Le 20 mars 2021 à 18:04:44 Redhodd a écrit :
Le 20 mars 2021 à 18:01:29 Mudec36 a écrit :
En effet il a fossoyé la démographie et les finances françaises pour rien du tout si ce n'est la branlette sur des stratégies militaires
Thierry LENTZ "Napoleon en 100 question" :
"Le bilan humain des guerres Napoléonienne est presque impossible à établir, ce qui a sans doute ouvert la voie au estimations les plus farfelues. On se heurte ici à l'absence de sources primaire facilement exploitables. Évaluer péniblement, et avec une marge d'erreur importante, les perte des bataille est réalisable. En revanche, peu d'informations sont connues sur les blessés qui succombèrent dans les jours, les semaines et les mois suivants, ou sur les soldats mort de maladie ou d'accideny. Quand au perte civil, le sujet n'a pratiquement pas été abordé. Ce n'était d'ailleurs pas, du reste de la préoccupation de l'époque.
Les estimations du XIVe siècle furent longtemps acceptées sans aucune mise en doute : la plupart peuvent être réfutées. Taine avançait par exemple, que 3,1 millions de français ont trouvé la mort dans les guerres de la révolution et de l'Empire, dont 1,7 millions pour la seule période Napoléonienne. De tel chiffres rapporté au nombre de mobilisés (1,35 millions sous la révolution et 2,2 millions sous l'Empire) tendraient à montrer que.... Presque tout les soldats français ont été tués. Or, le recensement préalable à l'attribution de la médaille de sainte Hélène effectué sous le second empire fait apparaître que plus de 200 000 d'entre eux étaient encore en vie quarante ans après Waterloo.
Aujourd'hui on estime généralement que 600 000 à 1,3 millions de français périrent lors des campagnes militaires entre 1792 et 1815, dont 70% à 75% pour les guerres de l'Empire (1805-1815) soit entre 400 000 et 1 millions d'individus. Les chiffres réel se rapprochent probablement du milieu de la fourchette, dont l'amplitude constitue à elle seule un aveu d'impuissance. Ces chiffres, par exemple tiennent compte des "disparus" ceux qui ne rentrerent jamais dans leur régiment, soit des dizaines de milliers d'hommes. Or, tous les disparus ne sont pas mort, comme le montre une récente étude qui révèle que plusieurs milliers d'hommes -30 000, 40 000, 50 000 ? - de déserteur et prisonnier français s'installèrent en Russie pendant et après la campagne de 1812. De même, le nombre de tué des bataille est revue à la baisse. L'exemple d'Austerlitz est frappant ; jusqu'à présent les bilans s'établissaient autour de 5000 mort français : un comptage précis réalisé hommes par hommes par deux historiens courageux a ramené ce chiffre autour de 1600. La remarque s'applique aussi pour Eylau qui passe pour être une boucherie, et pour laquelle un peu plus de 2700 mort français sont dénombrés _ a comparer au 6800 tué a Waterloo.
L'incertitude est la même en ce qui concerne les perte des alliés et des ennemis de la France, qui sont estimés comme étant légèrement supérieures à celle de la grande armée. Si de tel chiffres sont admis, les guerres de l'Empire auraient donc coûté à l'Europe entre 1 et 2,5 millions d'hommes en dix ans contre plus de 10 millions pendant la guerre de Trente ans et en 1914:1918 trois a quatre fois plus en 1939-1945.
Sans que ce constat nous console, les démographe ont montré que le continent avait bien surmonté l'épreuve des guerres de la révolution et de l'Empire en raison des progrès de l'accouchement, de la médecine et, sans doute, de la modification des conditions juridiques du mariage, du divorce et de héritage. la France comptais 900 000 habitants de plus en 1801 que dix ans plutôt, et prés de 1,5 millions d'habitants de plus en 1815 qu'en 1790. La population de l'ensemble de l'Europe augmenta également : la croissance démographique fut même légèrement supérieure pour la période 1790-1816 que pour celle qui court de 1740 à la révolution."
Jean TULard "Napoleon chef de guerre" chapitre "1 millions de morts" pages 185 et 186 écrit :
"Napoleon a-t-il saigné démographiquement la France par ses guerres ? Si l'on prend le cas de Paris, il est vrai préservé comme l'Ouest de la France par des appels plus modérés de conscrits, on compterait 4292 morts, soit un Parisiens sur cent ayant péri sur Les champs de bataille de l'Empire.
Mais le désir d'échapper à la conscription, qui ne frappe que les célibataires, explique la multiplication des mariages. Le taux de nuptialité passe de 7,3 % à 8%, Seule la crise économique de 1810-1811 en ralentit la poussée. Conséquence : Bertillon compte trois naissances pour un mariage dans la période de 1781-1800, il en compte quatre dans les années 1801-1820. La contraception n'a encore que des effets limités, mais on note à Paris et dans les campagnes un nombre élevé d'enfants abandonnés.
On ne saurait donc parler d'effondrement démographique. La conscription n'a pas eu d'effet vraiment négatifs sur l'agriculture et l'industrie. La pénurie relative de main-d'œuvre dans une France encore médiocrement industrialisée a eu pour conséquence une forte hausse des salaires, même pour les ouvriers agricoles, le prolétariat à l'époque le plus mal traité."
Sur les finances :
"Le bilan compatible du consulat et de l'Empire est constaté. Si le régime connaît peu de crises de trésorerie, sa gestion des finances publiques est parfois acrobatique, quand bien même les niveaux de dettes et de déficit n'ont rien en commun, en proportion avec ce que nous connaissons aujourd'hui.
Au final l'Empire affiche un déficit élevé, en particulier à cause des dépenses militaires effectuées lors des deux dernières années durant les derniers mois. Les dépenses non payés au 1er avril 1814 se chiffrent à 503 millions de francs dont plus de la moitié correspond a l'effort de guerres.
Quand au dettes elles s'élèvent à environs 700 millions de francs, niveau comparable à celui dont Napoleon a hérité du Directoire. Après Waterloo le bilan Napoléonien se dégrade de façon spectaculaire. L'arrièré se chiffre à près de 700 millions de francs au début de l'automne 1815.
Le traité de Paris de novembre 1815, signé avec les vainqueurs abonde ces sommes de 700 millions d'indemnités de guerres. Les trois ans qui suivent occasionnent encore 328 millions de frais d'entretien des forces d'occupation. Enfin, de l'Europe entière affluent des demandes d'indemnités de particulier lésés par les guerres "antérieure a 1814" une possibilité ouverte par les traités. Une sommes de 240 millions est retenue, après négociation et signature d'une convention, le 25 avril 1818.
Les 2 milliards sont atteints et, comme l'a écrit l'historien pierre Branda, l'aventure du retour de l'île d'Elbe constitue bien "les cent jours les plus chers de l'histoire de France".
Parce que la France est un pays riches et qu'elle sait s'imposer un programme drastique d'économies, notamment dans le domaine militaire, la restauration parvient à résorber progressivement le déficit en s'appuyant sur l'excellente administration fiscale mise en place par Napoléon. "
Sources : Napoleon en 100 question, Thierry lentz édition Tallandier