Le 22 novembre 2024 à 14:35:56 :
Le 22 novembre 2024 à 14:27:04 :
N'étant pas plongeur je ne comprends rien à la vidéo.
voici ce qu'avait expliqué un khey sur un topic qu'on peut retrouver sur l'archive :
L'instructeur de plongée Yuri Lipski est mort lors d'une plongée dans le trou bleu (mer rouge) en 2000. Sa mort bien qu'accidentelle n'a été causée que par sa stupidité, car il a brisé toutes les règles de sécurité lors de cette plongée.
Yuri tentait probablement de battre un record de profondeur personnel. Il cherchait à toucher le fond et remonter immédiatement pour des raisons expliquées plus tard. Il filme plusieurs fois son ordinateur de plongée (la montre) pour prouver son "exploit".
D'abord Yuri a plongé seul. Il était équipé d'un matériel de plongée basique, notamment une unique bouteille d'air, tout en étant alourdi de son matériel pour filmer.
Il faut comprendre un premier concept: au niveau de la mer, une pression s'exerce sur votre corps, celle de la colonne d'air qui se trouve au dessus de vous. Lorsque vous êtes sous l'eau, il faut ajouter à cela... la pression de l'eau, qui est bien évidemment plus grande si vous descendez en profondeur. A 10m de profondeur, la pression sera de deux atmosphères, à 20m, 3 atmosphères, à 90 m 10 atmosphères etc. Cette pression s'applique également sur les gaz. Donc l'air de la bouteille ou celui dans vos poumons. Du coup, jusqu'à une certaine profondeur, vos poumons font bouée et font remonter votre corps à la surface. Passé un seuil, ils sont trop peu volumineux pour que votre masse volumique soit plus légère que l'eau, et donc vous coulez. En plongée, on a donc la bouteille qui par exemple fait elle aussi bouée, et des équipements et poids qui nous alourdissent pour nous faire descendre. Enfin, la veste peut se gonfler et dégonfler avec l'air de la bouteille pour augmenter ou réduire de volume, de sorte à ce qu'on puisse équilibrer et rester au même niveau quelque soit la profondeur.
Maintenant le Yuri, rappelez-vous, il descend un peu vite et surtout avec une bouteille d'air. L'air étant composé d'oxygène et d'azote. Eux-même soumis à cette pression. Cette pression, appliquée à l'azote, le fait donc prendre moins de place, et passer les parois de nos poumons vers notre sang au lieu d'être totalement expiré.Cela a plusieurs effets, notamment de causer la narcose des profondeurs (aka la cuite sans geule de bois après) dès grosso-modo 20 à 25m. A 35m, autant vous dire que vous pouvez commencer à faire des trucs un peu cons (comme mon instructeur qui trouve que sa lampe ne marche pas et cherche donc à l'ouvrir pour la réparer) et à oublier que vous êtes dans une situation dangereuse. C'est pourquoi, si l'on veut ne pas prendre de risque inutiles, et se souvenir de sa plongée en remontant, on passe en général sur du trimix (mélange avec moins d'oxygène et mois d'azote remplacé par de l'hélium qui est inerte) avant 39m. A 58m, c'est l'oxygène, qui bien que nécessaire commence à devenir toxique. Là vous plongez sur du trimix pour "diluer" la dose, vous respirez pour ainsi dire du poison.
J'en reviens à notre Yuri. Yuri il veut faire le kek alors il descend. Et il descend vite. Si vite qu'il n'ajuste peut-être pas assez sa veste, son ballast. Comme un skieur qui s'emballe, il descend, sans prendre le temps de freiner pour vérifier qu'il a toujours le contrôle sur la vitesse.
Yuri plonge à l'air. Parce qu'il est à moitié russe après-tout, être pété il connaît et il encaisse. Sauf que malgré tout, vers 30m il doit commencer à se sentir bien. Comme un mec bourré au volant, il ne remarque pas trop qu'il a le pied sur l'accélérateur, et profite de la route, tout en oubliant pas de snapper pour les potos. Vers 40m, il franchit le seuil. A 50m il est bourré, en pleine narcose, l'oxygène est désormais tout à fait toxique. A chaque inspiration, c'est un shot qu'il se prend. Il vide les verres les uns après les autres, toujours plus forts à mesure qu'il descend. Il commence à se sentir mal. A sentir que quelque chose ne va pas. Il freine. Putain ça ne va pas, il faut qu'il ralentisse. Alors il remplit son gilet, pour ralentir. Il ne peut pas frêne d'un coup, parce qu'il remonte comme un ballon les choses serait pires. 70M. L'air de sa bouteille, vous vous souvenez? Il est aussi soumis à la pression. Pour remplir son gilet, il lui faut désormais 8 fois plus d'air qu'à la surface. Cet air il l'a expiré en grande partie. Rappelez-vous, il n'est parti qu'avec une seule bouteille. Yuri est complètement torché. Il comprend malgré tout que là c'est du sérieux. Qu'il faut remonter. Que au mieux il va finir à l'hôpital dans un caisson de recompressions parce qu'il va devoir faire péter les paliers. Que tout se décide maintenant. Alors il gonfle (les petits grincements à l'audio). Et puis il panique. Il vient de se vider 2 bouteilles de vodka dans la gueule, il n'arrive presque plus à réfléchir. Il palme, il palme salement pour arrêter de couler. Et il inspire, et expire, de grosses bouffées, il se tape un marathon à palmer dans cette eau profonde, qui sous la pression, est extrêmement dure. Et à chaque inspiration, il se défonce un peu plus. Azote, oxygène, tout pas dans son sang. Il touche le fond. 90m. Il essaye de donner l'impulsion pour remonter. A chaque inspiration, c'est comme si il se mettait le nez dans un bac de coke. Et puis c'est l'overdose, le choc. Il convulse, son corps se crispe, il lâche son détendeur, fait tomber sa caméra.
Et le sable retombe sur son corps inerte.