J'ai eu des crises d'angoisses de 2014 à 2018
J'en ai plus jamais eu quand j'ai arrêté le lait
Lorsque j'ai arrêter le cannabis et le tabac en même temps j'en ai fais 2 dans la première semaine. C'est horrible je connaissais pas
Ma soeur est morte il y a quelques semaines et j'ai commencé le crises d'angoisses, impression de perdre le controle, que l'esprit part en vrille pour s'effondrer sur lui meme, impression que le coeur va s'arrerer tellement il bat fort, vision qui deviens flou, pensées néfastes "je vais mourir, je deviens fou, je perds le controle de mon corps, je ne peux rien faire".
Si ça peut vous aider j'ai réussi a trouver un équilibre. Il faut réussir a faire comprendre a votre corps que vous le maitriser. Tout est dans votre tete, cela semble facile a dire dis comme ca, mais des qu'on l'as fais comprendre a son cerveau cela va mieux. Votre coeur bat fort ? "Tout va bien, c'est l'anxiété que je déclenche moi meme, tout va bien, il n'y a aucune raison de s'inquieter actuellement"
On peut vaincre nos crises, je vous l'assure
))">
Je précise que les miennes semblent moins violente que certain d'entre vous du style avoir la respiration totalement bloquée.
-> je remarque aussi même si c'est un piège que l'alcool bloque totalement l'angoisse. Après avoir bu quelques verres mêmes en laissant venir les pensées néfastes, le corps était tellement relachè par l'alcool qu'aucune sensation physique n'arrivait a se declencher, ou panique a se mettre en place. On comprends vite les alcoolo. Au contraire avec du cannabis les émotions sont amplifiées et la crise d'angoisse explose.
L'alcool a retenir donc
pqpas01 Merci pour ton témoignage khey. Ravi d'entendre que c'est fini pour toi tout ça. Je plussoie entièrement tes "leviers" même si j'inverserais la liste pour l'ordre d'importance :D Ce que je trouve le plus difficile (à mon stade, ça fait quelque temps que je n'ai plus de peurs irréalistes donc les crises sont "facilement" maintenues sous contrôle) c'est de sortir de sa zone de confort car après plusieurs années, la vie devient assez binaire (Anxiété VS Non-anxiété, et le système d'inhibition/récompenses dans le cerveau est complètement en vrac) : après chaque tentative la seule pensée qui me vient à l'esprit c'est "ça c'est bien passé cette fois-ci" ou alors "j'ai eu un début de crise d'angoisse", et même si je squatte 5 heures avec des potes, il suffit d'une minute avec des symptômes pour que ce soit la seule chose que je retienne, oubliées les conversations, oubliés les rires, la seule chose que mon cerveau retient c'est cette minute où mon rythme cardiaque s'est accéléré. Donc c'est très difficile dans ces conditions de faire disparaître les associations situation / anxiété. Est-ce que tu as ressenti quelque chose de similaire à un moment ou à un autre ? Est-ce que tu aurais des conseils à ce niveau-là ?
retour75000 Tout à fait d'accord pour le travail. Les attaques de panique m'ont "forcé" à quitter mon travail, et ça a été le début de la spirale dé-sociabilisation / agoraphobie. Si ça t'arrive, je te conseille de prendre des cachets si nécessaire pour pouvoir continuer le travail. J'aurais aimé que mon médecin à l'époque m'aide à ce niveau-là au lieu de me dire "allez faut y retourner", comme si j'étais un flemmard alors que ça faisait 2 ans que je bossais 50 heures par semaine mini avec toute la volonté du monde (j'étais jeune, dynamique et ambitieux à l'époque). Pour le coronavirus, et même de manière plus générale, ce que je trouve bizarre avec le trouble panique c'est qu'en règle générale ce dont les gens ont peur ça ne me fait ni chaud ni froid (style le coronavirus, la délinquance - j'ai toujours habité dans des quartiers qui "craignent", la mort, le manque d'argent, etc...), et par contre prendre le métro ou être assis dans une salle d'attente je vais prendre peur :D L'ironie...
saulz Et tu en as parlé à quelqu'un ? Médecin, allergologue, etc... T'as eu un diagnostic médical de pourquoi le lait te faisait réagir de manière aussi violente ? Personnellement, j'ai tenté beaucoup de choses d'un point de vue alimentaire, et rien n'a eu d'effets aussi spectaculaires, donc je ne pense pas que ton expérience puisse s'appliquer à une majorité de cas.
