Barbatos_III
2021-12-14 14:48:50
Jean-Marc Jancovici est connu pour être un partisan affirmé de l'énergie nucléaire6. Il présente celle-ci comme étant l'une des rares alternatives techniquement crédibles et mûres permettant de se défaire de la « contrainte carbone ». Il regroupe sous ce dernier terme les risques de crise économique et sociale majeure liés à notre trop forte dépendance aux hydrocarbures alors que le plafonnement de la production mondiale approche ou est en coursJMJ 7, ainsi que le péril d'un changement climatique de grande ampleur qui découlera de l'usage massif des énergies fossiles encore disponibles (gaz naturel, charbon, schiste bitumineux, gaz de schiste, etc.). De plus, les limites des gisements de minerais métalliques remettent en cause la viabilité du recours massif à certaines énergies renouvelables comme le photovoltaïque, dont le processus d'exploitation n'est, en fait, pas renouvelable. Ainsi : « Le nucléaire est quelques dizaines ou centaines de fois moins consommateur de métal par kWh produit que le solaire, par exemple. Un monde où chacun aurait son panneau sur son toit et la batterie dans la cave, à mode de vie constant, est physiquement inatteignable. […] Dans un monde où les ressources vont se contracter, le nucléaire est un amortisseur de la contractioniJMJ 2. » Le nucléaire est donc la seule filière énergétique permettant d'améliorer l'autonomie énergétique d'un territoireiJMJ 3.
Il affirme encore que le nucléaire « évite plus d'inconvénients qu'il n'en crée », constituant une source d'énergie acceptable et même souhaitable car, l'économie étant liée à l'énergie, un recours massif au nucléaire partout où cela est possible (selon des critères de stabilité géologique et géopolitique) éviterait une crise économique et sociale trop brutale, due à un scénario mêlant les seules économies d'énergie au développement des énergies renouvelablesJMJ 8. Sa position lui vaut des critiques de la part des militants antinucléairesiJMJ 4,22. Pour lui, on peut garantir un approvisionnement énergétique identique en volume et en prix à ce que fournissent actuellement les combustibles fossiles en se reportant sur l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables, mais cela ne sera possible que pendant quelques décennies. Il conclut en expliquant que l'essentiel du problème énergétique devra se résoudre d'ici à 2050 par des économies d'énergie très importantes, incitées par des hausses de prix progressives, acceptées et planifiées, via la taxe carbone engendrant une redistribution de la fiscalité, et non subies sous l'effet de crises extérieures engendrant une fuite de capitaux vers les pays producteurs.
Sur le problème des risques induits, Jean-Marc Jancovici livre sur son site web une analyse sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et de son traitement par les médiasJMJ 8 :
« En ce qui concerne l'accident de Tchernobyl, la majorité des informations qui circulent sont de 3e main, quand ce n'est pas plus : “quelqu'un” m'a dit qu'on lui a dit que, etc. La quasi-totalité des choses que l'on peut lire ou entendre dans les médias n'émanent pas de médecins ou de biologistes en direct, mais de militants antinucléaires, qui ne publient pas dans des revues scientifiques à comité de lecture. Ce mode de fonctionnement des médias autorise toutes les manipulationsJMJ 8. »
En juillet 2011, il dit dans un entretien à l'occasion de la publication de Changer le monde : tout un programmeiJMJ 5 :
« Le nucléaire civil peut concourir au maintien de la paix dans le monde. Sans même parler de CO2, le nucléaire est beaucoup moins dangereux que le charbon. Depuis la catastrophe de Fukushima, qui n'a pas fait un mort du fait du surplus de radiations, le charbon a déjà tué 1000 personnes dans les minesiJMJ 5. »
En juin 2019, Jean-Marc Jancovici réaffirme :
« On n'a pas trouvé mieux que le nucléaire pour produire de l'électricité sans trop pollueriJMJ 6. »
Il précise : « Évidemment, si les faits sont mal rapportés, les conclusions que chacun en tire sont faussées. Par exemple, 80 % des Français pensent que le nucléaire contribue au réchauffement climatique. » Le rapport sur Fukushima de l'Unscear (Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants) affirme que « cet accident n'a pas fait de victimes à cause du surplus de radiations […] et, d'après la revue scientifique The Lancet, le charbon tue 30 personnes par milliard de kilowattheures produit. »
Concernant les énergies renouvelables,
« Il y a de 10 à 100 fois plus de métal dans l'éolien et le photovoltaïque que dans le nucléaire par kilowattheure produit. Il faut donc faire 10 à 100 fois plus de trous dans la terre pour aller chercher les métaux. […] Il faut alors ajouter au coût de production des modes renouvelables intermittents le coût du stockage, ce qui fait repencher la balance du côté du nucléaireiJMJ 6. »
Jancovici est sceptique au sujet de la construction massive en France d'éoliennes et de panneaux solaires du fait de leur intermittence et de leur emprise foncière23. En 2018, il qualifie Nicolas Hulot de « ministre à contre-emploi » et réaffirme sa position pro-nucléaire en expliquant que :
« diminuer la part du nucléaire, ce n'est pas agir pour le climat [car] si le carbone est une priorité, alors le nucléaire est plutôt une solution qu'un problèmeiJMJ 4. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Jancovici#Nucl%C3%A9aire_civil ??