qui avait envie de rester piégé dans l’une des zones les plus touchées par l’épidémie, loin de sa famille ?
Lui n’avait pas eu le choix, son père étant sous immunosuppresseurs pour une greffe de rein et il était impensable de prendre le risque de le contaminer. Quant à Louise, Elle était restée évasive sur le sujet. Julien n’avait pas insisté, ils n’étaient pas vraiment proches.
- Qu’elle aille au diable, dit-il en allumant manuellement le téléviseur.
La conférence de presse était terminée. Sur le plateau, un député de la majorité s’écharpait avec un socialiste, un républicain et deux médecins sur la situation épouvantable que traversait le pays.
- Où sont les masques ?! Où sont les respirateurs que vous nous aviez promis ? aboya l’anesthésiste réanimateur du CHU de Reims.
- Nul part, le gouvernement est dépassé, il n’a rien anticipé, nous courons vers la pire crise de notre histoire après la dernière guerre mondiale !
Rapidement, la discussion vira à la cacophonie générale et Julien coupa le son, écœuré. Le décompte macabre défilait en bas de l’écran : 34675 morts et 389000 personnes infectés. Officiellement, du moins.
Il décida de faire un peu de rangement pour s’occuper l’esprit. D’abord le salon puis la cuisine. Il constata, effaré, que les deux étagères étaient presques vides.
- Nom de dieu, maromona-t-il, c’est pas comme si je lui disais chaque jour de gérer correctement ses stocks.
Julien hésita : devait-il lui proposer de mettre en commun leurs vivres ? Non. Que la voleuse d’Oréo aille au diable. Il ne lui céderait rien.
C'est un roman bordel nous on veut une risistoire.
sanek_
2020-03-23 21:13:39
Partie 10 :
Julien regarda à travers le judas une vingtaine de secondes. Personne dans les rues. Personne sauf cette maudite créature hurlante.
Il ouvrit la porte avec appréhension, masque chirurgical et gants en latex.
- Là, là, calme toi, tout doux, tout doux.
Le chien sautait autour de lui en aboyant, le pelage taché de sang. Sa patte arrière droite ne touchait pas le sol.
Impossible de le faire taire ! Chaque fois que Julien essayait de l’attraper, l’animal reculait, le poussant à le suivre. Il se retrouvait à plusieurs mètres de la colocation quand il comprit. Le chien le guidait vers les deux victimes.
- Tu veux que je fasse quoi, le génie ? Que je ressuscite ta maîtresse ?!
Cela faisait bien un quart d’heure qu’il aboyait en continue et il ne semblait pas se calmer le moins du monde. C’était dangereux, absolument dangereux, pour lui, pour Louise…
Julien s’accroupit devant la tête éclatée de la pauvre femme. Le chien s’approcha en gémissant, mis en confiance par les mots apaisants du jeune homme.
- C’est bien, très bien, l’encouragea-t-il en le caressant, brave bête !
Sa main gauche surgit avec la vitesse d’un cobra pour lui saisir le cou. Il serra fort, plaquant le chien contre le bitume puis il pesa de tout son poids en serrant les dents.
Meurs, hurla-t-il mentalement, meurs putain, je t’en pris, meurs !
Mais le chien se mourait toujours pas. Il semblait s’être écoulé un siècle avant que le petit corps ne soit enfin pris de spasmes et qu’il se fige.
Julien s’écroula, nauséeux. Le monde tanguait autour, ses oreilles bourdonnaient.
Qu’avait-il fait ? Assassiner une deuxième fois cette noble et fidèle créature ?
Non. Non.
Non.
Une bouche à nourrir, une usine à déjections, un aboyeur fou, un danger pour eux.
C’était un geste lâche mais une décision courageuse, voulut-il croire. Mais alors, pourquoi avait-il si honte ? Il se dégoûtait.
Les héros ne survivaient pas…
Son coeur manqua de s’arrêter. Quelqu’un venait de gémir, là, tout proche. C’était la jeune femme. Il roula jusqu’à elle, incapable de marcher. Tout juste la vingtaine, elle avait un visage rond et une frange blonde qui lui donnait un air juvénile. Le froid l’avait rendu plus pâle que Louise. Elle émit un autre son, plus fort, puis elle se mit à crier :
- Aidez-moi, aidez-moi !
Julien en aurait pleuré. Pourquoi les morts ne pouvaient-ils pas le rester ? Pourquoi le destin lui offrait tant de bonheur pour tout lui arracher le soir même ?
- Silence bordel, je vais t’aider, mais ne crie pas !
Il s’approcha et elle hurla de plus belle, obligeant le jeune homme à grimper sur elle pour lui la secouer.
- Ferme là, juste ferme là !
L’inconnue puisa dans ses réserves pour pousser des braillements d’une intensité ravageuse. Son poing droit vint lui cogner la tempe sans que cela ne suffise à l'interrompre. Alors, il recommença. Deux fois. Trois fois. Quatre fois.
Il resta une minute, en position foetale, entre elle et le chien, mesurant la folie qu’il venait de commettre. Un tueur de femme et de chien ! Il rejoignait donc par la grande porte le panthéon des lâches, au côté du militaire et des pires ordures de l’humanité.
Julien l’assassin, terreur des canidés et des femmes en commotionnées.
Quelle excuse lui permettrait de distraire sa conscience, maintenant aussi bruyante qu’un concert d’aboiements et de cris de détresse ?
Avait-il agi par détermination ou avait-il, tout simplement, choisi la facilité par pur égoïsme ?
- Julien ! Julien !
- Me tape pas dessus, je vais bien.
- Idiot ! J'étais morte d'inquiétude !
Julien se mordit la langue jusqu’à goûter son propre sang. Il assumerait le carnage et il perdrait Louise. Ce serait une juste punition pour un homme sans honneur.
TUEUR DE FEMME ET CHIEN.
Mais…
Cette écervelée était incapable de survivre seule, elle finirait par se rendre d’elle-même aux soldats. Qui sait ce qu’on lui ferait une fois emportée dans le camion.
Non, il ne pouvait pas lui dire la vérité. Pour son propre bien.
Il avait agi pour eux et il porterait seul le poids de ses crimes.
- Le chien… Il m’a conduit ici… ici avant de se laisser mourir aux pieds de sa maitresse… Et cette pauvre fille, j’ai voulu l’aider Louise, je te le jure, mais elle a perdu connaissance, elle est morte.
- Oh mon Ju, viens ici ! Tu as fait de ton mieux, viens !
Il sourit tandis qu’elle le tirait pour l’installer sur ses cuisses. Elle le berça au milieu de la rue, déposant des baisers sur son front, lui murmurant des paroles réconfortantes.
Oui, Julien avait bien agi. Il en était persuadé. C’était pour le mieux.
- Julien ! couina Louise, écoute, elle respire encore ! Il faut qu’on l’emmène !
Pourquoi les morts ne pouvaient-ils pas le rester ?!
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