Dalil59 Et ça s'est arrêté ensuite ? Pour avoir arrêté les deux aussi mais séparément, je parierais plutôt sur le tabac, les symptômes de sevrage sont très similaires à une crise d'angoisse par moment (ça a d'ailleurs été difficile pour moi). L'arrêt du cannabis, physiquement, ça provoque pas grand chose. Enfin c'est mon ressenti, on doit tous être différents. 59 Représente en tout cas. T'es de Lille ?
Bapslepaps Toutes mes condoléances khey. Et ça va mieux maintenant ou tu as encore des attaques de panique par moment ? Après il faut savoir que beaucoup de situations sont différentes, dans ton cas les crises sont liées à un trauma, dans d'autres cas c'est plutôt le système de détection des menaces (amygdale) qui part en cou**les, donc pour diminuer l'intensité des crises, la solution est la même (relativiser les symptômes) mais pour résoudre entièrement le problème (éliminer complètement les crises d'angoisse), le traitement de fond sera différent (TCC et exposition VS psychothérapie). Bonne continuation ! Et pour l'alcool, vaut mieux pas, mais quand on voit les psychiatres qui prescrivent des benzos à tour de bras, a priori, le système médical est plutôt dans la disparition des symptômes que dans le traitement de fond.
Crypto ABCD: oui j'ai pas mis d'ordre précis.
Tu soulèves un gros soucis le conditionnement. A la fin tu es tellement conditionné que tout ce que tu dois faire est peser par rapport aux crises. Tu finis par faire que ce qui ne provoque pas de crise et si tu fais un truc "risqué" c'est par obligation. Il faut sortir de ça et pour se faire affronter sans obligation : perso je ne faisais plus les courses car suer comme un porc a la caisse ça me faisait honte. Bah je l'ai fait plusieurs fois alors que j'avais pas besoin et au lieu de m'enfermer dans mes pensées j'ai levé la tête, souris (de force) et regardé les gens dans les yeux. J'avais peur je suais comme un porc mais pour une fois je me sentais fier dans cette situation, fier d'accepter et d'affronter. Au final en trois fois ça c'est régler et cette part du problème a disparu.
J'ai combattu une a une les situations dangereuses en les affrontant PAR CHOIX et en refusant de fuir.
Ensuite le jugement: comme tu le dis très bien tu te juges et t'analyse. Il faut sortir de ça, essayer de ne plus y penser, ne plus te juger te dire intérieurement que c'est le passé et que seul le présent importe.
J'ai réussi tout ça grâce a la confiance que j'ai acquis au sport (boxe) et en médiation.
Le gros avantage de la méditation c'est que tu apprends a laisser passer les pensées et que si une angoisse arrive pendant tu apprends a la gérer sans ça je ne pense pas que je m'en serait sorti.
En résumé car c'est difficile à résumer : reprendre une hygiène de vie correcte, la méditation pour mieux gérer ses pensées et surtout tuer le conditionnement en se confrontant a ses peurs c'est le plus important tout a changer quand je l'ai fait SAUF que pour le faire il faut déjà avoir une certaine force mentale au pire des crises je pense pas que ça aurait été une bonne idée. Ensuite accepter les rechutes, elles sont fréquentes au début puis de moins en moins. Il y a deux trois ans je comptais les jours sans crises d'angoisse aujourd'hui c'est un vieux souvenir qui resurgit de temps en temps et quand ça arrive je respire par le ventre et je me dis : la fuite n'est pas une option, dans 2min ce sera fini tout ira bien et ça disparaît. Une bonne technique consiste aussi a s'encrer dans le monde, se replonger dans la réalité ça évite de plonger dans ses pensées et de sombrer dans la crise.
