Mythopoeia
2022-02-06 04:55:14
Le 06 février 2022 à 03:53:11 :
Le 06 février 2022 à 03:23:06 :
Le 06 février 2022 à 03:06:21 :
Le 06 février 2022 à 03:05:33 :
L'auteur qui disparaît dès qu'il s'agit de débattre mdr.
Ah dsl, non c'est quoi selon toi ?
Qu'est-ce qui rendait l'éducation grecque si singulière ? Pourquoi diable faisaient-ils apprendre par cœur un récit largement romancé (et pourtant vendu comme l'exemple bien réel à suivre) à leur jeunesse ?
Tu peux comparer ça à l'Histoire que l'on enseigne aujourd'hui et qui se veut (quand elle n'est pas trop teintée d'idéologie) scientifique. On enseigne l'Histoire comme une science sociale. Une Histoire du fait, désenchantée. Était-ce sa seule fonction ? Quel impact cela peut-il avoir sur la jeunesse ?
Ça se traverse aussi des réflexions de Nietzsche sur la science, et le rôle de la poésie que nous avons largement abandonnée. La science, aussi utile fut-elle, aseptise. Et généraliser ses codes jusqu'au rapport des hommes à ce qui les dépasse c'est éteindre leur cœur.
Certains te l'ont déjà signifié sur le topic. La science moderne n'étant plus animée par un volonté supérieure, une quête d'Absolu, finit par perdre toute sa fougue d'antan. Je ne dis pas que le fait (avéré) d'un taux de macro-innovations/tête divisé par quatre an un siècle est uniquement causé par cela, mais ça joue nécessairement un rôle.
On pourrait aussi développer sur l'incapacité de l'agnosticisme à offrir un principe de société complet et cohérent aux hommes. La religion donnait à ceux-ci un but commun, une somme de lois morales partagées, un rapport de transcendance, un système politique, les outils politiques d'une subsidiarité efficace de la société par l'ordre paroissial.
L'agnosticisme n'offre rien de tout ça. Il ne motive personne faute d'avoir su s'incarner réellement dans un nouveau rapport de transcendance, il n'offre aucun ordre pérenne à la société.
Dans les faits, l'agnosticisme est, très empiriquement, un mauvais logiciel de société.
Je vois pas en quoi un modèle de société vient faire dans le débat soulevé par l'auteur.
D'ailleurs ce que tu dis est pas forcément vrai. La relgion n'est pas au centre de chaque société et ce n'est pas le seul facteur qui meut l'être humain. Ca peut être une idéologie, un but commun (réel ou non).
Les Japonais n'ont pas de religion, pour la majorité. Ca les empêche pas d'être aux antipodes de ce que tu décris.
C'est simplement faux.
Les japonais ont une spiritualité, une collection de mythes en lesquels ils croient en partie, une histoire qu'ils maîtrisent sur le bout des doigts, un lien profond avec leur terre, et par lesquels se réengendre un modèle de société et un idéal de nation.
Il en était de même pour l'Italie fasciste qui a construit une véritable "spiritualité de la Nation".
Dans les deux cas, Japonais comme Italiens se battent pour un idéal qui les dépassant. Mon message ne dit pas "il faut être religieux", mon message dit "l'agnosticisme seul, comme doctrine individuelle, ne permet aucune cohésion".
Le 06 février 2022 à 04:00:18 :
Le 06 février 2022 à 03:23:06 Mythopoeia a écrit :
Le 06 février 2022 à 03:06:21 :
Le 06 février 2022 à 03:05:33 :
L'auteur qui disparaît dès qu'il s'agit de débattre mdr.
Ah dsl, non c'est quoi selon toi ?
Qu'est-ce qui rendait l'éducation grecque si singulière ? Pourquoi diable faisaient-ils apprendre par cœur un récit largement romancé (et pourtant vendu comme l'exemple bien réel à suivre) à leur jeunesse ?
Tu peux comparer ça à l'Histoire que l'on enseigne aujourd'hui et qui se veut (quand elle n'est pas trop teintée d'idéologie) scientifique. On enseigne l'Histoire comme une science sociale. Une Histoire du fait, désenchantée. Était-ce sa seule fonction ? Quel impact cela peut-il avoir sur la jeunesse ?
Ça se traverse aussi des réflexions de Nietzsche sur la science, et le rôle de la poésie que nous avons largement abandonnée. La science, aussi utile fut-elle, aseptise. Et généraliser ses codes jusqu'au rapport des hommes à ce qui les dépasse c'est éteindre leur cœur.
