Arajiny
2022-09-05 00:12:59
Le 05 septembre 2022 à 00:10:23 :
Le 05 septembre 2022 à 00:02:13 :
Le 04 septembre 2022 à 23:44:57 :
Le 04 septembre 2022 à 23:37:02 :
Je suis déterministe donc je ne croit au libre arbitre ( dans le sens absolu du moins). Comme l'a dit Spinoza tout est déterminé par un mécanisme de cause à effet en gros t'es dans une certaine situation parce que tout ce que t'a vécu t'y a amené.
Ce qui ne m'empêche pas de travailler pour améliorer ma vie (contrairement au fatalistes qui n'y voient pas d'avantage).
Je comprends pas à quoi ça sert de travailler pour changer les choses si tout est déterminé...
Parce qu'on peut bien changer les choses du point de vue de notre épistème, de ce que l'on pensait et se restreignait à dire comme "déterminé", pendant que du point de vue de la Totalité insalissable, tout était bel et bien déterminé selon une logique complète et nécessaire.
J'ai pas compris quais pour moi ça reste pas plus logiquehttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/28/6/1657992094-quelle-vie.jpg
Le concept d'utilité n'a pas de sens du point de vue de la Totalité des totalités, de la substance comme cause en soi. Il n'a de sens que par rapport à autre chose, que pour une modalité, pour quelque chose qui peut être complétée. C'est notre épistème.
La liberté s'oppose à la contrainte et non à la nécessité. Il peut y avoir "libre nécessité" : une nécessité intérieure, en tant qu'elle n'est déterminée par rien d'extérieur est une liberté. Lorsque nous éprouvons un affect dont nous sommes la cause suffisante, c'est une action, autrement dit une façon d'être libre.
Il y a de fait une différence notable entre être autodéterminé et être "hétéro"-déterminé. Mais le sens commun s'insurge : même si je ne suis déterminé que par moi-même, cela signifie bel et bien que je n'ai pas le choix, que je suis dans l'ordre de la nécessité. Or la notion ordinaire de choix semble indiquer l'idée d'une indétermination foncière de la volonté. Celle-ci serait un pouvoir indéterminé de se déterminer.
Tout dans la nature doit être déterminé puisque la nature (ou Dieu) existe nécessairement. Si l'on croit malgré tout que la volonté choisit sans être déterminée, on ne fait qu'ignorer les causes qui l'ont déterminée, car les hommes sont souvent conscients de leurs désirs sans être conscients des causes de ceux-ci (Éthique I, appendice). L'expérience du libre arbitre est donc une expérience aveugle, une illusion.
Spinoza ne nie pas ici qu'il existe des situations où deux options opposées se présentent à nous, ce que justement nous appelons des choix : tel l'âne de Buridan, je peux être face à un verre d'eau et à un morceau de pain sans me sentir contraint à opter pour la boisson ou l'aliment. Je "choisirai" le plus souvent l'eau d'abord parce que ce liquide est plus immédiatement nécessaire à la survie biologique que le pain, alors que si j'ai déjà satisfait ce besoin auparavant, je choisirai alors plutôt le pain. Choisir revient alors à opter pour une possibilité plutôt qu'une autre mais cette détermination de ma volonté, ou plus précisément cette volition particulière sera évidemment elle-même déterminée par l'état mental et physiologique antérieur.
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Au niveau de Dieu, on comprend facilement qu'il puisse être absolument libre, au sens d'autodétermination, car rien n'existe en dehors de lui, pouvant déterminer son être et son activité. Il ne saurait donc être contraint à quoique ce soit. Croire qu'il lui manque un libre arbitre, lui permettant de revenir sur la nécessité de son être, c'est croire qu'il lui manque l'indétermination. Or l'indétermination ne peut rien produire, rien ne peut venir de rien (axiomes du livre I), c'est donc une impuissance. Donc manquer de "libre-arbitre", ce n'est pas vraiment manquer de quelque chose.
Ainsi, il n'y a pas de contradiction à affirmer qu'un être absolument infini "manque" de l'indétermination. Être absolument infini signifie être affirmation pure, ne subir aucune négation, interne ou externe. Être fini, consiste au contraire à être limité dans sa nature par un autre être fini, la finitude en elle-même signifie négation.
La négation de l'indétermination en Dieu est ainsi une négation de négation s'abolissant elle-même. Dieu ne manque de rien de positif, mais si l'on veut, on peut dire que cela implique immédiatement qu'il manque de tout ce qui est négatif, autrement dit qu'il ne manque de rien.
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L'être en soi de l'homme ne saurait être absolument libre : dans la mesure où on le considère en lui-même, l'homme n'est pas cause de soi, son essence n'enveloppe pas son existence. Mais en fait, il n'y a pas d'être en soi de l'homme, car justement il n'est pas une substance, comme le sens commun ordinaire le croit plus ou moins confusément. Il n'est qu'un mode de la substance divine.
Mais il peut ainsi comprendre sa propre nature comme n'étant pas différente, et donc pas contrainte par la substance divine, puisqu'elle constitue son être. Mais cela suppose qu'il y ait bel et bien compréhension du rapport qui unit Dieu (ou la Nature) et l'homme.
Ordinairement, l'homme vit dans la servitude parce que son être et ses actes sont déterminés par une connaissance imaginaire du lien qui l'unit à la nature. Il ne peut alors être cause suffisante de ce qu'il est ; pour comprendre son être, il faut se référer à des causes extérieures à son simple pouvoir de comprendre : le rapport avec les idées d'autres corps que l'idée de son corps propre.
Dans la mesure où il acquière une connaissance complète de ses déterminations, et qu'il comprend que le lien avec ses déterminations est en fait interne à son entendement, les affects qui suivront d'une telle compréhension s'expliqueront par son seul pouvoir de comprendre (il en sera "cause adéquate"). Les actes qui suivront de ces affects seront ainsi entièrement autodéterminés, libres. Ex. : vous augmentez votre puissance de comprendre en découvrant une nouvelle hypothèse en physique, permettant d'expliquer des problèmes restés jusqu'à présent dans l'ombre. Cette augmentation de puissance se traduit affectivement par un sentiment de joie. Vous êtes cause adéquate de ce sentiment, car c'est par votre entendement que vous avez formulé cette hypothèse. Votre joie vous pousse à continuer de chercher, en testant votre hypothèse par ex., cette activité s'expliquant par votre seule joie sera libre. A un degré supplémentaire, quand vous comprenez la nature du lien intemporel qui vous unit à la nature, vous accédez à une joie intemporelle qui vous permet d'agir librement de façon permanente.