Erreurs à éviter selon moi:
Conditionner sa vie autour de ça, c'est fuir et faire grossir le problème
Croire qu'il existe une solution miracle : c'est destructeur et faux c'est un travail global et long.
Courage les Kheys désolés si c'est désordonné je suis sur portable et j'ai peu de temps.
J'en ai fais pendant mon adolescence (entre 11 et 15 ans) j'avais de l'homéopathie je sais pas si ca marchais vraiment mais bon franchement la preliere j'ai cru que j'allais crever tellement j'avais l'impression de m'etouffer
Crypto ABCD ->
Je les maitrises maintenant, des que je sens mon ventre qui se noue et mon coeur qui s'accelere je me repete les phrases toutes faites, j'argumente avec moi meme intensément en montrant pourquoi il n'y a aucune raison de s'affoler. Rapidement la crise est jugulée avant même de s'être emballé. Depuis application de cette technique je n'ai plus été terrassé mais ça fais seulement quelques jours. Si je ne suis plus jamais terrassé après plusieurs semaines je considérerai cette periode de crise comme terminée.
Sois j'ai un excellent controle sur mon mental sois mes crises sont moins fortes que les votres pour une raison inconnu
J'en vis une actuellement depuis 4 jours, j'ai l'impression que mon cœur va lâcher et je tombe un peu dans la folie
pqpas01 Merci beaucoup pour ta réponse et tes précieux conseils ! Pour ce qui est hygiène de vie etc... ça fait longtemps que j'ai corrigé mes grosses lacunes à ce niveau et que j'essaie de faire au mieux (médiation, sport, alimentation, etc.). Je vais décrire un peu mieux mes problèmes ci-dessous.
Bapslepaps Une fois que tu maîtrises les crises ça permet déjà de revivre normalement. Vu que ça n'a pas duré très longtemps chez toi, t'as pas de schémas d'évitement etc. qui se sont mis en place. Je pense (et je te souhaite de tout cœur) que si tu continues à bien relativiser les symptômes comme tu le fais, tu vas t'en sortir définitivement et très rapidement.
pqpas01, j'en reviens à ce que tu disais pour exprimer certaines choses de manière plus générale. Pour ce qui est de la gestion de crise (j'en fais depuis 2013 maintenant, le pire - crises quotidiennes "incontrôlables" - était la période mi-2016 jusque fin 2017), via la respiration et relativisation des symptômes, j'ai - depuis plus d'un an - aucun début de crise que je n'ai pu maîtriser en quelques minutes. Les problèmes qu'il me reste sont plutôt de l'ordre de biais cognitifs, je vais détailler un peu, je pense que plusieurs pourront se reconnaître. Peut-être que tu es aussi passé par là et que tu auras fait quelque chose de particulier pour dépasser ces barrières.
1) Le "traumatisme" : même si aujourd'hui les crises que je fais (on ne peut même plus appeler ça une crise, j'appellerai plutôt ça une brève montée d'angoisse) sont très faibles, leurs conséquences physiques et morales restent relativement importantes. Je l'exprimerais au mieux de cette manière : Bien que la crise soit 100 fois moins forte et moins longue que celles que je subissais il y a 2 ans de ça, l'onde de choc (le temps où mon cerveau et mon corps restent en mode "alerte") n'a pas réellement diminué. Bien sûr je n'ai plus une crainte folle de faire une crise car celle-ci me paraît maintenant assez bénigne, mais ça n'empêche que ça me laisse toujours pendant quelques heures voire jours dans un état "second". Donc même si la crise ne dure que 2 minutes et pas 4 heures, quoi qu'il arrive pendant 2-3 jours après, je vais pas être "bien", pas serein. Et à cause de ça mon cerveau ne met pas un terme à l'association situation / danger. Et même si les crises sont courtes, leur poids émotionnel et physique est lourd, et donc je dois soit trouver un moyen de "supprimer" complètement l'association, soit de diminuer "l'après-coup" et même sans doute que les deux iront de paire, mais pour l'instant je sais pas trop comment faire à ce niveau-là. Ça ne me gêne pas