LeMirliflor
2021-11-20 00:36:24
VOICI LE RéSULTAT, POUR PLUS DE SUSPENS LES 55 MOTS QUE J'AI NOTé (voir mes messages précédents) SONT INDIQUéS PAR UN *ASTéRISQUE. J'AI RAJOUTé LA CONTRAINTE QU'ILS APPARAISSENT QU'UNE FOIS.
ENJOY MA LITTERATURE EXPERIMENTALE :https://image.noelshack.com/fichiers/2018/06/1/1517828244-risipoete-japonais.png
Au réveil, « M. l’autiste » se sentait mal comme chaque fois. Pourquoi tant de *tristesse ? Parce qu’on était en *2022 et qu’il y avait toujours des enculés pour le harceler au lycée. On lui répétait sans cesse qu’il n’intéresserait personne à part sa mère. Mais un matin, sans crier gare, il s’était senti pousser des ailes. Il faut dire qu’il y avait de quoi. Il venait finir son speedrun des œuvres complètes de Platon, en grec ancien naturellement. Il planait donc dans l’éther, divine substance où tout règne en essence. Un *bonheur momentané gouvernait tous ses sens, depuis qu’il connaissant le remède de la *peur de la *mort. La métempsychose garantissait l’immortalité de l’âme. Cette certitude trempait encore chaument son cœur quand soudain il se rappela qu’il devait aller en cours. Il fit son sac en vitesse et ne manqua d’amener la Vie des douze Césars de l’historien romain Suétone qu’il avait rangé dans son *armoire réservée aux livres à lire pendant la récréation. Il avala son sandwich *jambon-*fromage avec de l’*œuf en dévalant l’escalier.
Il arriva tout suant au cours de sport qui commençait à huit heures pétantes. A peine son sac posé dans les vestiaires, « M. l’autiste » se prit une *béquille de la part d’un enculé de sa classe. Une remarque fusa : « Alors on a pris le *tracteur pour quitter la *maison ! ». Une autre se fit entendre : « Ta mère la paysanne qui vient du nord ! ». Aussitôt, le sang fit un tour pour « M. l’autiste » qui *ne craignait plus d’être envoyé ad patres désormais. Il répliqua à la surprise générale : « La tienne t’a fini à la pisse, tête de *bite ». La répartie estomaqua son adversaire par sa spontanéité, par la qualité du *calembour qu’elle contenait, et aussi de sa vérité assurément. Le moche à défaut de pouvoir lui rendre le compliment décida alors de le terminer avec une bonne dose de violence. Il ordonna à un de ses sbires d’éteindre la lumière. « M. l’autiste » sentit qu’il allait passer un sale moment. Il avait raison car le moche se pressa pour l’aveugler avec sa lampe-taser. Le grésillement se rapprochait de plus en plus dangereusement. « Une dernière parole avant de cracher ton petit-déjeuner d’allemand… » lui susurra le moche qui par sa longue expérience de bourreau connaissait parfaitement le quotidien de son souffre-douleur. Soudain, la voix du professeur retentit derrière la porte : « Alors les mous du *genou, vous vous échauffer pour le babyfoot ou pour le *foot ?! ». M. *Sapin vit la porte s’ouvrir avec fraquas et son pire élève sortir d’un bond de *chat avec des *rougeurs sur les mains. « Alors, monsieur l’aut.. », M. Sapin se râcla la gorge avec une once d’*humour très mal placé, « Euh excusez-moi monsieur le dilettante, vous êtes bien pressé de vous exercer aujourd’hui ! ». Le souffre-douleur n’en puit plus. Il partit en courant et s’enfuit du lycée.
Sur la route du retour, il courut de toutes ses forces. Il prit le temps de souffler une fois arrivé sur le trottoir en face de chez lui. Aveuglé par les pleurs de l’injustice et de l’effort, il bouscula sa jeune voisine. Il bredouilla : « Ah t’es là toi ? Vraiment désolé… ». Il continua pour combler le silence : « J’aurais juré que t’aller pas sécher cette fois… T’en fais une gueule d’enterrement, Célestine… ». La vue de « M. l’autiste » qui méritait uniquement de s’appeler *Théodore la rassura. Une douceur l’envahit à la vue *du charmant visage de son atypique camarade de classe resplendissant de larmes, ce qui n’empêcha pas de lui rétorqua : « Pareil pour toi, par contre t’es tout le temps en cours normalement ». Il la regarda pour dire « mes condoléances » et elle, désarçonnée par tant de perspicacité, griffonna sur le bout de *carton qui servait pour ses joints « Je t’invite au resto pour passer le deuil de ma mère ». Notre surdoué qui comprenait le grec et le latin reconnut qu’elle avait bien parler français.
Il s’était retrouvé en tête en tête Aux délices du Taj Mahal avec Célestine parée avec une grâce féline. Il avait engagé la soirée en lui tenant sa *chaise délicieusement *capitonnée. Il voulait profiter d’un instant de *bonheur qu’il savait éphémère et faire monter le plaisir crescendo. Il se risqua à lui lancer un compliment finement ciselé : « Si j’étais le démiurge d’un roman à l’eau de rose, tu serais l’*arlésienne qui tient le lecteur en haleine ». Elle : « Merci beaucoup, sinon je te propose de prendre le plat d’*artichauts à l’*écrevisse et, moi, le lit de *crevettes accompagné de son compoté de *tomate et d’*ananas ; on partagera ! ». Lui, changeant de registre : « Si je dis au serveur que je prends les deux plats les plus chers de la carte, il va accourir plus vite que les adeptes des cryptomonnaies aux banques alimentaires lors du Bug de Février ». Elle : « ah oui, j’avais oublié que tout ton *argent en liquide a grimpé de valeur avec ça, t’es vraiment riche en fait ! ». N’y tenant plus, il proposer de jouer un petit peu avant que le serveur revienne vers eux : « Choisis un mot A et je dois te répondre instantanément avec un mot B qui commence par les trois mêmes lettres ». Un tantinet blasée, elle regarda la table : « Ah voilà… *Cacahuètes », et se vit opposer : « *Cacochyme, bien tenté nonobstant » suivi d’une *pirouette de petite cuillère. Après un moment de gêne, il décida de se rattraper : « Désolé, si je suis un monstre, c’est parce que je lis entre les cours la biographie de Caligula. C’est bientôt fini, je te montre les pages qu’ils me restent ». Tandis qu’il s’apprêtait à faire le procès du chef d’œuvre de Suétone, le serveur arrive en trombe : « Le *Kali *Yuga fini !! Ô qui que tu sois, tu dois connaître Kalki-Vishnou !! ». Malgré un « *je *sais *pas » bégayé, les deux tourtereaux se virent combler d’honneurs par tout le personnel d’Aux délices du Taj Mal durant tout le reste du repas.
Quand ils sortirent du restaurant. Célestine, dans un dernier élan, fixa droit dans les yeux son partenaire et dit langoureusement : « Pour ce soir, veux-tu être *mon… » (interruption de « M. l’autiste ») « *pote ? »
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