Le 22 janvier 2022 à 00:17:46 :
Le 22 janvier 2022 à 00:09:34 :
Franchement si c'est vrai c'est que y a un souci caché, c'est pas possible.
Lefigaro vient de révéler que lepen a plus de fric pour faire campagne. Est ce que ça expliquerait tous ces ralliements ?
ENQUÊTE - Des règles de financement plus strictes qu’il y a cinq ans et la frilosité des banques conduisent la candidate à compter sur son parti, déjà endetté d’une vingtaine de millions d’euros, pour financer sa campagne.
Davantage que les courbes de ses concurrents dans les sondages, plus encore que ces 500 signatures d’élus indispensables à toute candidature présidentielle, c’est encore et toujours les finances qui soucient Marine Le Pen. En l’absence de prêt bancaire, son mouvement, déjà lourdement endetté, peine un peu plus chaque mois à avancer les fonds nécessaires à sa campagne présidentielle.
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«Ça commence à devenir compliqué, a reconnu la candidate du Rassemblement national, ce mercredi, sur Franceinfo. Si ce sont les banques qui peuvent décider qui est candidat et qui n’est pas candidat, alors on a quand même du souci à se faire!» Un avertissement que n’hésite pas à dramatiser le mandataire financier de sa campagne, l’eurodéputé venu des Républicains Jean-Paul Garraud. «Si on ne trouve pas de prêt bancaire à court terme, c’est-à-dire d’ici quelques semaines, il n’est pas exclu que l’on soit obligés d’arrêter la campagne», confie-t-il, angoissé, au Figaro.
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Outre la BNP, HSBC ou la Société générale, qui ont pour règle de ne jamais prêter aux candidats, l’équipe de Marine Le Pen attend les réponses de la Bred, du Crédit agricole et du Crédit coopératif. Toutes ont été sollicitées entre octobre et novembre dernier. Des touches existeraient avec plusieurs banques européennes. Selon nos informations, des discussions sont également en cours avec le Crédit mutuel, mais buttent sur une condition particulière: la demande de caution d’un même montant que la somme réclamée, suffisamment liquide comme une assurance-vie et provenant d’une personne physique. «C’est la première fois que je vois une telle garantie réclamée, ce n’est demandé à aucun autre candidat, ne décolère pas l’ancien trésorier du Rassemblement national Wallerand de Saint-Just. Moi, je n’ai pas trouvé!» Le médiateur du crédit, Jean-Raphaël Alventosa, chargé d’aider les candidats à trouver des solutions bancaires, justifie: «Quand vous avez quelqu’un qui est moins solide financièrement que quelqu’un d’autre, les banques demandent plus de garanties. Il est logique de se comporter différemment avec quelqu’un qui a beaucoup d’argent et avec quelqu’un qui n’en a pas.»
Des difficultés lors de la dernière présidentielle
Il y a cinq ans, lors de la dernière présidentielle, les équipes de Marine Le Pen rencontraient déjà toutes les difficultés à débloquer des fonds. Le risque que constitue une élection, les faibles garanties qu’offrent les partis politiques, la publicité et surtout le préjudice d’image qui peut en découler pour les banques les ont toujours dissuadéesde se mêler de politique en général, et du Rassemblement national en particulier. Ce n’est finalement qu’en juin 2017, après le second tour, quelques semaines avant le dépôt des comptes, que le parti à la flamme avait finalement réussi à décrocher un prêt. «C’était moins une. Si on ne l’avait finalement pas trouvé, on présentait les comptes de la présidentielle en déficit avec un nombre important de factures impayées, et le FN sautait», se remémore Wallerand de Saint-Just. Le temps de la campagne, la candidate avait cependant pu compter sur l’aide financière de Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen, qui lui avait avancé la coquette somme de 6 millions d’euros…
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Une aide rendue impossible par une loi de 2017, interdisant désormais tout prêt de microparti, de personne physique comme de banques extraeuropéennes aux candidats. Un durcissement des règles qui devait, originellement, être assorti de la création d’une «banque de la démocratie», promesse jamais tenue d’Emmanuel Macron. Depuis le début de la campagne, en septembre, Marine Le Pen aurait dépensé, selon nos informations, quelque 2 millions d’euros. Autant d’argent provenant essentiellement de «contributions du RN données au compte-goutte, par tranches de 50.000 euros», renseigne Jean-Paul Garraud. Mais les caisses du parti déjà endetté d’une vingtaine de millions d’euros sont loin d’être extensibles... Selon plusieurs sources, les réserves de liquidités du RN approchent d’un dangereux plancher. Au point que la dotation publique annuelle de 5,2 millions d’euros est attendue comme le messie. Elle devrait être versée la semaine du 7 mars. «D’ici là, il va falloir qu’on fasse de la soudure, abonde Wallerand de Saint-Just. Pour l’instant, nos fournisseurs nous font confiance...»
Voyages en seconde classe
Pour rentrer dans les clous et toujours rester en situation de payer les salaires, la campagne de Marine Le Pen est placée depuis de longs mois sous le signe de l’économie. Elle salarie moins d’une vingtaine de personnes, quand sa concurrente de LR, Valérie Pécresse, peut compter, elle, sur une quarantaine de personnes. Les déplacements ne se font plus qu’en délégation restreinte, oscillant entre cinq et dix personnes maximum. Hormis la candidate et son garde du corps, tous voyagent en seconde classe et sont logés dans des hôtels où la nuit est plafonnée à 60 euros. «On est sur une campagne très contrainte, confirme Garraud. On ne fait pas du tout la campagne que nous aimerions faire, quitte à être petits bras…»
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Le directeur de campagne, Christophe Bay, tempère: «Nous n’avons jusque-là jamais renoncé à une opération pour raisons financières.» Contrairement à la dernière présidentielle, où la candidate s’était rendue aux États-Unis, en Russie, au Tchad et en Égypte, aucun déplacement à l’étranger n’est pour le moment à l’agenda. «Ça ne sert à rien», justifie-t-on. Quant aux grandes réunions publiques dont raffole son rival Éric Zemmour, seules trois sont dans les tuyaux: le 5 février prochain, la veille du premier tour, et avant le second si Marine Le Pen y est qualifiée. Un choix en partie dicté par un motif financier. «C’est peut-être le seul avantage du Covid, la véritable campagne ne va commencer qu’en février. Si ça avait été octobre, je ne sais pas comment on aurait fait», avoue un membre de l’équipe Le Pen.