d'affronter mes peurs, je le fais d'ailleurs très régulièrement, mais c'est juste que ça n'a pas l'effet escompté. Je prends l'exemple du métro : Ça fait plusieurs mois que je le prend tous les jours (ou presque), et en fait je "plafonne", je suis passé d'une grosse montée d'angoisse à une montée minime, mais qui a lieu systématiquement et qui ne disparaît pas même après des dizaines d'expositions. Mais à chaque fois, ce sont les conséquences qui sont les plus graves, car mon corps et mon esprit sont systématiquement en alerte quelques heures / jours après ça, et donc au final ce n'est pas affronter la peur qui est problématique, mais les conséquences de l'affrontement. En gros : l'affrontement ne résout pas le problème comme il le devrait. De surcroît, il paraît des fois contre-productifs car après un certain point, affronter "plus" ne fait que générer de l'angoisse supplémentaire, en maintenant mon organisme en état d'alerte permanent. Je m'expose juste aujourd'hui pour ne pas retomber dans l'agoraphobie et continuer à fonctionner au quotidien. Mais j'aimerais résoudre ce problème : comment faire pour que l'exposition supprime définitivement l'association situation / anxiété ?
2) La perte de sensibilité émotionnelle. Comme je l'ai évoqué, la vie pour moi n'a plus que 2 couleurs (je force le trait mais c'est pour que l'idée soit bien compréhensible) : le noir (l'angoisse) et le transparent (l'absence de noir). Je ne dis même pas le blanc qui représenterait le calme, je dis vraiment juste l'absence d'anxiété. En gros, soit je suis anxieux mais pour le coup je ressens quelque chose (je me sens "vivant"), soit je ne ressens rien. Je pense qu'à force de craindre certains symptômes physiques (style accélération du rythme cardiaque, estomac noué, etc...) et de passer outre pour ne pas donner de combustible à la peur, mon cerveau dans la même mesure ne va pas utiliser d'autres sensations pour alimenter d'autres sentiments. En gros, c'est un peu le principe du tout ou rien. Soit je laisse les symptômes de la peur augmenter ma peur, et des symptômes agréables augmenter mon plaisir, soit je les maîtrise mais sans distinction possible. Là je pense que le travail à faire serait sur l'acceptation des symptômes (que je pensais avoir mis en place en maîtrisant mes crises) mais en fait j'ai l'impression qu'au lieu de réellement accepter les symptômes j'ai plutôt appris à mon cerveau à les ignorer (je dirais plutôt à ne pas les utiliser), mais de cette manière il empêche toute association entre un symptôme physique et une émotion, positive ou négative.
3) Et ce sera le dernier point aussi. Mais c'est un peu le cumul des deux. Je pense qu'avoir été aussi longtemps dans ce mode "fuir ou combattre" a réellement des impacts au niveau des connexions neuronales. A la fois à la manière du point 1, le cerveau qui oublie des émotions car il ne connaît plus les schémas (telle sensation => telle émotion) et à la manière du point 2 où un certain état mental (ici l'amygdale et le système de défense face au danger) a tellement dominé et été au premier plan alors que son rôle était normalement "mineur" empêche les autres systèmes de fonctionner normalement. Là c'est plus une question de neuroplasticité qu'autre chose, mais je suis un peu désarmé face à tout ça car je ne sais pas comment faire. Les médicaments ne servent pas à grand chose car je maîtrise les crises par moi-même, je m'expose comme le dit la TCC mais les associations ne disparaissent pas, et pendant ce temps je reste en permanence dans une mode "anxieux".
Le 01 mars 2020 à 18:34:33 CryptoABCD a écrit :
pqpas01 Merci beaucoup pour ta réponse et tes précieux conseils ! Pour ce qui est hygiène de vie etc... ça fait longtemps que j'ai corrigé mes grosses lacunes à ce niveau et que j'essaie de faire au mieux (médiation, sport, alimentation, etc.). Je vais décrire un peu mieux mes problèmes ci-dessous.
