KurokunSecond
2024-01-04 06:34:15
Cela me permet de réagir par la même occasion au topic hier dans la nuit du canadien atteint du même mal.
Pour situer j'ai perdu ma mère à mes 16 ans après une bataille contre le cancer du poumon et du cerveau elle s'est battue pendant 2 années, j'ai perdu mon père en Mars dernier à mes 26 ans après une année à combattre le cancer des os. Les deux se sont métastasés avec le temps.
Ce que je souhaitais dire c'est que ces hommes et ces femmes font preuve d'un courage e-xem-plaire.
Pour mon papa il se savait condamné dès le départ, tel l'exemple que tu donnes l'OP, il était le premier à me dire bien avant sa maladie "si un jour je finis comme ça, tuez-moi". Puis vient la fatalité de l'annonce "il vous restes une année, pas plus pas moins". Puis vient le courage d'un combat. Il ne s'est jamais plaint en public, il n'a jamais cessé de vivre, de rigoler, d'être un père. Mieux, il est devenu grand-père et la grossesse de ma sœur fût un tel élan de joie et de motivation, tout comme sa naissance. Il s'est battu pour l'être et le fût.
En ce qui concerne l'apparence physique, c'est tout ou rien. Mon père était beau et je me souviens en Juin 2022 lorsqu'il est venu toquer à ma chambre me demandant si il l'était avant sa chimio, il avait laisser pousser ses cheveux depuis quelques années, je lui dis alors la vérité : Oui à ton âge 65 ans tu es beau et en fais largement 10 de moins. C'était d'ailleurs d'une telle évidence Il en fût ému et content, il avait le sourire.
Finalement jusqu'aux deux derniers mois son apparence physique ne s'est pas vraiment dégradé et il a gardé ses cheveux. Concernant sa forme physique, il a été capable de tout ses mouvements dont la conduite jusqu'à la fin. Là où le bât blessait est qu'il souffrait constamment et là fût son courage d'avoir placé sa douleur de côté en public. J'ai malheureusement vu moi qui habitait seul avec lui l'autre facette de la pièce.
En ce qui concerne les compagnons qui soutiennent leur femme ou leur mari : Ils font preuve eux aussi d'un courage exemplaire et d'une dévotion marquante. Si preuve d'amour il y a c'est bien celle-ci, telle la femme du canadien que j'ai vu passé hier. Car il faut passer au-dessus de sa propre peine & douleur pour être le meilleur soutien possible, passer au-delà de la tristesse que l'on ressent en voyant l'être aimé partir petit à petit, passer au-delà de l'angoisse et se concentrer sur le positif. C'est tout à leur honneur de participer et de soutenir l'autre dans ce combat, une forme d'engagement aussi qui perpétue celui du début.
Mon père a été le meilleur des hommes et j'ai moi essayé d'être le meilleur des fils.
A celui qui demande pourquoi se battre : Ils se battent car l'espoir meurt en dernier. Ils ont espoirs pour eux et donnent espoirs à leurs proches. Sans doute est-il factice, il reste un objectif au jour le jour qui permet de tenir et quoi qu'on en pense de mieux vivre le jour présent jusqu'au lendemain.
Mon père a tout fait pour se battre entre les différents traitements, les montagnes de médicaments, son régime alimentaire riche en vitamines et en compléments, en fruits, en légumes, en boissons hyper-caloriques, etc ... un véritable arsenal. Un quotidien qui se mue certes. Il n'empêche qu'il était toujours souriant de faire son jus d'orange le matin car c'était une chance dans ce contexte de se lever le matin, et cela alors qu'il dormait trop peu à cause de la souffrance qu'il ressentait (une pute le cancer des os)
Continuer à avancer et à se battre en se sachant condamné, en voyant la mort en face arriver petit à petit, à continuer à jouer aux jeux-vidéos à continuer à se battre à festoyer à donner le meilleur envers soi-même et aux autres, c'est quelque chose qui fait la fierté éternel que j'aurais envers lui.
Pour ce qui est de la peur de la mort, et bien chacun aura sa propre sensibilité. Soyez présents pour vos proches jusqu'à la toute fin, accompagnés-les dans la mort car eux vous ont accompagnés dans et depuis la naissance. Simple retour d'ascenseur.
Pour ce qui est de la maladie et de ses conséquences, il faut pouvoir passer au-delà du négatif pour ceux qu'ils restent : Ce sont des leçons de vies et celles-ci seront utiles à autrui & à soi-même le moment venu. C'est ce dont je m'étais persuadé. De tels combats inspirent toute une vie, croyez-moi, je l'expérimente depuis des années maintenant.
