Pensez-vous tout devoir à cette beauté qui vous a caractérisé tout au long de votre vie ?
A quel moment avez-vous compris que vous disposiez de ce pouvoir ?
La beauté, elle était là. Tout le monde me le disait, tout le temps. Les femmes me le disaient, et pas seulement les femmes. Quand on m’a proposé de faire du cinéma, je posais la question : “Pourquoi moi ?” Et c’est ce qu’on me répondait, on me parlait de cette beauté en permanence. Déjà ma mère me le répétait quand j’étais gamin. Dans la rue, les gens l’arrêtaient pour lui dire : “Qu’est-ce qu’il est beau, votre fils !” Mais elle ne supportait pas qu’on me touche, alors, quand elle me promenait au parc de Sceaux elle avait accroché un petit écriteau sur la poussette : “Regardez- moi mais ne me touchez pas !” Ensuite il y a eu le comportement des jeunes filles qui me tournaient autour. Mais si j’avais compris qu’il s’agissait d’un pouvoir, d’une arme, je n’aurais pas commencé ma vie en étant charcutier. Au fond, rien ne s’est fait par moi mais par les femmes. J’ai été fou des femmes très tôt, et en particulier de celles qui avaient cinq ou dix ans de plus que moi. Et quand je suis rentré de l’armée, je me suis retrouvé à vivre à Pigalle, au Régina. '''Quelque temps après, plusieurs jeunes femmes travaillaient et me faisaient vivre''' . Elles étaient folles de moi parce qu’il paraît que j’étais beau. Elles m’ont donné cette chance, de faire du cinéma. Si je n’avais pas été acteur, je serais sûrement mort aujourd’hui.