Bapslepaps Une fois que tu maîtrises les crises ça permet déjà de revivre normalement. Vu que ça n'a pas duré très longtemps chez toi, t'as pas de schémas d'évitement etc. qui se sont mis en place. Je pense (et je te souhaite de tout cœur) que si tu continues à bien relativiser les symptômes comme tu le fais, tu vas t'en sortir définitivement et très rapidement.pqpas01, j'en reviens à ce que tu disais pour exprimer certaines choses de manière plus générale. Pour ce qui est de la gestion de crise (j'en fais depuis 2013 maintenant, le pire - crises quotidiennes "incontrôlables" - était la période mi-2016 jusque fin 2017), via la respiration et relativisation des symptômes, j'ai - depuis plus d'un an - aucun début de crise que je n'ai pu maîtriser en quelques minutes. Les problèmes qu'il me reste sont plutôt de l'ordre de biais cognitifs, je vais détailler un peu, je pense que plusieurs pourront se reconnaître. Peut-être que tu es aussi passé par là et que tu auras fait quelque chose de particulier pour dépasser ces barrières.
1) Le "traumatisme" : même si aujourd'hui les crises que je fais (on ne peut même plus appeler ça une crise, j'appellerai plutôt ça une brève montée d'angoisse) sont très faibles, leurs conséquences physiques et morales restent relativement importantes. Je l'exprimerais au mieux de cette manière : Bien que la crise soit 100 fois moins forte et moins longue que celles que je subissais il y a 2 ans de ça, l'onde de choc (le temps où mon cerveau et mon corps restent en mode "alerte") n'a pas réellement diminué. Bien sûr je n'ai plus une crainte folle de faire une crise car celle-ci me paraît maintenant assez bénigne, mais ça n'empêche que ça me laisse toujours pendant quelques heures voire jours dans un état "second". Donc même si la crise ne dure que 2 minutes et pas 4 heures, quoi qu'il arrive pendant 2-3 jours après, je vais pas être "bien", pas serein. Et à cause de ça mon cerveau ne met pas un terme à l'association situation / danger. Et même si les crises sont courtes, leur poids émotionnel et physique est lourd, et donc je dois soit trouver un moyen de "supprimer" complètement l'association, soit de diminuer "l'après-coup" et même sans doute que les deux iront de paire, mais pour l'instant je sais pas trop comment faire à ce niveau-là. Ça ne me gêne pas d'affronter mes peurs, je le fais d'ailleurs très régulièrement, mais c'est juste que ça n'a pas l'effet escompté. Je prends l'exemple du métro : Ça fait plusieurs mois que je le prend tous les jours (ou presque), et en fait je "plafonne", je suis passé d'une grosse montée d'angoisse à une montée minime, mais qui a lieu systématiquement et qui ne disparaît pas même après des dizaines d'expositions. Mais à chaque fois, ce sont les conséquences qui sont les plus graves, car mon corps et mon esprit sont systématiquement en alerte quelques heures / jours après ça, et donc au final ce n'est pas affronter la peur qui est problématique, mais les conséquences de l'affrontement. En gros : l'affrontement ne résout pas le problème comme il le devrait. De surcroît, il paraît des fois contre-productifs car après un certain point, affronter "plus" ne fait que générer de l'angoisse supplémentaire, en maintenant mon organisme en état d'alerte permanent. Je m'expose juste aujourd'hui pour ne pas retomber dans l'agoraphobie et continuer à fonctionner au quotidien. Mais j'aimerais résoudre ce problème : comment faire pour que l'exposition supprime définitivement l'association situation / anxiété ?