Il faut pouvoir tirer positif du négatif même dans le pire, car la vie n'est rien sans la mort et que la mort n'est rien sans la vie, c'est un contrat "social" que nous n'avons pas signés mais avec lequel nous devons faire corps à chaque instant. Lorsque vient la souffrance l'on repense alors à ces héros d'autant et l'on fait preuve d'héroïsme en faisant corps de cette souffrance pour passer au-dessus d'elle : C'est la résilience et si le cancer apprend bien une leçon c'est celle-ci. C'est une leçon qui peut s'appliquer à chaque pan de nos vies respectives.
Le 04 janvier 2024 à 04:57:45 :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ma-vie-face-au-cancer-le-journal-de-clementine/ma-vie-face-au-cancer-j-ai-l-impression-d-avoir-une-deuxieme-chance-avec-la-vie_5859503.htm
le 10ème et dernier épisode du podcast est assez macabre et lugubre aussi
après avoir suivi son traitement pendant plus d'un an les médecins analysent ses résultats et lui annoncent une bonne nouvelle : ses tumeurs ont diminué en volume
selon eux, le bilan est bon et rassurant... elle commence à reprendre espoir, à se dire qu'elle n'allait finalement pas mourir
elle parlait souvent de son compagnon dans le podcast, de ses réactions face au diagnostic du cancer etc.
ils ont du baiser comme jamais le soir même pour fêter ça, vous vous rendez compte ?
ses parents ont du chialer de bonheur, soulagés à l'idée que leur petite fille ne mourrait pas avant eux
et puis au final... , elle meurt 3 mois plus tard, elle aura vécu 15 mois et pas 1 de plus
soit la durée moyenne exacte du pronostic vital pour son cancer... ce qu'elle avait lu sur internet
le cancer ne perd jamais... soit il continue inlassablement d'avancer, soit il bat en retraite momentanément pour mieux te déglinguer juste derrière
il rode toujours dans les parages, à l'affut de la moindre opportunité
le cancer ne se retire jamais totalement de la bataille
la semaine dernière, clémentine a perdu la sienne
Il existe une phase de réminiscence dans laquelle le patient va mieux. En l’occurrence mon père on lui avait diagnostiquer 11 métastases au cerveau, elles ont toutes disparues. C'est en réalité le signe que c'est la fin, tel ton exemple il est bien décédé trois mois plus tard comme attendu. Il y a des cancers qui se soignent, d'autres qui ne se soignent pas. Celui de ma mère s'était soigné avant qu'il ne se redéclare, celui de mon père ne pouvait se faire soigner.
(Post)
Kahj
2024-01-04 06:34:37
Le 04 janvier 2024 à 06:30:15 :
Cela me permet de réagir par la même occasion au topic hier dans la nuit du canadien atteint du même mal.
Pour situer j'ai perdu ma mère à mes 16 ans après une bataille contre le canart, tel l'exemple que tu donnes l'OP, il était le premier à me dire bien avant sa maladie "si un jour je finis comme ça, tuez-moi". Puis vient la fatalité de l'annonce "il vous restes une année, pas plus pas moins". Puis vient le courage d'un combat. Il ne s'est jamais plaint en public, il n'a jamais cessé de vivre, de rigoler, d'être un père. Mieux, il est devenu grand-père et la grossesse de ma sœur fût un tel élan de joie et de motivation, tout comme sa naissance. Il s'est battu pour l'être et le fût.
En ce qui concerne l'apparence physique, c'est tout ou rien. Mon père était beau et je me souviens en Juin 2022 lorsqu'il est venu toquer à ma chambre me demandant si il l'était avant sa chimio, il avait laisser pousser ses cheveux depuis quelques années, je lui dis alors la vérité : Oui à ton âge 65 ans tu es beau et en fais largement 10 de moins. C'était d'ailleurs d'une telle évidence Il en fût ému et content, il avait le sourire.
Finalement jusqu'aux deux derniers mois son apparence physique ne s'est pas vraiment dégradé et il a gardé ses cheveux. Concernant sa forme physique, il a été capable de tout ses mouvements dont la conduite jusqu'à la fin. Là où le bât blessait est qu'il souffrait constamment et là fût son courage d'avoir placé sa douleur de côté en public. J'ai malheureusement vu moi qui habitait seul avec lui l'autre facette de la pièce.
En ce qui concerne les compagnons qui soutiennent leur femme ou leur mari : Ils font preuve eux aussi d'un courage exemplaire et d'une dévotion marquante. Si preuve d'amour il y a c'est bien celle-ci, tel la femme du canadien que j'ai vu passé hier. Car il faut passer au-dessus de sa propre peine & douleur pour être le meilleur soutien possible, passer au-delà de la tristesse que l'on ressent en voyant l'être aimé partir petit à petit, passer au-delà de l'angoisse et se concentrer sur le positif. C'est tout à leur honneur de participer et de soutenir l'autre dans ce combat, une forme d'engagement aussi qui perpétue celui du début.