Certains te l'ont déjà signifié sur le topic. La science moderne n'étant plus animée par un volonté supérieure, une quête d'Absolu, finit par perdre toute sa fougue d'antan. Je ne dis pas que le fait (avéré) d'un taux de macro-innovations/tête divisé par quatre an un siècle est uniquement causé par cela, mais ça joue nécessairement un rôle.
On pourrait aussi développer sur l'incapacité de l'agnosticisme à offrir un principe de société complet et cohérent aux hommes. La religion donnait à ceux-ci un but commun, une somme de lois morales partagées, un rapport de transcendance, un système politique, les outils politiques d'une subsidiarité efficace de la société par l'ordre paroissial.
L'agnosticisme n'offre rien de tout ça. Il ne motive personne faute d'avoir su s'incarner réellement dans un nouveau rapport de transcendance, il n'offre aucun ordre pérenne à la société.
Dans les faits, l'agnosticisme est, très empiriquement, un mauvais logiciel de société.
C'est marrant, tu dis d'une autre façon ce que je t'ai déjà vu dire sur un autre topic à propos de l'absurdité et la même objection me vient : j'entends bien l'argument que la science peut aseptiser (et je suis en partie d'accord dans un certain contexte) mais elle peut aussi être au contraire un vecteur de transcendance.
"un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup en rapproche", comme disait l'autre
Que le monde soit possiblement absurde constitue en soi un absolu ou quelque chose de supérieur à mes yeux (même si j'ai échoué à te faire comprendre en quoi ce n'était pas contradictoire), et ne m'empêche pas de ressentir un certain "enchantement", au contraire, car cette absurdité semble "belle" et parfaite en soi. Tout ce qui a un sens rigide est limité par ce sens. L'absurde est illimité. Et l'absence de limite est quelque chose d'absolu en soi.
En revanche, tout ça me mène à une existence essentiellement contemplative et je suis en effet peu motivé à me lancer dans de grands projets, même si le côté "tout est permis" me motive parfois à faire le contraire. Mais où est la preuve que l'inactivité est un mal ? L'humanité ne s'est-elle pas abîmée à force de chercher sans cesse "la fougue" ? Ce que tu nommes l'aseptisation peut être vu comme une forme de sagesse et nous mener à une moralité commune basée sur la tempérance.
Ce qui t'empêche de le voir c'est que tu pars du principe qu'il faut nécessairement agir, et que l'être humain ne peut être autre chose qu'un conquérant. Mais tout ça se discute et c'est très culturel. Une société fonctionnelle peut parfaitement reposer sur l'absurdité (réelle ou supposée) et une vision positive de celle-ci. En somme tu voudrais que les hommes soient exaltés par l'action, là où j'y vois une promesse future de malheurs (dérives destructrices, mythe d'Icare et le fameux pendule de la souffrance à l'ennui).
Enfin, je digresse.
Je reprécise, déjà, que pour moi il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour tendre vers l'Absolu, faire de la vraie science, et autres. Je voulais surtout évoquer le fait que l'agnosticisme n'étant pas intégré à un ensemble plus large et cohérent qui sache générer ce désir de puissance et d'infini, il finit par n'être que la doctrine du doute, et d'une forme de contemplation statique que tu décris ensuite.
Pour la suite du message j'aurais tendance à être d'accord sur le fait qu'il est possible pour certaines personnes d'annihiler toute volonté de puissance et de préhension de leur propre réalité, toute volonté à en percer les mystères. Qu'on peut, jusqu'à un certain degré, anéantir nos désirs et notre ego, et simplement se contenter d'une lecture absurdiste de l'Univers, où rien n'aurait de sens qui nous soit en tout cas accessible par la raison (ou accessible tout court). Les védiques pensaient déjà comme ça, que les hommes baignaient dans l'illusion absolue et totalisante du prātibhāsika. Et s'ils estimaient que quelque sagesse puisse être atteinte, c'était par le refus, le retrait de soi-même par rapport à ce de ce monde physique et immédiat, via l'exercice de la méditation.
Je crois que l'Homme est véhicule de puissance. Il naît du désir de puissance, et ne vit que pour le perpétuer. Peut-être ai-je tort, et peut-être que toute la valeur que l'existence recèle émerge de l'exact contraire : nier ces désirs-là, et atteindre quelque éveil.