2) La perte de sensibilité émotionnelle. Comme je l'ai évoqué, la vie pour moi n'a plus que 2 couleurs (je force le trait mais c'est pour que l'idée soit bien compréhensible) : le noir (l'angoisse) et le transparent (l'absence de noir). Je ne dis même pas le blanc qui représenterait le calme, je dis vraiment juste l'absence d'anxiété. En gros, soit je suis anxieux mais pour le coup je ressens quelque chose (je me sens "vivant"), soit je ne ressens rien. Je pense qu'à force de craindre certains symptômes physiques (style accélération du rythme cardiaque, estomac noué, etc...) et de passer outre pour ne pas donner de combustible à la peur, mon cerveau dans la même mesure ne va pas utiliser d'autres sensations pour alimenter d'autres sentiments. En gros, c'est un peu le principe du tout ou rien. Soit je laisse les symptômes de la peur augmenter ma peur, et des symptômes agréables augmenter mon plaisir, soit je les maîtrise mais sans distinction possible. Là je pense que le travail à faire serait sur l'acceptation des symptômes (que je pensais avoir mis en place en maîtrisant mes crises) mais en fait j'ai l'impression qu'au lieu de réellement accepter les symptômes j'ai plutôt appris à mon cerveau à les ignorer (je dirais plutôt à ne pas les utiliser), mais de cette manière il empêche toute association entre un symptôme physique et une émotion, positive ou négative.
3) Et ce sera le dernier point aussi. Mais c'est un peu le cumul des deux. Je pense qu'avoir été aussi longtemps dans ce mode "fuir ou combattre" a réellement des impacts au niveau des connexions neuronales. A la fois à la manière du point 1, le cerveau qui oublie des émotions car il ne connaît plus les schémas (telle sensation => telle émotion) et à la manière du point 2 où un certain état mental (ici l'amygdale et le système de défense face au danger) a tellement dominé et été au premier plan alors que son rôle était normalement "mineur" empêche les autres systèmes de fonctionner normalement. Là c'est plus une question de neuroplasticité qu'autre chose, mais je suis un peu désarmé face à tout ça car je ne sais pas comment faire. Les médicaments ne servent pas à grand chose car je maîtrise les crises par moi-même, je m'expose comme le dit la TCC mais les associations ne disparaissent pas, et pendant ce temps je reste en permanence dans une mode "anxieux".
1) Comme toi, une crise me cassais ma journée voir plus encore. Honnêtement je pense que cette partie a été solutionnée par la méditation. C'est la même chose que quand je m'énerve. Avant la méditation je restais énervé des heures, aujourd'hui j'ai la capacité à passer au dessus et à sortir de ça. C'est à dire qu'aujourd'hui un début de crise va m'arrêter 5 min et je passe à autre chose.Tu médites tous les jours ?
2) et 3) Je comprend ça a été un gros problème pour moi car en gros je jugeais un événement = bien si pas de crise et pourri si crise il y a eu. Effectivement à force de raisonner comme ça et d’enchaîner les crises le chemin cognitif pour y parvenir est renforcé (je simplifie) ce qui fait que plus ça va et plus ce schéma a des chances d'arriver, c'est là tout le défi. Créer un autre chemin et finir par le rendre plus probable que le mauvais chemin (celui de l'angoisse).
Je pense effectivement que ton erreur est de vouloir "contrôler" et "combattre" alors qu'il faut plus être dans l'acceptation (pas un jugement juste une impression et une erreur que j'ai longtemps faite). Je me souviens que les symptômes ont commencés a diminuer quand je les ai acceptés. J'ai commencé à me dire intérieurement : "Ok ça arrive, je vais avoir une crise mais tant pis je n'en suis jamais mort et finalement les conséquences sont pas si importantes". Car de manière perso j'avais un soucis, en réalité je "créais" mes crises tout seul c'est à dire qu'avant d'arriver à l’événement en question j'avais peur de la crise, donc je la matérialisait dans mon esprit, j'y pensais et donc je l'a créait tout simplement. Du coup au moment de cette étape j'ai commencé à me dire OK et ? Si ça arrive ça arrive, je garde les yeux levés et surtout j'évite de sombrer dans mes pensées. Ce qui fait que la préparation est moindre, la crise et moins forte. En plus d'une crise moins forte si tu ne plonges pas dans tes pensées mais garde la connexion avec ce qui t'entoure il fini par y avoir un décalage entre tes pensées et tes symptômes et à force un autre équilibre ce créé (je ne sais pas si c'est clair mais c'est très délicat à exprimer) et les crises prennent moins d'importance.