Mon père a été le meilleur des hommes et j'ai moi essayé d'être le meilleur des fils.
A celui qui demande pourquoi se battre : Ils se battent car l'espoir meurt en dernier. Ils ont espoirs pour eux et donnent espoirs à leurs proches. Sans doute est-il factice, il reste un objectif au jour le jour qui permet de tenir et quoi qu'on en pense de mieux vivre le jour présent jusqu'au lendemain.
Mon père a tout fait pour se battre entre les différents traitements, les montagnes de médicaments, son régime alimentaire riche en vitamines et en compléments, en fruits, en légumes, en boissons hyper-caloriques, etc ... un véritable arsenal. Un quotidien qui se mue certes. Il n'empêche qu'il était toujours souriant de faire son jus d'orange le matin car c'était une chance dans ce contexte de se lever le matin, et cela alors qu'il dormait trop peu à cause de la souffrance qu'il ressentait (une pute le cancer des os)
Continuer à avancer et à se battre en se sachant condamné, en voyant la mort en face arriver petit à petit, à continuer à jouer aux jeux-vidéos à continuer à se battre à festoyer à donner le meilleur envers soi-même et aux autres, c'est quelque chose qui fait la fierté éternel que j'aurais envers lui.
Pour ce qui est de la peur de la mort, et bien chacun aura sa propre sensibilité. Soyez présents pour vos proches jusqu'à la toute fin, accompagnés-les dans la mort car eux vous ont accompagnés dans et depuis la naissance. Simple retour d'ascenseur.
Pour ce qui est de la maladie et de ses conséquences, il faut pouvoir passer au-delà du négatif pour ceux qu'ils restent : Ce sont des leçons de vies et celles-ci seront utiles à autrui & à soi-même le moment venu. C'est ce dont je m'étais persuadé. De tels combats inspirent toute une vie, croyez-moi, je l'expérimente depuis des années maintenant.
Il faut pouvoir tirer positif du négatif même dans le pire, car la vie n'est rien sans la mort et que la mort n'est rien sans la vie, c'est un contrat "social" que nous n'avons pas signés mais avec lequel nous devons faire corps à chaque instant. Lorsque vient la souffrance l'on repense alors à ces héros d'autant et l'on fait preuve d'héroïsme en faisant corps de cette souffrance pour passer au-dessus d'elle : C'est la résilience et si le cancer apprend bien une leçon c'est celle-ci. C'est une leçon qui peut s'appliquer à chaque pan de nos vies respectives.
Le 04 janvier 2024 à 04:57:45 :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ma-vie-face-au-cancer-le-journal-de-clementine/ma-vie-face-au-cancer-j-ai-l-impression-d-avoir-une-deuxieme-chance-avec-la-vie_5859503.htm
le 10ème et dernier épisode du podcast est assez macabre et lugubre aussi
après avoir suivi son traitement pendant plus d'un an les médecins analysent ses résultats et lui annoncent une bonne nouvelle : ses tumeurs ont diminué en volume
selon eux, le bilan est bon et rassurant... elle commence à reprendre espoir, à se dire qu'elle n'allait finalement pas mourir
elle parlait souvent de son compagnon dans le podcast, de ses réactions face au diagnostic du cancer etc.
ils ont du baiser comme jamais le soir même pour fêter ça, vous vous rendez compte ?
ses parents ont du chialer de bonheur, soulagés à l'idée que leur petite fille ne mourrait pas avant eux
et puis au final... , elle meurt 3 mois plus tard, elle aura vécu 15 mois et pas 1 de plus
soit la durée moyenne exacte du pronostic vital pour son cancer... ce qu'elle avait lu sur internet
le cancer ne perd jamais... soit il continue inlassablement d'avancer, soit il bat en retraite momentanément pour mieux te déglinguer juste derrière
il rode toujours dans les parages, à l'affut de la moindre opportunité
le cancer ne se retire jamais totalement de la bataille
la semaine dernière, clémentine a perdu la sienne
Il existe une phase de réminiscence dans laquelle le patient va mieux. En l’occurrence mon père on lui avait diagnostiquer 11 métastases au cerveau, elles ont toutes disparues. C'est en réalité le signe que c'est la fin, tel ton exemple il est bien décédé trois mois plus tard comme attendu. Il y a des cancers qui se soignent, d'autres qui ne se soignent pas. Celui de ma mère s'était soigné avant qu'il ne se redéclare, celui de mon père ne pouvait se faire soigner.
(Post)
bah pas vraiment
en quoi c'est du courage de se ""battre"" contre un cancer ?
juste tu subis, tu fais les trucs que te prescrivent les doc et puis tu bouffes les pilules / antidouleur
en attendant ton funeste destin
ou est le courage là dedans?? je comprends pas bienhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/38/4/1506018076-wut.png