J'ai franchement la sensation que tu es sur la bonne voie, malheureusement je n'ai mon expérience et je pense que c'est une corrélation de beaucoup de choses donc c'est difficile. Cependant j'ai la sensation que tu devrais essayer de ne plus combattre mais de lâcher prise, et surtout ne pas te juger si tu en as une. A chaque fois que tu te dis j'en ai fait une réfléchi aux conséquences, pas futures, directes. Et tu verras que finalement ce n'est pas si grave et donc au final tu te diras si elles arrivent elles arrivent et ton esprit dédramatisera.
Je n'ai pas fait de crise d'angoisse depuis que je mange quasi rien le soir et que je reste quasiment à jeun quand je sors avec des amis... J'ai la dalle mais je crois que mon cerveau part en couilles s'il est pas en train de se demander comment faire tenir mon corps, c'est déprimant
pqpas01, un grand merci pour ta réponse.
J'ai le même "jugement" que toi sur ma situation : c'est surtout une affaire de biais cognitifs maintenant, j'ai pris certaines mauvaises habitudes mentales auxquelles je dois remédier.
Pour la méditation : j'en fais tous les jours ou presque (ça m'arrive d'oublier une fois de temps en temps si je suis concentré sur autre chose), mais je n'en fais pas par exemple après une montée d'angoisse ou quoi, histoire de revenir à la "normale". Ça vaudrait le coup d'en faire systématiquement histoire de définitivement "tourner la page" quand j'ai un "épisode". (Désolé pour tous les guillemets, c'est juste que j'image mais je pense que n'importe qui ayant eu des crises d'angoisse saura interpréter ce que je décris). Sur le coup, je suis plus sur la respiration - que sur vraiment viser l'atteinte d'un état méditatif - histoire de calmer les palpitations cardiaques (qui est vraiment pour moi le symptôme "déclencheur" : j'angoisse quand ça commence, je me calme quand ça s'arrête, c'est vraiment la sensation physique qui déclenche la "peur" chez moi).
Pour le reste, je suis d'accord, faut que j'arrive à remédier à ça. Il faut que j'arrive à être plus dans l'instant présent, pour avoir les "bons moments" en mémoire. Là ma vie s'organisant autour de ça, même si j'anticipe peu les crises elles-même, je me focalise dessus quand ça arrive, car d'une certaine façon, même sans les anticiper j'en ai une aversion. Cette sensation que sur une soirée par exemple, il va y avoir 1% de "négatif" (une petite montée d'angoisse), 99% de positif (des conversations, des rires, etc.) mais que je vais retenir l'inverse (mes souvenirs / ma mémoire sera constituée à 99% de la montée d'angoisse - dont je vais me souvenir précisément et dans les moindres détails - et à 1% du reste - dont je ne vais avoir qu'un vague souvenir). Mais ça rejoint tout à fait ce que tu dis : si j'arrivais à accepter, à être dans le présent, j'arriverais à ne pas focaliser là-dessus, et même si ça se produit, les "mauvais" souvenirs se noieront dans les "bons" et ça résoudra mon biais cognitif et ça permettra comme tu dis de définitivement changer le chemin cognitif.
Merci encore d'avoir pris le temps de me décrire ton expérience, je partage ce que tu dis et je sais que la méthode que tu décris est la bonne. Ça fait du bien de voir que quelqu'un l'a mis en place et que ça marche. Ça m'a pris du temps d'arriver à maîtriser les crises, maintenant que ça c'est fait, faut que je passe à l'étape suivante, et aider mon esprit à "passer à autre chose" en essayant de modifier petit à petit mes schémas cognitifs. Je sais que ça se fera pas du jour au lendemain, mais je fais au mieux.
J'hésiterais pas à t'envoyer un petit MP si j'ai quelques questions supplémentaires à l'avenir.
Merci encore khey, je te souhaite le meilleur. Si t'as envie de mettre le topic en favori pour venir aider les autres, n'hésite pas :D
Le 02 mars 2020 à 09:19:25 SeraphinPamlion a écrit :
Je n'ai pas fait de crise d'angoisse depuis que je mange quasi rien le soir et que je reste quasiment à jeun quand je sors avec des amis... J'ai la dalle mais je crois que mon cerveau part en couilles s'il est pas en train de se demander comment faire tenir mon corps, c'est déprimant
Salut khey, qu'est-ce qui te gêne exactement quand tu manges le soir / quand tu sors ?
C'est une sensation physique qui provoque de l'angoisse ?
Le 02 mars 2020 à 20:30:05 CryptoABCD a écrit :
Le 02 mars 2020 à 09:19:25 SeraphinPamlion a écrit :
Je n'ai pas fait de crise d'angoisse depuis que je mange quasi rien le soir et que je reste quasiment à jeun quand je sors avec des amis... J'ai la dalle mais je crois que mon cerveau part en couilles s'il est pas en train de se demander comment faire tenir mon corps, c'est déprimantSalut khey, qu'est-ce qui te gêne exactement quand tu manges le soir / quand tu sors ?
C'est une sensation physique qui provoque de l'angoisse ?
J'ai déjà le début de la crise d'angoisse à la fin du repas si je ne mange pas chez moi ! J'ai l'impression que la satiété provoque le début de la crise
Le 02 mars 2020 à 20:31:05 SeraphinPamlion a écrit :
Le 02 mars 2020 à 20:30:05 CryptoABCD a écrit :
Le 02 mars 2020 à 09:19:25 SeraphinPamlion a écrit :
Je n'ai pas fait de crise d'angoisse depuis que je mange quasi rien le soir et que je reste quasiment à jeun quand je sors avec des amis... J'ai la dalle mais je crois que mon cerveau part en couilles s'il est pas en train de se demander comment faire tenir mon corps, c'est déprimantSalut khey, qu'est-ce qui te gêne exactement quand tu manges le soir / quand tu sors ?
C'est une sensation physique qui provoque de l'angoisse ?J'ai déjà le début de la crise d'angoisse à la fin du repas si je ne mange pas chez moi ! J'ai l'impression que la satiété provoque le début de la crise
Il m'arrivait à peu près la même chose pendant certaines périodes. J'en suis venu à bout en l'acceptant, c'est-à-dire qu'avant même de manger je me répétais : "Je vais manger. Donc forcément après je vais digérer. La digestion va provoquer quelques symptômes inévitables. C'est un processus physiologique tout à fait normal".
A force de répétition avant chaque repas et aussi d'affronter les symptômes si ça m'angoissait en continuant à relativiser (symptômes inoffensifs, tout à fait normaux), ça a fini par partir.
Je dis pas que cette méthode va marcher pour toi, mais réfléchis-y, est-ce que tu n'aurais pas "secrètement" envie de n'avoir aucun symptôme digestif après manger ? En gros tu essaierais d'éviter l'inévitable. Tu veux manger sans digérer. Tu veux manger sans satiété, etc... Il faut que tu trouves ton "blocage mental" et que tu le remplaces par une vérité, par une réalité rationnelle.
Courage khey :D
Le sport fait vraiment du bien je confirme.
+ psy le probléme quand tu fais pas de sport et qu'il fait un temps de merde tu petes un cable à resté chez toi .et les angoisses reviennent.
Le 02 mars 2020 à 23:12:16 JOHWALL_DC a écrit :
Le sport fait vraiment du bien je confirme.
+ psy le probléme quand tu fais pas de sport et qu'il fait un temps de merde tu petes un cable à resté chez toi .et les angoisses reviennent.
Sinon quelq'un peut me donner des titres des livres pour la depression sa m'interesse.
J'avais aussi le truc de la satiété. Tu te goinfres avec tes amis sand vergognes. Tu avales, avales.... tu bois un peu d'eau au fur et a mesure que ton ventre deviens lourd. D'un coup tu sens que ce qui est dans ton ventre est très lourd et pourrait être vomi, un premier coup au coeur s'ensuit tandis que ton esprit s'échauffe et que les sueurs froides débutent.
Tu te dis "He merde"